Les présidents africains assassinés de 1960 à 1990

<p align=’justify’>Entre crise et coups d’Etat, pendant 20 ans, plus de 13 présidents africains ont été assassinés. De Monrovia au Caire en passant par Antananarivo, avec des joues innondées de larmes, les peuples pleuraient leurs présidents.

EN 1963 : SYLVANUS OLYMPIO, PRÉSIDENT DU TOGO –

Sylvanus Olympio est né le 6 septembre 1902 à Kpando dans le Togo allemand : cette partie du territoire résultant de la division de la colonie allemande entre la France et le Royaume-Uni après la défaite de l’Allemagne lors de la Première Guerre mondiale reviendra à l’administration britannique et sera rattachée au Ghana lors de l’indépendance. Son père, Epiphanio Elpidio Olympio (1873-1968), était un très riche commerçant et planteur de cocoteraies, né d’une femme yoruba, princesse nigériane d’Abéokuta, et de Francisco da Silva Olympio, brésilien ; il récupérait des esclaves établis à Agoué dans le but de les élever. La mère de Sylvanus, Fidélia Afe (1862-1967), était de l’ethnie mamprusi de la région de Dapaong, au nord du Togo. Les Olympio, famille fondatrice du Togo, sont aujourd’hui considérés comme l’une des familles les plus riches et puissantes d’Afrique de l’Ouest.

EN 1966 : JOHN-AGUIYI IRONSI, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU NIGERIA

Le major général Aguiyi-Ironsi (1924-1966), de nationalité nigériane, a été commandant de l’Opération des Nations Unies au Congo (ONUC) de janvier à juin 1964. Il a succédé à Christian Kaldager. Il a été membre du contingent nigérian au Congo de 1960 à 1964. Il a été président du Nigeria de janvier à juillet 1966.

EN 1969 : ABDIRACHID-ALI SHERMAKE, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE SOMALIE

ll a été Premier ministre du 12 juillet 1960 au 14 juin 1964, et président de la République à partir du 10 juin 1967 jusqu’à son assassinat. Alors en visite officielle dans la ville de Las Anod, il est abattu par un de ses propres gardes du corps. Le lendemain de son enterrement, le 21 octobre, l’armée somalienne prend le pouvoir à l’issue d’un putsch mené par le général Muhammad Siad Barre. Il est le père de Omar Abdirashid Ali Shermarke, lui aussi Premier ministre entre 2009 et 2010.

EN 1972 : ABEID-AMANI KARUMÉ, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE ZANZIBAR

Il était le chef de l’Afro Shirazi-Party. À la suite de la révolution zanzibarite qui déposa le dernier sultan en janvier 1964, trois mois après cette prise de pouvoir, Julius Nyerere président du Tanganyika et lui-même fondent la République unie de Tanzanie. Nyerere en est le président et Karume assure la vice-présidence. Karume a été assassiné le 7 avril 1972 à Zanzibar (ville). Quatre assaillants lui ont tiré dessus alors qu’il jouait au Bao au quartier-général du Parti Afro-Shirazi. Il est le père d’Amani Abeid Karume, qui a été élu deux fois président de Zanzibar en 2000 et en 2005. Son successeur est Ali Mohamed Shein.

EN 1975 : RICHARD RATSIMANDRAVA, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE MADAGASCAR

Richard Ratsimandrava, né le 21 mars 1931 à Tananarive. Il est un militaire et homme d’État malgache. En 1972, sous le régime du Général Gabriel RAMANANTSOA, le poste de Ministre de l’Intérieur lui a été confié. Et c’est là que Richard RATSIMANDRAVA a eu l’idée de fonder sa politique intérieure basée sur la doctrine du « fokonolona » dont il a pensé comme seul cadre institutionnel économique pour le développement du pays. Le 5 février 1975, suite à une crise politique irrésolue, le Général RAMANANTSOA confie le pouvoir au Colonel Richard RATSIMANDRAVA. Il devient chef d’État de la république de Madagascar pendant six jours du 5 au 11 février 1975, date de son assassinat.

EN 1975 : FRANÇOIS-NGARTA TOMBALBAYE, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU TCHAD

François Tombalbaye, dit Ngarta Tombalbaye, est un homme politique tchadien né le 15 juin 1918 à Bessada, près de Koumra, et assassiné à N’Djaména lors d’un coup d’État le 13 avril 1975

EN 1976 : MURTALA-RAMAT MOHAMMED, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU NIGERIA

Le général Murtala Ramat Muhammed, né le 8 novembre 1938 à Kano et mort le 13 février 1976, est un homme d’État nigérian. Murtala Muhammed est né le 8 novembre 1938, l’un des onze enfants de Muhammed Risqua (Riskuwa) et d’Uwani Rahamat dans les quartiers de Kurama à Kano , au Nigéria. Mohammed a fait ses études à l’école élémentaire Cikin Gida, située dans l’enceinte du palais de l’émir. Il a ensuite été transféré à l’école primaire Gidan Makama à Kano, située juste à l’extérieur du palais. Il se rendit ensuite au collège de Kano en 1949 avant de fréquenter le célèbre collège gouvernemental à Zaria, où il obtint son certificat d’études en 1957.

EN 1977 : MARIEN NGOUABI, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DU CONGO-BRAZZAVILLE

Marien Ngouabi est un officier et homme d’État congolais, né le 31 décembre 1938 à Ombele, mort assassiné le 18 mars 1977 à Brazzaville. Il a été président de la République du Congo (puis de la République populaire du Congo) du 31 décembre 1968 à sa mort.

EN 1977 : TEFERI BANTE, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE D’ETHIOPIE

Teferi Bante (né en octobre 1921 et mort le 3 février 1977) est un homme d’État éthiopien. Du 28 novembre 1974 au 3 février 1977, il est le président du Derg, junte militaire au pouvoir après le renversement de l’empereur Hailé Sélassié.

EN 1981 : ANOUAR EL-SADATE, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE D’EGYPTE

Anouar el-Sadate est né le 25 décembre 1918 à Mit Aboul Koum, Al-Minufuyah, en Egypte, dans une famille pauvre de 12 enfants. Il est diplômé de Académie Royale du Caire en 1938. Il succède Gamal Afbel Nasser à sa mort en 1969, El Sadate est élu Président et souhaite prouver la légitimité des nations arabes en entamant la Guerre de Kippour en 1973 afin de récupérer la Syrie perdue pendant la Guerre des 6 Jours. L’attaque inattendue du côté israélien mène à la victoire les Égyptiens. En 1977, lors d’un cessez-le-feu, El Sadate part pour Israël, et devient ainsi le premier homme politique arabe à y être reçu. Le monde arabe, qui le considère comme un traître, est offensé. En 1978, il signe avec le premier Ministre Menahem Begin l’Accord de David, qui leur vaut respectivement le Prix Nobel de la Paix. Suite à une période de violentes répressions des opposants, El Sadate est assassiné par le Jihad islamique le 6 octobre 1981, lors d’une parade militaire au Caire.

EN 1981 : WILLIAM-RICHARD TOLBERT, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE LIBERIA

William Richard Tolbert, Jr. (13 mai 1913 – 12 avril 1980) était un homme politique libérien, président de la République du Libéria de 1971 à sa mort en 1980. Pasteur baptiste, il a été président de l’Alliance baptiste mondiale de 1965 à 1970. Il fut aussi président de l’OUA entre 1979 et 1980.

Au matin du 12 avril 1980, un groupe de soldats se rend à la résidence du président pour réclamer le paiement de leurs soldes. À leur tête, le sergent-chef Samuel Doe. Trouvant la maison sans garde et le président encore au lit, ils prennent le parti de massacrer Tolbert, qui est immédiatement éventré dans sa chambre et défenestré. Le sergent Doe devient ainsi le 21e président de la République du Libéria.

EN 1987 : THOMAS SANKARA, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE BURKINA-FASO

Thomas Sankara, né le 21 décembre 1949 à Yako en Haute-Volta et mort assassiné le 15 octobre 1987 à Ouagadougou au Burkina Faso, est un homme d’État anti-impérialiste, révolutionnaire, socialiste, panafricaniste et tiers-mondiste voltaïque, puis burkinabè , chef de l’État de la République de la Haute-Volta rebaptisée Burkina Faso, de 1983 à 1987. Il prend le pouvoir le 4 août 1983 et devient président du Conseil national de la révolution, toujours épaulé par son ami Blaise Compaoré. Il fonde, un an plus tard, la République du Burkina Faso (qui signifie « le pays des hommes intègres »). Thomas Sankara met en place une véritable révolution, il veut sortir le pays de la pauvreté et lui donner son indépendance. Il donne du pouvoir aux jeunes, des mesures sont prises en faveur des femmes (lutte contre l’excision, par exemple) et il encourage l’alphabétisation des adultes tout en luttant contre la corruption. Le radicalisme de son régime inquiète cependant certains pays. Il est assassiné le 15 octobre 1987, mitraillé par un commando.

EN 1989 : AHMED ABDALLAH, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DES COMORES

Ahmed Abdallah Abdéremane ,né le 12 juin 1919, mort le 26 novembre 1989, est un homme d’affaires et homme politique comorien, longtemps membre du parlement français (Sénat) ensuite chef de l’État comorien

EN 1990: SAMUEL-KANYON DOE, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE LIBERIA

Homme d’État libérien, né le 6 mai 1951 à Tuzon (Liberia). Il monte en grade et devient sergent-chef en 1979. Comme d’autres Libériens autochtones, appelés Natives, Samuel K. Doe éprouve de la rancœur envers les Américano-Libériens, descendants des esclaves noirs d’Amérique affranchis qui fondèrent la colonie du Liberia en 1822. Après ce coup d’État, Samuel Doe, promu général, établit le Conseil de rédemption du peuple (C.R.P.), composé de lui-même et de 14 officiers, pour diriger le pays. Doe suspend la Constitution jusqu’en 1984, date à laquelle une autre est approuvée par référendum. En 1985, il remporte une élection présidentielle que certains observateurs dénoncent comme frauduleuse. Il est confronté à une opposition dans le pays et à l’étranger, où son régime est souvent critiqué pour sa corruption et sa brutalité. En juillet 1990, les forces rebelles menées par Charles Taylor ont atteint la capitale, Monrovia, mais Doe refuse de céder le pouvoir. Il sera capturé et assassiné quelques mois plus tard au cours de la guerre civile le 10 septembre 1990.</p>

Recueilli par Iss Heridiny

Tags : Afrique, françafrique, coup d’Etat, présidents africains assassinés,

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