Consulats de pays africains à Laâyoune occupée :: L’ambassadeur sahraoui dénonce des «bulles informationnelles»

L’ambassadeur de la République sahraouie arabe et démocratique (Rasd) à Alger, Abdelkader Taleb Omar, a critiqué, ce mecredi , la position de quelques pays africains qui ont ouvert des représentations consulaires dans les villes sahraouies occupées de Laâyoune et Dakhla au Sahara occidental.

Intervenant au forum El Wassat, Abdelkader Taleb Omar a qualifié ces représentations de «bulles informationnelles». Il a explique qu’après avoir échoué à faire changer la position de l’Union africaine (UA) vis-à-vis du Sahara occidental, le régime du Makhzen a «acheté les positions de certains pays qui ne payent même pas leurs cotisations à l’Organisation et à l’ONU».

«Ces pays n’ont pas de ressortissants dans les territoires sahraouis occupés, certains n’ont même pas d’ambassades au Maroc et n’ont pas d’intérêts dans ce pays», a-t-il ajouté, notant que ces pays, quel que soit leur nombre 7, 8, 9 ou bien même 10, représentent une minorité au sein de l’UA.

Le diplomate a, dans ce cadre, critiqué certains Etats qui ont instruit leurs médias de négliger la cause sahraouie ou à suivre la propagande marocaine. Il a cité la France, l’Espagne et des pays arabes.

A propos de la France, il a indiqué qu’elle joue un rôle négatif dans la région afin de faire de la surenchère vis-à-vis de certains pays. «L’Espagne aussi joue un rôle négatif dans cette cause. Elle a toujours été du côté du Makhezen», a-t-il ajouté, affirmant que la première responsabilité revient à ce pays qui n’a pas fait les démarches de décolonisation et laissé, en 1975, le territoire sahraoui pour le Maroc. Il a, à l’occasion, salué la position du secrétaire d’Etat espagnol aux Droits sociaux, Nacho Alvarez, qui a récemment exprimé «l’engagement de continuer à coopérer avec le peuple sahraoui».

Le responsable espagnol accueillait, ce jour-là, la ministre sahraouie des Affaires sociales et de l’Emancipation des femmes, Suelma Beiruk, à la tête d’une importante délégation de la RASD. «La position d’Alvarez est celle de sa formation politique, le Podemos. La position de l’Etat espagnol n’a pas changé. Ce pays a les mêmes intérêts que l’occupant pour retarder une solution au conflit du Sahara occidental», a-t-il expliqué. La cause ? Le pillage des richesses sahraouies, a répondu le conférencier.

Taleb Omar a de même salué la Cour de justice européenne (CJUE) qui a émis un avis sans appel sur la question en se prononçant pour l’exclusion du Sahara occidental de tout accord commercial entre l’Union européenne et le royaume du Maroc. Il a indiqué que la diplomatie sahraouie se charge d’expliquer la situation aux députés européens. «Ce sont les représentants des peuples européens qui sont dans l’ensemble justes. Hélas, les politiques suivent leurs intérêts», a-t-il regretté soulignant enfin que rien ne fera reculer les responsables de la RASD à défendre les intérêts du peuple sahraoui jusqu’à l’obtention de son droit à l’autodétermination.

Samira C.

Sud Horizons, 26 fév 2020

Tags : Sahara Occidental, Maroc, Union Africaine, consulats,