Le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies, Sidi Mohamed Omar, a rappelé que toutes les organisations internationales, politiques et juridiques, ont affirmé qu’il n’y a aucun lien de souveraineté
territoriale entre le Sahara occidental et le Maroc qui demeure la puissance occupante de la dernière colonie en Afrique.
Dans un texte publié par l’Agence de presse sahraouie (SPS), intitulé : « Déconstruire les allégations de propagande marocaine sur le Sahara occidental », le diplomate sahraoui est revenu sur une déclaration de l’ambassade du Maroc en Afrique du Sud, relayée par l’agence de presse officielle marocaine MAP au lendemain de la déclaration de Pretoria qui a réaffirmé le soutien de l’Afrique du Sud à l’exercice du peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination. « L’approche de l’Afrique du Sud sur le Sahara occidental est guidée par la position de l’Union africaine, qui a toujours soutenu l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, conformément aux décisions pertinentes de l’UA et aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies », avait soutenu le ministère sud-africain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, dans un communiqué. « Les contenus de la déclaration de l’ambassade du Maroc en Afrique du Sud, relayée par la MAP, sont à déconstruire point par point », a souligné M. Sidi Omar, dans sa contribution, rappelant d’emblée qu’ »Il est incontestable que le Sahara occidental a été inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée générale des Nations unies et, par conséquent, à l’ordre du jour de la Quatrième Commission et du Comité spécial de l’AG de l’ONU sur la décolonisation (C-24), depuis 1963 en tant que territoire non autonome auquel s’applique la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance des pays et des peuples coloniaux (résolution 1514 (XV) de l’Assemblée, du 14 décembre 1960), comme expressément établi dans toutes les résolutions de l’Assemblée générale ».
« Le Maroc ne peut être autre chose qu’une puissance occupante au Sahara occidental »
« En réponse à la soi-disant marche verte par laquelle le Maroc a commencé son offensive expansionniste contre le Sahara occidental, le 6 novembre 1975, le Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU) a adopté à l’unanimité la résolution 380 (1975) du CSNU, dans les paragraphes du dispositif, 1 – regrette la célébration de la marche, 2 -Lance un appel au Maroc pour qu’il retire immédiatement tous les participants à la marche du territoire du Sahara occidental », a encore rappelé le diplomate sahraoui. « Pourquoi le Conseil de sécurité a-t-il demandé au Maroc de retirer immédiatement sa marche du territoire du Sahara occidental ? et aurait-il agi de cette manière s’il avait reconnu les prétentions du Maroc sur le territoire? », s’est interrogé M. Sidi Omar. « La réponse est simple, affirme-t-il, le CSNU a appelé le Maroc à retirer tous les participants à la marche du Sahara occidental car les manifestants marocains ont violé la frontière du Sahara occidental et sont entrés illégalement sur un territoire étranger, comme l’a souligné le représentant espagnol lors de la session du CSNU ». Au paragraphe 6 du dispositif de la même résolution, le diplomate relève que l’AG de l’ONU « appelle le Maroc à rejoindre le processus de paix et à mettre fin à son occupation du territoire du Sahara occidental ». Le Maroc « ne peut être autre chose qu’une puissance occupante au Sahara occidental malgré les efforts du régime marocain et de ses apologistes pour convaincre la communauté internationale du contraire », a encore souligné M. Sidi Omar. Par conséquent, lorsque l’Afrique du Sud et de nombreux pays, organisations et individus dans le monde décrivent le Sahara occidental comme « la dernière colonie en Afrique », ils affirment simplement un fait établi. « La déclaration marocaine dénature clairement l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) sur le Sahara occidental du 16 octobre 1975 en recourant à une lecture sélective et à une interprétation réductrice de la peine », a soutenu M. Sid Omar, soulignant que « le régime marocain et ses apologistes citent souvent l’avis consultatif de la CIJ comme base juridique et soutiennent leur cas, ce qui rend important de souligner les principales conclusions de la décision ». En fait, rappelle le diplomate sahraoui, la CIJ a noté dans son avis que « par conséquent, même en tenant compte de la structure spécifique de l’État chérifien, les éléments examinés jusqu’à présent n’établissent aucun lien de souveraineté territoriale entre le Sahara occidental et cet État ». Pour conclure son raisonnement juridique sur la question à l’examen, M. Sidi Omar a indiqué que la CIJ établit clairement, au paragraphe 162, que « la conclusion de la Cour est que les documents et informations qui lui sont présentés n’établissent aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara occidental et le Royaume du Maroc ou l’entité mauritanienne. Par conséquent, la Cour n’a pas trouvé de liens juridiques de cette nature susceptibles d’affecter l’application de la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale dans la décolonisation du Sahara occidental et, en particulier, le principe de l’autodétermination par l’expression libre et authentique de la volonté des peuples du territoire ».
« La déclaration marocaine dénature clairement la décision de la Cour Internationale de Justice »
En résumé, insiste le diplomate sahraoui, la déclaration marocaine dénature clairement la décision de la CIJ qui était sans équivoque, en ce qui concerne (a) le déni de tout lien de souveraineté territoriale entre le Maroc et la Mauritanie et le Sahara occidental et (b) le soutien à la décolonisation du territoire sur la base du principe d’autodétermination exercé par l’expression libre et authentique de la volonté de son peuple. « Ce principe reste l’épine dorsale des efforts continus des Nations unies pour résoudre le conflit au Sahara occidental », a souligné M. Sidi Omar. Abordant le rôle de l’Union africaine dans la résolution du conflit au Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, le diplomate a expliqué que « l’ONU comprend 193 États membres et leurs déclarations sur la question du Sahara occidental, tant à l’AG qu’à sa Quatrième Commission, sont là pour tous. En aucun cas ces déclarations n’indiquent une opinion majoritaire en faveur de ce qu’affirme la déclaration marocaine ». « Nulle part dans la décision 693, l’UA ne parle de l’exclusivité du processus des Nations unies » par rapport à la question du Sahara occidental car, souligne-t-il, en tant qu’organisation régionale, « l’UA est responsable de la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité sur le continent conformément à la loi constitutionnelle de l’UA et à la Charte des Nations unies (chapitre VIII) ». À cet égard, explique le diplomate, le droit constitutif de l’UA établit comme principe fondamental de l’Union « le règlement pacifique des conflits entre les États membres de l’Union par les moyens appropriés que l’Assemblée décide » (article 4 (e)). « L’UA continue également d’être un partenaire à part entière de l’ONU et garant de la mise en œuvre du plan de règlement ONU-OUA de 1991, qui a été accepté par les deux parties, le Front Polisario et le Ma
roc, et approuvé par le Conseil de sécurité et l’AG », insiste-t-il.
Mokhtar Bendib
CAUSE SAHRAOUIE
La RASD salue la Namibie pour son soutien
Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Ibrahim Ghali, a salué, hier, le soutien de la Namibie à la cause sahraouie et s’est félicité des relations historiques liant les deux pays à l’occasion du 60e anniversaire de la fondation de la SWAPO (parti politique namibien), a rapporté l’agence de presse sahraouie SPS. Le président sahraoui a félicité son homologue namibien, Hage Gottfried Geingob et le parti SWAPO (organisation du peuple du Sud-Ouest africain) pour le 60e anniversaire de sa fondation, rappelant que « cette formation politique, fondée le 19 avril 1960, était un mouvement qui a mené une longue lutte jusqu’en 1990, conclue avec la libération de cette Nation africaine ». Le président de la république sahraouie, secrétaire général du Front Polisario, a, par la même occasion, salué « les excellentes relations qui ont historiquement uni à la fois le Front Polisario et la SWAPO et les deux pays ». Il a également remercié la Namibie pour « la solidarité et le soutien sur la scène internationale de la cause sahraouie ». La SWAPO est le principal parti politique de Namibie depuis l’indépendance du pays en 1990.
M. B.
POLITIQUE COLONIALE MAROCAINE AU SAHARA OCCIDENTAL
Les artifices de la propagande de Rabat dénoncés
La journaliste espagnole, Sonia Moreno, correspondante de la radio espagnole Cadena SER à Rabat, qui exerce également au journal web El Dario.es, a démasqué les manœuvres dilatoires du Maroc à propos de son occupation du territoire du Sahara occidental. Sonia Moreno réagissait à un article de l’agence marocaine de presse (MAP), tweeté par l’ambassadeur du Maroc à Bogota, intitulé : « Sahara marocain : un think-tank colombien met en avant l’isolement de l’Afrique du Sud au Conseil de sécurité des Nations unies ». L’article de l’agence MAP cite, comme « source crédible » d’informations, un blog, CPLATAM, présenté fallacieusement comme un « think tank » colombien mais qui n’est dans la réalité qu’un blog quasiment inconnu dans le paysage médiatique colombien. L’article, qui prétend l’isolement de l’Afrique du Sud au Conseil de sécurité de l’ONU sur la question du Sahara occidental, est signé par une certaine Clara Riveros, fondatrice et animatrice de ce blog, connue pour ses accointances avec le Maroc. Dans sa réaction, la journaliste Sonia Moreno met à nu le modus operandi du Maroc concernant sa légitimation de l’occupation des territoires du Sahara occidental. Il s’agit d’une réponse somme toute claire qui décrédibilise complètement les articles (rapporté à ce propos par les médias marocains), le blog CPLATAM et d’autres blogs d’ »informations » similaires utilisés par le Maroc dans ses basses manœuvres de « vouloir faire accroire la marocanité du Sahara occidental, territoire pourtant inscrit sur la liste des territoires non autonomes des Nations unies.
M. B.
Le Courrier d’Algérie
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