Edem Kodjo : La race des seigneurs



Fidèles à leur nature de charognards, les marocains, avec des torchons d’articles relayés par leurs sites, ont insulté l’âme d’Edem Kodjo, la personnalité à qui toutes les grandes grandes figures africaines ont salué en tant qu’illustre homme d’Etat panafricaniste engagé et penseur émérite.

Edem Kodjo, ancien Premier Ministre du Togo et ancien Secrétaire Général de l’OUA, en sa qualité de Membre du Panel des Sages, a toujours mis son talent et son temps au service de la paix et de la médiation. Sa mort est une véritable perte pour le continent.

Ses talents, sa gentillesse, générosité et lucidité ont été soulevés dans un article écrit par Célestin Monga, lorsque Edem Kodjo est intervenu auprès des autorités camerounaises pour le sortir de prison. Voici un extrait de ce texte datant de 1987.

Edem Kodjo : La race des seigneurs

Par Célestin Monga*

Si la politique internationale était simplement une question d’intelligence, de brio, de compétence, de doigté et de talent, le Togolais Edem Kodjo, aurait été à peu près imbattable. L’ancien secrétaire général général de l’Organisation de l’Unité Africaine possède et maîtrise les dons intellectuels les plus éclatants du personnel diplomatique africain.

Il a une prodigieuse mémoire des dates et des chiffres, une grande connaissance des dossiers et une précision dans l’expression qui…inquiètent ses interlocuteurs.

Soutenir le regard de ses yeux vifs et transparents ôte toute envie de dire des bêtises. On comprend donc pourquoi il intimidait certains chefs d’État. Ceux qui ne l’aimaient pas et ceux qui le haïssaient cordialement reconnaissaient son envergure, sa forte personnalité.

Souverain-né, susceptible et hauutain, romantique et redoutable, policé et élégant (il est toujours habillé en costume d’alpaga 100 % mohair ou en flanelle extra-fine, avec le manteau en cachemire), ironique et charmeur, il a l’air pour recueillir les honneurs. Il a été instruit dans ce but, il a toujours voulu être un grand homme et y est parvenu (presque) aisément. Enarque, il a été successivement administrateur, ministre et banquier avant d’être patron de l’organisation panafricaine, puis, professeur associé d’économie du développement à l’université de Paris I (Panthéon-Sorbonne). Il n’a que 49 ans, mais donne l’impression d’avoir le passé, le présent et même l’avenir derrière lui.

Particulièrement affecté par les réactions -souvent empreintes de mauvais foi- qu’avaient suscité sur le continent africain sa décision d’admettre la République Arabe Sahrouie Démocratique à l’OUA en février 1982, il s’est découragé pendant quelques mois, avant de s’amuser de sa victoire posthume : l’organisation a entériné cette décision deux années après

Après ses études, Célestin Monga travaille dans le secteur bancaire au Cameroun. Il est révélé au grand public par une lettre ouverte adressée aux autorités publiques, laquelle lettre lui vaut d’ailleurs des démêlés judiciaires  en 1990.

*Senior Economist au Département Europe et Asie Centrale de la Banque mondiale, conseiller du premier vice-président de la Banque mondiale à Washington, directeur général adjoint de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel  et vice-président à La Banque africaine de développement.

Tags : Edem Kodjo, Organisation de l’Unité Africaine, Union Africaine, OUA, UA, panafricanisme,



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