Depuis les attentats de Madrid de 2004, connus pour être « le 11 septembre européen », les services secrets marocains sont soupçonnés d’être derrière de nombreux attentats terroristes en Europe. En Espagne, ils sont nombreux et son catalogués de « conspirationnistes ». Cependant, les révélations d’un activiste sahraoui qui a séjourné dans les prisons marocaines apportent le maillon qui manquait au chaînon qui explique le modus operandi dans ces opérations.
Mohamed Dihani est originaire du Sahara Occidental, un territoire non autonome dont une partie est occupée par le Maroc depuis 1975. Enlevé en avril 2010 par la police marocaine, il a été emprisonné pendant près de 6 ans dans lesquelles il a connu les pires des tortures physiques et morales en vue de le contraindre à accepter de participer à la formation d’un semblant de cellule terroriste qui sera accusée de planer des actions terroristes au Sahara Occidental dans le but de diaboliser les sahraouis aux yeux de la communauté internationale.
Son expérience personnel et celles de nombreux détenus marocains ont permis à Mohamed Dihani de découvrir la réalité des prétendues « cellules démantelées » que les autorités marocaines ne cessent d’annoncer dont la « cellule d’Amgala », censée être dirigée par Dihani dans les plans de la DST marocaine. L’écrasante majorité des membres de la dénommée « cellule d’Amgala » que Dihani a rencontrés en prison n’avaient rien de radicaux et n’étaient même pas des pratiquants (ne font pas la prière). Ils étaient tous innocents et dénoncent une manipulation avec des visées politiques. L’annonce de la cellule d’Amgala a été dictée par la condamnation internationale de la sanglante répression du Camp de Gdeiz Izik, le 8 novembre 2010.
Acculé par la légalité internationale au Sahara Occidental, Rabat tente de coller aux sahraouis l’image de terroristes dangereux pour les intérêts de l’Occident et que la présence du Maroc est nécessaire pour sécuriser le territoire.
Mohamed Dihani se trouve actuellement en Tunisie dans le cadre d’un programme thérapeutique contre les séquelles de la torture physique et morale. Craignant l’approbation de la loi 22.20, il a décidé de profiter de son séjours à Tunis pour partager son vécu avec le public moyennant des interventions directes par visioconférence.
Dans des conditions très émouvantes, Dihani a raconté son calvaire en versant beaucoup de larmes qui emporteront les traces de près de 6 ans de prison, de torture et des traitements les plus atroces que l’humanité puisse imaginer. Il a aussi dévoilé le calvaire de milliers de marocains qui se trouvent en prison pour des crimes qu’ils n’ont jamais commis. Des victimes collatérales des agendas politiques des autorités marocaines.
Dihani a décrit, avec précision, l’ambiance qui entoure les annonces de démantèlement des prétendues cellules terroristes, une farce dont les dindons sont les pays européens et leur allié ultra-atlantique. Les services secrets marocains sont allés jusqu’à flirter avec le terrorisme en contribuant à la création et manipulation de ces cellules depuis l’intérieur de la prison de Salé-2 grâce à la présence dans la prison de cheikhs salafistes qui ont été retournés grâce à certains privilèges qui vont leur permettre de vivre comme des rois. « Ils sont les seuls à avoir le droit de recevoir leurs femmes et passer la nuit avec elles en prison », précise M. Dihani. Des déclarations qui semblent avoir contrarié les autorités marocaines au point de les pousser à demander à leurs homologues tunisiens l’extradition de Mohamed Dihani.
En effet, Dihani a été visité par des officiels tunisiens qui lui ont informé que le Maroc a demandé son extradition. Après avoir entendu la version de Dihani, ils sont partis.
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