Guerre secrète du renseignement marocain contre l’Algérie (1/2)

Anouar Malek

L’impasse du Polisario et la manipulation de l’opinion publique

En fait, le renseignement marocain est arrivé à une impasse, née en réalité d’une position « de principe » qui ne permet aucune concession, à savoir garder le Sahara sous domination. Un responsable des services secrets marocains avait dit textuellement : « Le Polisario sans l’Algérie ne peut rien faire, et partant de ce constat, il est impératif soit d’attiser les tensions entre les deux parties, soit de tenter de « casser le maillon fort » de l’équation, à savoir l’Algérie ».

En fait, le renseignement marocain est arrivé à une impasse, née en réalité d’une position « de principe » qui ne permet aucune concession, à savoir garder le Sahara sous domination. Un responsable des services secrets marocains avait dit textuellement : « Le Polisario sans l’Algérie ne peut rien faire, et partant de ce constat, il est impératif soit d’attiser les tensions entre les deux parties, soit de tenter de « casser le maillon fort » de l’équation, à savoir l’Algérie ».

• Depuis que j’ai dévoilé les dessous de la ville de Dakhla sur les pages d’Echorouk, j’ai décidé de dire tout ce que je connais sur le Makhzen et les services secrets marocains, après trois années passées à les étudier de près. Non pas en divulguant des informations qui ont été dites ça et là, ni en reprenant l’historique de l’appareil du renseignement du Palais royal, mais en mettant sur la place publique mon expérience personnelle et des informations que j’ai puisé dans le fonds secret des renseignements marocains et dans les étapes importantes d’un périple qui ne doit pas être mis aux oubliettes de l’Histoire. Je pars aussi dans mes propos à partir d’entrées dont j’ai eu un accès privilégié, et non pas à partir d’un esprit vindicatif, d’un règlement de comptes comme pourraient l’interpréter certains. Mon témoignage n’est pas non plus un motif pour être mis sous les sunlights des querelles qui secouent la région maghrébine, ni une « mission commandée » menée pour le compte d’un service secret, mais simplement – et humblement- une mission journalistique pour percer à jour des vérités cachées concernant un service secret qui a eu, et qui a son influence et ses coups fourrés dans le cours de la politique de la région et même au-delà.

• Auparavant, mes critiques envers le Polisario, concernant la situation des droits de l’Homme, a été utilisé à tort et à travers, et j’estime –avec toute la moralité et le professionnalisme qui siéent à un homme dans pareille situation- que le temps est d’en parler ouvertement, d’autant plus que le temps passe et que l’homme n’est pas le gérant de sa propre destinée, mais je me dois aussi de dissocier le peuple marocain frère de ce que je vais porter sur ses services comme jugements, lesquels jugements ne pourraient que ravir les ennemis.

• Mon périple journalistique a été suivi de près, et dès le début, par Echorouk, à travers son directeur Ali Fodhil, et, en fait, mes reportages à Dakhla étaient destinées à Echorouk, qui avait donné à mon travail toute l’importance qui lui seyait.

• Sur le seuil du renseignement marocain

• Tous les services de renseignement du monde travaillent en secret pour sécuriser les structures de l’Etat et assurer les intérêts de leur pays. Il est évident aussi que ces services possèdent leurs appareils légitimes et légaux et leurs méthodes illégales et illégitimes. Beaucoup d’entre elles « opèrent un sale boulot », comme les assassinats, les liquidations, la désinformation -pour justifier une politique injuste, dompter des adversaires ou imposer un agenda défini. Sous ces derniers qualificatifs, on peut placer le Mossad, ou encore la CIA, lesquels mènent en Palestine, en Irak et en Afghanistan un travail de ce genre.

• Toutefois, lorsqu’un service secret est en situation d’occupant, il est plus dangereux encore, car il se trouve dans une position indélicate. A partir de là, on peut mieux appréhender la position des services secrets marocains, lesquels vivent une véritable impasse au sujet du Sahara Occidentale, que l’ONU place sous le volet de « liquidation d’occupation » et que la communauté internationale qualifie de « dernière colonie en Afrique ».

• Pour se tirer d’embarras, les services secrets marocains travaillent sur deux fronts. Le premier est le front « Algérie », de par sa position de pays inflexiblement allié au Sahara Occidentale, le second étant celui de la communauté internationale et du contexte régional. Ce qui nous intéresse ici, évidemment, est le volet relatif à l’Algérie. Nous allons révéler des choses qui se situent bien loin de ce que la position officielle du Maroc, et même les propos du Palais royal, affichent.

• En fait, le renseignement marocain est arrivé à une impasse, née en réalité d’une position « de principe » qui ne permet aucune concession, à savoir garder le Sahara sous domination. Un responsable des services secrets marocains avait dit textuellement : « Le Polisario sans l’Algérie ne peut rien faire, et partant de ce constat, il est impératif soit d’attiser les tensions entre les deux parties, soit de tenter de « casser le maillon fort » de l’équation, à savoir l’Algérie ».

• Partant de là, il est devenu clair que les services marocains s’y est investi à fond dans cette mission, quitte à commettre assassinats ciblés, oppression des opposants et du peule sahraoui, écrivant par ces actions un long registre, très riche en violations des droits de l’Homme, que ce soit au Rif, dans les territoires occupés ou dans certaines villes marocaines même. Ces mêmes services se sont aussi hasardés dans des aventures gravissimes, que ce soit pour liquider des opposants politiques ou pour se débarrasser de complices des putschs militaires manqués contre le roi. Le registre va de Ben Barka à Hichem El Mandari, en passant par Oufkir et les détenus de la triste prison de Tazmamart.

• Dans ses priorités, le renseignement marocain se concentre sur l’Algérie, mais aussi sur l’Espagne et la Mauritanie, et ce pour des raisons stratégiques, dont les enjeux seront clarifiées plus loin…

Des médias orientés et une propagande sale

De même, tout le monde connaît les chaînes paraboliques qu’a lancées le Maroc. En plus des stations qui appartiennent à l’état, on trouve medi@sat qui est financée par la France et la Maroc. En effet, si on regarde ces chaînes, on constatera « la Marocanité du Sahara occidental », et de montrer l’Algérie comme étant un pays comme la Somalie ou le Soudan où règnent l’insécurité, la faim et le crime. C’est un acte qui veut imposer une certaine réalité en ce qui concerne le Sahara occidental et ternir l’image de l’Algérie sur le plan régional et sur le plan international.

• Cela représente un des grands et dangereux aspects avec lesquelles les services de renseignements marocains tablent pour la thèse et a  propre propagande marocaine envers le Sahara occidental, et aussi pour frapper profondément l’Algérie. Le Makhzen marocain a toujours voulu la représenter comme étant une partie intégrale et active dans le conflit qui oppose le royaume et le Polisario. Ce tapage médiatique s’est traduit par l’arsenal qu’utilise le Maroc dans cette secrète et salle guerre. Le Maroc a tracé sur les médias, même les indépendants, les lignes rouges qu’il ne faut pas outrepasser. Le Makhzen a tenu d’insister à ce que les médias, notamment ceux qui s’alignent avec sa politique et sa vision, à maintenir le nom de « Sahara marocain » ou bien « les régions  du sud du Maroc », par conséquent, aucun journal ou écrivain ou officier de dépasser cette ligne rouge mortelle. Ce qui veut dire par la, sa fin et la destruction de sa carrière professionnelle et même sa vie privée.

• De même, tout le monde connaît les chaînes paraboliques qu’a lancées le Maroc. En plus des stations qui appartiennent à l’état, on trouve medi@sat qui est financée par la France et la Maroc. En effet, si on regarde ces chaînes, on constatera « la Marocanité du Sahara occidental », et de montrer  l’Algérie comme étant un pays comme la Somalie ou le Soudan où règnent l’insécurité, la faim et le crime. C’est un acte qui veut imposer une  certaine réalité en ce qui concerne le Sahara occidental et ternir l’image de l’Algérie sur le plan régional et sur le plan international.

• Sans prendre en considération la liberté la presse au Maroc, et tout le monde est au courant des journaux qui on été fermés, à l’instar de « Nichan », ou celle qui on été forcé de changer leur façade, tel que « Akhbar Al Youm » et « Al Machaal ». Certains journalistes ont été incarcérés et d’autres ne sont pas autorisés à écrire comme Ali Lamrabet qui a dépassé les lignes rouges en ce qui concerne la cause du Sahara occidental qui est considérée comme la  première cause « nationale ».

• Si on parlerait du vécu de la liberté de la presse au Maroc des livres entiers ne serons pas suffisants, mais nous nous contenterons de l’aspect qui nous concerne et qui sont les quelques axes de cette dangereuse  propagande qui vise l’Algérie. Nous pouvons citer par exemple :

• 1-la propagande pour la vision marocaine :

• Le but principal de tous les médias marocains c’est d’appeler mondialement à l’autonomie ou à la régionalisation élargie qui présenté comme étant le seul et unique solution du Sahara occidental en montrant uniquement les points positifs. Chose qui est flagrante, en faisant recours au faux notoire, aux illusions et aux mensonges. En outre, en œuvrant à prouver que les sahraouis adhèrent à cette option, en montrant certains d’entre eux ou des marocains vêtus d’habit Sahraouis donnant allégeance au trône. Nous source nous prouvent que la plupart de ces allégeances ont été obtenus par force. Parfois, des rapports  journaliers mal orientés qui n’a pas aucune relation avec le quotidien. Pour preuve flagrante, la rencontre de Dakhla de 28 juillet passé, que j’ai témoigné personnellement. En effet, les supporters du front Polisario ont maîtrisé la rencontre  en revendiquant l’autodétermination en obligeant les participants à arrêter la rencontre. Cependant, lés médias du Makhzen ont voulu lui donner un aspect mondial et que les participants ont unanimement revendiqué l’autonomie, ce qui n’est pas du tout passé.

• Mensonges et semence du doute

• C’est la pire des choses que les médias marocains ont faites. En effet, ils montent beaucoup et sèment des doutent et de mensonges qui n’ont aucun fondement, notamment sur les relations entre l’Algérie et Polisario. De temps en temps on lisait des informations fabriquées dans une cellule privée de Al Mansouri, le chef des renseignements, qui était le premier responsable de l’agence de presse officielle. Encore plus, nos sources précisent que des universitaires spécialisés dans les médias et dans les affaires militaires, stratégiques, sciences politiques, sécurité et le droit international participent à cette cellule.

• Cet axe est également aperçu avec la fabrication des déclarations des personnalités politiques et même celles des opposants algériens. Les médias marocains diffusent ce qui arrangent les gendarmes à la manière de « halte aux gens qui font la prière » ou « n’approchez pas la prière » et oubliant toujours « ceux qui oublient leur prière » ou «  lorsque vous étés ivres ». Nombreux d’interviews ont été fabriqués et de nombreux de déclarations ont étaient émises pour servir les intérêts des gendarmes marocains.

• J’ai subi ceci à maintes reprises. Ma première histoire avec eux remonte lorsque j’ai interviewé  l’écrivaine et journaliste égyptienne, Wafaa Ismail, pour le compte du journal « Akhbar Al Arab » en 2007 à Canada. Le journal « Sahifat Al Oma » du 01/04/2007 a diffamé les informations en voulant favoriser les intérêts des gendarmes marocains

Création de situations suspectes sous des noms d’Algériens 

Après la faillite de la presse marocaine de faire la publicité d’un « Sahara marocain », le renseignement marocain s’est orienté vers une autre astuce : créer des sites sous le nom d’Algériens vivant à l’étranger. Sur ce genre de sites, la constante c’est l’approbation du Plan d’autonomie marocain. L’objectif est de créer l’illusion qu’il existe une opinion publique qui est contre la politique algérienne, et que la position officielle de l’Algérie ne dépasse pas les seuls tenants du pouvoir.

• Il existe sur la Toile une quantité extraordinaire de sites web très suspects, dont les auteurs affirment être des opposants politiques, indépendants, vivant à l’étranger, en Europe ou aux Etats-Unis, alors qu’ils ne sont que simples agents de service des renseignements marocains.

• Certains de ces sites, et pour faire le jeu jusqu’au bout, n’hésitent pas à critiquer ouvertement la politique de Rabat, les partis, le fonctionnement du Parlement marocain, et même parfois rédigent des brûlots sur le Rif et l’amazighité au Maroc. Le seul sujet qu’ils ne touchent pas, c’est « les régions marocaines du Sud », ou encore « l’unité territoriale du Maroc ». Cela est une constante dans ces sites.

• Presque tous ces sites sont financés par le renseignement marocain. Une des preuves les plus évidentes c’est la publicité provenant d’Air Maroc, des banques et des institutions marocaines. Nous reparlerons de cela ultérieurement.

• Après la faillite de la presse marocaine de faire la publicité d’un « Sahara marocain », le renseignement marocain s’est orienté vers une autre astuce : créer des sites sous le nom d’Algériens vivant à l’étranger. Sur ce genre de sites, la constante c’est l’approbation du Plan d’autonomie marocain. L’objectif est de créer l’illusion qu’il existe une opinion publique qui est contre la politique algérienne, et que la position officielle de l’Algérie ne dépasse pas les seuls tenants du pouvoir.

• Par la magie de la prolifération de sites de pseudo-Algériens vivant à l’étranger, une opinion veut se former pour donner l’impression qu’il existe bel et bien une plate-forme politique algérienne qui va dans le même sens que l’opinion marocaine. C’est là ou réside le danger d’une telle illusion…

• Une des anecdotes de ces entourloupes, est la création du site « Algérie Times », dont je fus, moi et un ingénieur d’origine algérienne et vivant au Canada, un des deux fondateurs. Cet ingénier suivait toutes mes interventions télévisées et couchait cela sur papier avant de les introduire sur site. Le site « Hespress » en fut charmé et publia la naissance de ce site, et beaucoup d’avenir lui fit prédit.

• Quelques jours après la naissance de ce site, cet ingénieur fit changer le serveur et les mots de passe, clés essentiels pour entrer dans ce site, et tout à coup, je n’avais plus l’accès au site comme administrateur. Lorsque l’affaire ce fut ébruitée, le site changea d’adresse et de numéro de téléphone du webmaster, et lorsque je me suis déplacé moi-même à l’adresse indiquée, à Paris, je tombais…sur une vieille femme. Quand au numéro de téléphone, ce n’est pas la peine de dire qu’il n’existait pas non plus. Un peu de temps plus tard, le site fut vendu à un groupe appelé « le Congrès marocain d’Amérique » et racheté par un Américain d’origine maghrébine nommé Jalil. Ce même personnage a été derrière le lancement d’un autre site, « Maroc Post », qui a été immédiatement fermé, après qu’il eu racheté « Algérie Times ».

• Pour donner un peu de crédibilité au site, Jalil fit confectionner un entretien avec un pseud-journaliste algérien, dénommé Tlemçani Bouyounès, né en 1960, à Jijel, ayant obtenu un magistère en informatique et vivant à Londres, Jalil se faisant passer pour le rédacteur en chef du site « Algérie Times ». Le nom de cet Algérien vivant à Londres est bien entendu introuvable à Londres…

La « fabrication » de l’information

J’ai exigé que le nom de ce demandeur d’asile me soit communiqué, mais Mekaoui refusa net, arguant que l’intéressé ne veut pas pour le moment être connu, pour des raisons de sécurité. Il m’a refilé toutefois un numéro de téléphone, -un Djezzy- et j’ai appelé le Monsieur, qui, de toute évidence, attendait ce coup de fil. Avec un accent proche de celui d’Annaba, il me confirma l’arrestation et le bombardement, et me donna l’impression qu’il connaissait bien les casernes algériennes et les rudiments de l’armée. Plus tard, ce personnage quitta le circuit, et évidemment, on n’a jamais su plus sur lui, parce que tout simplement, il n’a jamais existé en tant que refugié politique…

• Ce genre de création d’informations fictives est monnaie courante dans la guerre du renseignement marocain contre l’Algérie, et je voudrais ici vous en relater une, spécialement une, dont je fus malgré moi l’agent de propagation, après que je fus mystifié par un site dont on a parlé auparavant : il s’agit de « Algeria Times ». Lorsque je découvris le pot-aux -roses, je préférais garder le silence jusqu’à ce que tous les atouts soient réunis de mon coté pour dévoiler la chose.

• Le 4 aout 2009, le site publie une information concernant l’interpellation de cinq leaders du Polisario, dont le ministre délégué Mohamed Yeslem Yebset. L’information fit grand bruit. Juste après, une autre information publiée le 10 aout 2009, sous le titre de « des véhicules du Polisario en contact avec la « katibat des Molathamine » ont essuyé des tirs de la part de l’aviation militaire algérienne, lequel raid a fait huit morts. Cette information trouva écho auprès de la presse marocaine, mais pas autant que la première.

• Je reçus l’information de l’arrestation du ministre délégué de la part d’Abderrahmane Mekaoui, un professeur à l’Université Mohamed V, à Casablanca, qui m’avait demandé de faire fonctionner mon site pour entamer des recherches le concernant. Aussi, lui demandai-je de tempérer afin de connaître pour plus de crédibilité les sources de cette information. Mon interlocuteur me cita sa source : un Algérien récemment arrivé –en juillet 2009- au Maroc pour demander l’asile politique. J’ai exigé que le nom de ce demandeur d’asile me soit communiqué, mais Mekaoui refusa net, arguant que l’intéressé ne veut pas pour le moment être connu, pour des raisons de sécurité. Il m’a refilé toutefois un numéro de téléphone, -un Djezzy- et j’ai appelé le Monsieur, qui, de toute évidence, attendait ce coup de fil. Avec un accent proche de celui d’Annaba, il me confirma l’arrestation et le bombardement, et me donna l’impression qu’il connaissait bien les casernes algériennes et les rudiments de l’armée. Plus tard, ce personnage quitta le circuit, et évidemment, on n’a jamais su plus sur lui, parce que tout simplement, il n’a jamais existé en tant que refugié politique…

• Je demandais alors d’entrer en contact avec des Sahraouis, pour connaître plus sur ces deux informations. Mekaoui me refila le numéro de quelqu’un qui s »appelait Ould Mohamed, qui se faisait passer pour un des proches de Mostafa Sayed. Il jura que l’arrestation du ministre délégué est réelle, et précisa : « La police du Polisario a resserré l’étau sur les personnes suspectes, ou qui avaient des velléités pour rejoindre le Maroc, le mettant littéralement sous contrôle ». Un autre personnage sahraoui, parlant avec l’accent des Sahraouis, m’appela, avec un numéro algérien, et me confirma l’incident.

• C’est alors que je pris la décision de publier les informations telles qu’elles m’ont été relatées par Mekaoui. Un grand écho donna suite à cela, et je fus invité par « Médi Sat1 », le 19 aout 2009. Je confirmais en direct les informations, et mon intervention fut diffusée, mais certaines parties ont été supprimées. Plus tard, lorsque je fus extorqué de mon site, j’essayais de faire comprendre aux gens que je n’avais plus de lien avec ce site, qui continua à utiliser mon nom, mais en vain.
• Tous les contacts ont été rompus avec moi, et Mekaoui ne me répondait plus au téléphone…

• Ceci est un résumé de notre volet sur la « fabrication de l’information » par les services de renseignement marocains. L’information est d’abord, diffusée. Par la suite, elle trouve tout un circuit pour lui faire des échos dans le sens voulu. Le site cité, « Algéria Times » reste encore algérien, et c’est ce qui apparaît toujours dans des journaux marocains comme « Al Alam », organe du parti au pouvoir.

• Pour rappel, Ahmed Ould Souilem, qui a retourné casaque pour se jeter dans les bras des renseignements marocains, avait lui-même, affirmé que le site « Algeria Times » est dirigé par les services des renseignements algériens. Toutefois, dès que le Makhzen l’eusse mis au courant que le site a été rattaché à eux, ce même personnage a commencé à l’encenser en long et en large

Utilisation d’Internet et infiltration des journalistes influents 

Dans sa guerre contre l’Algérie, le renseignement marocain utilise tous les stratagèmes pour arriver à ses fins. Internet et les médias, après l’échec de la presse marocaine à former une opinion favorable au Plan d’autonomie, constituent ses autres points de fixation.

• «Les services de renseignements marocains ont axé sur les médias pour propager les idées du Makhzen. Un département spécialisé dans la presse en général, la presse en ligne en particulier a été créé. Il existe une équipe spécialisée dans le commentaire des informations publiées dans les journaux et sur la toile, elle focalise sur les sites les plus en vogue comme Echoroukonline, Al Jazeera.net et Al Arabiya.net ».

• «Certains m’ont même affirmé que pour Echorouk On Line, tout un staff a été mobilisé pour suivre et commenter les informations et articles qui y sont publiés. Ces personnes sont chargées de défendre les choix du Maroc en faisant croire qu’elles sont la voix du peuple afin de permettre la publication de leurs commentaires. Elles se font même passer pour des sahraouis parfois».

• Une équipe est également mobilisée pour les forums de discussions et les sites interactifs comme Facebook et Twiter. Ces “agents” s’y inscrivent sous des faux noms et des photos de personnes décédées ou emprisonnées. Ils s’emploient à établir un large réseau de relations pour enrôler un maximum de monde, particulièrement les personnes influentes tels les militaires».

• «Un autre bureau est chargé des blogs et des comptes personnels appuyés par le son et l’image. Quelqu’un se charge de mener et d’orienter les débats dans le sens voulu».

• «En suivant nombre de sites et de forums s’intéressant à la région du Maghreb ou disposant d’une rubrique sur le Maghreb Arabe, comme le forum d’Echorouk, le forum d’Al Jazeera et autres, j’ai eu la certitude que ces équipes sécrètes œuvrent à semer la zizanie et la haine entre les deux peuples algérien et marocain. Ces réseaux de renseignements font tout pour faire croire que les algériens détestent les marocains, ce qui explique la démarche du palais royal surtout lorsqu’il s’agit de la question sahraouie. Et à travers mon propre site “La voix de l’exil”, je peux affirmer sans aucune hésitation que les commentaires contradictoires parviennent d’un seul lieu, le Maroc, et certains vont jusqu’à se faire passer pour des algériens».

• «Les autorités marocaines interdisent aux médias du territoire marocain de publier ou de promouvoir des directives contraires à leur thèse sur le Sahara Occidental qu’elles assiègent. Les correspondants agréés doivent avoir l’aval des services de la sûreté et subissent des contrôles réguliers quelque soient leurs patrons au Makhzen. Les journalistes opposants ou free-lance sont interdits d’entrée au Sahara occidental et les journalistes étrangers ne peuvent avoir aucun contact avec les sahraouis, ni avec les nomades ni dans les grandes villes telles El-Ayoun où foisonnent les postes de contrôle de la gendarmerie royale très rigoureux et les patrouilles de soldats».

• «Les services secrets marocains tentent d’infiltrer les chaines telles Al-Jazzera  et d’acheter des journalistes de grandes agences de presse ou de grands journaux. Par ailleurs, le journaliste autorisé à se rendre au Sahara occidental n’a aucune liberté d’action sauf en cas de comportement adéquat, et ceux qui reviennent chanter les louanges du Makhzen ont soit subi des pressions, soit touché des pots-de-vin».

• «Quant à la presse et aux organes d’information marocains qui refusent de se soumettre au Makhzen, ils subissent de fortes représailles à travers les poursuites judiciaires, la mauvaise publicité et même la banqueroute pour qu’il ne reste rien qui puisse confondre le système dirigeant et démasquer les familles du Makhzen qui ont la mainmise sur toutes les fortunes et procèdent à un pillage flagrant des richesses du pays».

Le patron des services secrets marocains affirme qu’Echorouk le dérange au plus haut degré 

Par la force des choses, et un peu par habitude, ces agents sont devenus des acteurs de premier plan dans les activités suspectes et invisibles, qui touchent à l’intégrité territoriale de l’Algérie et à sa sécurité. Ces agents sont tout aussi actifs concernant la contrebande de la drogue, des armes et des explosifs vers l’Algérie via les monts de l’ouest marocain.

• Les plans préparés pour tenter de créer des tensions en Algérie constituent à la fois un aspect très important et  très dangereux des modes opératoires des services secrets marocains. C’est même un axe autour duquel s’article tout le travail secret du renseignement du Makhzen. C’est dans ses sous-sols secrets que se décident des choses d’une extrême gravité, dont l’objectif est de maintenir l’attitude du Palais en l’état, combien même elle est sujette à des contestations populaires graves.

• Préparation des plans pour attiser les tensions en Algérie

• La mobilisation d’agents traitants à l’intérieur et à l’extérieur du Maroc constitue la première fixation du renseignement marocain. Ces agents sont « traités », orientés et mobilisés autour d’un ou de plusieurs objectifs, sur lesquels les agents sont tenus d’apporter des informations sans cesse mises à jour par le biais de rapports et de compte-rendu épisodiques ou réguliers.

• Par la force des choses, et un peu par habitude, ces agents sont devenus des acteurs de premier plan dans les activités suspectes et invisibles, qui touchent à l’intégrité territoriale de l’Algérie et à sa sécurité. Ces agents sont tout aussi actifs concernant la contrebande de la drogue, des armes et des explosifs vers l’Algérie via les monts de l’ouest marocain.

• Pour le moment, nous ne disposons pas d’informations précises concernant ces réseaux, mais on sait bien –à la faveur de la fausse information de l’arrestation de cinq délégués du Polisario –  qu’ils sont très actifs dans l’espionnage contre l’Algérie.

• Une autre fourberie est mise à contribution par les services secrets marocains pour venir à bout de l’Algérie : c’est l’utilisation à leur profit des opposants, des mécontents  et des victimes de la décennie sanglante en Algérie. Pour ceux-là, ils mettent plusieurs circuits pour les attirer puis pour les utiliser dans des missions et des agendas précis.

• Le mode opératoire des services marocains envers ces personnages est de commencer à diffuser leurs contestations, désapprobations ou exigences. Des entretiens interviennent par la suite pour mener « l’opposant à déballer le sac ». La colère de cet opposant est évidemment mise à profit pour lui en faire dire plus et le pousser à dire même plus loin que sa pensée véritable. L’entretien est publié sous une forme qui donne toujours à croire qu’en Algérie, il existe une opposition sérieuse à la politique officielle de l’Etat, notamment concernant le Sahara occidental, position inchangée depuis 35 années.

• Chez les services secrets de Sa Majesté

• Dans un de mes périples marocains, j’ai eu à faire une rencontre « intéressante » avec les services secrets du Palais. Un jour, rendez-vous me fut donné. Lorsque je pointais, je trouvais un chauffeur à ma rencontre, lequel m’informa que notre ami commun l’attendait un peu plus loin. Je montais dans la voiture et me retrouva quelques minutes plus tard à l’intérieur d’une villa grand standing. Le chauffeur, d’une cinquantaine d’années, freina juste devant une porte gardée par trois hommes en civil, dont le commandant Ahmed, et de par les aspects coquets des lieux, j’en conclus que je devais être devant une résidence officielle de l’Etat.

• Je fus dispensé par le commandant de passer devant le scanner, mais je dus éteindre le téléphone dès l’entrée, car les directives étaient strictes en ce sens.  Je ne dus pas attendre très longtemps, car cinq minutes seulement après m’avoir fait asseoir dans un salon, cinq hommes pointèrent devant moi, et je reconnus immédiatement celui qui devait être le patron des services secrets marocains : Mohamed Yassine Al Mansouri. Celui-ci devançait les autres et prit immédiatement la parole : « Bienvenue dans votre deuxième pays, le Maroc, bienvenue ! ». Le commandant me le présenta, et je confirmais qu’il s’agissait bel et bien du puissant patron des services marocains Mohamed Yassine Al Mansouri, un des hommes forts du pays, et un des plus proches collaborateurs de Sa Majesté le Roi Mohamed VI.

• Evidemment, j’ai été surpris et un peu désappointé par cette façon de faire, car personne ne m’avait prévenu de cette rencontre. Toutefois, Mohamed Yassine Al Mansouri fit vite de me rassurer que cela a été nécessaire pour des raisons évidentes de sécurité. Il dit aussi qu’il souhaitait personnellement cette entrevue après l’échec de la première rencontre à Lisbonne, s’attardant volontiers sur mes entretiens données à des chaines satellitaires qu’il dit apprécier et suivre avec tout l’intérêt possible.

• Il engagea la conversation dans le sens qu’il souhaitait, concernant ma situation en France et les conditions de mon séjour aussi. Il parla aussi de l’opposition algérienne à l’étranger, qu’il dit beaucoup respecter.

• Il chercha à connaître des détails de mes années dans l’armée, mais je dus lui affirmer qu’il s’agissait pour moi d’une période passé et d’un chapitre clos. Alors, il enchaina sur Boujerra Soltani, et me dit qu’il a suivi toutes les péripéties de l’affaire et qu’il était à mes cotés jusqu’à ce que je recouvre l’intégralité de mes droits dans cette affaire.

• Mon livre sur « le Déluge de corruption et l’avancée de Ben Laden en Algérie » a été aussi un de ses sujets de discussions, et il m’avoua avoir lu le livre avec beaucoup d’intérêt. Mais sa fixation a été plus sur les réunions de Genève concernant les manquements aux droits de l’Homme et l’incrimination de l’Algérie dans ces délits. Pour lui, c’est une avancée importante que l’Algérie soit incriminée dans des accusations pour tortures et disparitions forcés, et me demanda d’aider les gens qui veulent faire entendre leurs voix dans ce sens précis.

• Je me hasardais alors à lui poser une question relative au « Maroc de l’Est », qui revenait souvent dans la presse marocaine, et il me dit alors, qu’il était disposé à fermer les yeux sur ce sujet, « mais alors l’Algérie devrait aussi fermer les yeux sur les séparatistes et les rebelles du Sahara Marocain ». Pour ce faire, il dit qu’il avait sous la main des cartes de pression, comme par exemple faire sortir des dossiers encombrants sur les généraux au sujet du Sahara et sur le terrorisme international qui prend source à partir de l’Algérie ». Il dit enfin, qu’il respectait et aimait l’Algérie et le peuple algérien, mais qu’il aimait plus son pays, et que la question sahraouie était de toute évidence une question de souveraineté ».

• Concernant la possibilité que les Nations Unies contraignent les parties du conflit à aller vers une solution de l’autodétermination, il répondit à l’aise : « Cela ne se fera jamais, car les Nations Unies ne sont qu’une annexe entre les mains des grandes puissances, dont principalement les USA, et que Dieu merci !- les Américains sont nos alliés ».

• Avant de nous séparer, le sujet versa sur les médias, les querelles entre l’Algérie et l’Egypte à travers leurs journaux, et là, il montra de la colère envers les Egyptiens qui ont versé dans des insultes de bas étage contre les chouhada, mais fit vite de revenir à Echorouk, qui les « dérange au plus haut degré par son appui aux séparatistes», le qualifiant de « journal de fitna que les autorités algériennes ont tout intérêt à fermer », du moins « jusque après la coupe d’Afrique, pour atténuer les tensions entre les deux peuples ».

• Lorsque je lui dit que j’y écrivais de temps à autre, et que sa rédaction n’est pas aussi déplaisante qu’il le dit, il répondit : « Je le sais, mais ce journal ne publie pas tes écrits sur les séparatistes. En fait, ce journal veut seulement se donner l’air d’être une tribune qui donne la parole à tous ».

Echouroukonline, oct 2010

Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Front Polisario, Anouar Malek, DGED, services secrets marocain,

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