L’ONU, l’Union européenne et l’Espagne gardent le silence face au danger auquel les prisonniers politiques sahraouis sont exposés par le Covid-19.
De nombreuses organisations ont tiré la sonnette d’alarme sur le danger que courent les prisonniers politiques sahraouis, enfermés dans des prisons insalubres.
Le gouvernement du Maroc fait la sourde oreille aux nombreuses et continuelles demandes de libération des prisonniers politiques sahraouis face au danger qu’ils courent dans les prisons marocaines insalubres en raison de la pandémie de coronavirus.
Ces prisonniers, comme l’a dénoncé le groupe de journalistes sahraoui Equipe Media dans une campagne soutenue en Espagne par des personnalités de la politique et du cinéma, souffrent des conséquences des tortures qu’ils ont subies, ils souffrent de pour lesquelles dont ils ne sont guère soignés et sont détenus dans de espaces réduits et surpeuplés sans le minimum de conditions sanitaires.
Depuis l’annonce de la propagation du coronavirus, de nombreuses organisations ont tiré la sonnette d’alarme sur le danger auquel sont exposés les 39 prisonniers politiques sahraouis, qui purgent des peines prononcées dans des procès dénoncés par des organisations internationales pour absence de preuves et des aveux obtenus sous la torture.
Selon EM, « les interrogatoires ont porté sur la relation de l’accusé avec le Front Polisario, sa participation à des manifestations et la défense du droit à l’autodétermination », puis beaucoup d’entre eux ont été condamnés pour outrage, trafic de drogue ou « formation de bandes criminelles et violences envers les forces de police ayant entraîné la mort ».
Absence de mesures préventives
La Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines (LPPS) dénonce l’absence de mesures préventives dans les prisons pour lutter contre le coronavirus, soulignant que le seul geste a été de leur fournir un morceau de savon moisi le 3 avril, citant le cas d’Abdelmoula Elhafidi, à la prison d’Ait Melou, qui n’a pas été autorisé à prendre une douche pendant un mois, selon le témoignage de sa sœur.
En outre, les autorités pénitentiaires ont refusé d’entendre Abdullah Lakhfaouni, du groupe de Gdeim Izik, emprisonné dans la prison de Kenitra, qui voulait exposer sa situation vulnérable ; il a entamé une grève de la faim de 48 heures pour attirer l’attention de lae Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme et des organisations internationales de défense des droits humains.
Face au danger du Covid-19, la Commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, Michèle Bachelet, a appelé à la libération des personnes emprisonnées « sans base juridique suffisante, y compris les prisonniers politiques et les autres détenus pour avoir exprimé des opinions critiques ou dissidentes ».
Dans le cas des prisonniers sahraouis, plusieurs organisations ont demandé au Maroc leur libération, comme Amnesty International, ou l’intervention de l’ONU, comme la lettre envoyée par Por un Sahara libre, portant plus de 750 signatures de partis politiques, députés, associations, ONG, syndicats, mouvements de femmes, chercheurs, universitaires, écrivains, auteurs, journalistes, médecins, infirmières et enseignants des 5 continents.
Le Front Polisario, reconnu par l’ONU comme le représentant légitime du peuple sahraoui, a demandé à Human Rights Watch (HRW) d’intervenir, car les prisonniers sahraouis sont non seulement très exposés au risque de tomber malades, « mais sont aussi des cibles faciles pour le régime marocain ». Le président de la RASD et secrétaire général du Polisario, Brahim Gali, a demandé à l’ONU de protéger les citoyens sahraouis dans les zones occupées, et en particulier les prisonniers politiques sahraouis « qui croupissent dans les prisons marocaines dans des conditions déplorables », tenant le Maroc pour responsable de ce qui pourrait leur arriver.
Le roi du Maroc, Mohamed VI, a gracié le 5 avril 5 654 prisonniers, dont aucun n’est sahraoui. Le cas des prisonniers sahraouis, dont la ministre norvégienne des Affaires étrangères, Ine Marie Eriksen Søreide, s’est montrée préoccupeé, n’a reçu l’attention ni des Nations Unies, ni de l’Union européenne, ni de l’Espagne, la puissance administrante de jure du Sahara occidental.
À la menace du coronavirus dans les prisons marocaines où se trouvent des prisonniers politiques sahraouis, s’ajoutent les violations des droits humains commises au Sahara occidental occupé par le Maroc en avril 2020, selon les information fournies par des organisations sociales et des médias sahraouis.
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