Maroc : Le pillage de la RASD ne remplit plus les caisses du Makhzen

La machine de propagande du makhzen, chargée généralement d’étouffer toute voix dénonçant l’illégalité de l’occupation des territoires du Saharaoui, est également appelée à soigner l’image du royaume. Très souvent, des articles de presse et des reportages vantant la réussite politique et économique du royaume de Mohammed VI sont diffusés sur différents supports.

Mais la crise du covid-19 a vite fait de rappeler la réalité aux marocains. Dès le début de la pandémie, le Maroc va solliciter une aide du FMI en recourant à la ligne de précaution et de liquidité d’un montant de 3 milliards de dollars. Mais le gouvernement marocain a besoin de plus d’argent pour faire face aux conséquences économiques de la pandémie. Selon le gouvernement marocain d’autres demandes de crédits seront faites auprès d’autres institutions financières internationales tout au long de l’année en cours.

La raison, le Maroc à une dette extérieure de 34 milliards de dollars et doit payer 4,15 milliards de dollars à de service de la dette en 2020. Face à cet endettement plus ou moins élevé, le Maroc ne dispose pas d’importantes réserves de change. Ces dernières s’élevaient à 24,4 milliards de dollars à fin février 2020, alors que l’Algérie dispose de 60 milliards de dollars. Mais la situation se complique davantage quand on aborde la structure du commerce extérieur de nos voisins de l’ouest. Le déficit commercial des biens s’est élevé à plus de 21 milliards de dollars en 2019, alors qu’il n’a été que de 6,11 milliards de dollars pour l’Algérie.

Les performances économiques du Maroc, tant chanté par le makhzen, étale au grand jour une fragilité structurelle. L’économie marocaine doit importer deux dollars pour exporter un seul dollar. Ce lourd déficit du commerce extérieur des biens est plus ou moins atténué grâce aux rentrés en devises du tourisme et des transferts de l’argent de la diaspora. Enfin, les investissements directs étrangers ont chutés de 45% en 2019 pour n’atteindre que 1,8 milliards de dollars. Remettant en cause l’attractivité de l’économie marocaine.

Le gouvernement marocain s’attend à une année très difficile sur le plan économique et social. La sécheresse qui frappe l’agriculture va réduire du tiers la production céréalière. Les principaux secteurs économiques exportateurs sont presque à l’arrêt. Le tourisme sera long à la reprise vu que les principaux pays émetteurs maintiennent leurs frontières fermées. Tandis qu’on s’attend à une baisse mondiale des transferts d’argent des émigrés de l’ordre de 20%. Une situation tellement critique que le gouvernement marocain n’a d’autres choix que de s’endetter encore plus.

Puis il y a le Sahara occidental. La colonisation de ce territoire coute cher à Rabat. Le mur qui sépare les territoires libérés de ceux occupés par le Maroc, long de2700 kilomètres, doit être régulièrement entretenu. Des dizaines de milliers de soldats marocains, avec leurs équipements, sont mobilisés tout au long de ce mur. Le gouvernement accorde des avantages financiers pour encourager les marocains à s’implanter dans les territoires occupés pour modifier la démographie.

La facture est tellement élevées que les richesses pillées du Sahara occidental, phosphate et poissons, ne couvrent que faiblement les dépenses engagées par le palais royal pour maintenir la colonisation d’une partie des territoires Sahraouis. A titre d’exemple, les exportations de phosphate du Sahara occidental n’ont rapportés que 90,4 millions de dollars en 2019 contre 164 millions de dollars en 2018, tandis que le pillage des ressources halieutiques a généré 100 millions de dollars la même année. Ces montants sont loin de couvrir le cout annuel de la colonisation, qui est en réalité supporté par le peuple marocain.

Le Jeune Indépendant, 20 mai 2020

Tags : Maroc, Sahara Occidental, Makhzen, Front Polisario, phosphates, pillage, ressources naturelles, armée, mur de la honte,

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