Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 18 février 2020

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Secrétaire général

Le Secrétaire général termine sa visite de trois jours au Pakistan, par une visite du couloir de Kartarpur, qui permet aux sikhs de se rendre à des lieux saints qui se trouvent des deux côtés de la frontière indo-pakistanaise.

Le Secrétaire général a visité un gurdwara, ou temple sikh, dans la ville pakistanaise de Kartarpur et s’est dit honoré d’avoir emprunté le couloir de Kartarpur qu’il a appelé « un couloir d’espoir ».

Après sa visite, il a déclaré à la presse: « Quand nous voyons tant de régions du monde se battre au nom de la religion, il faut dire que les religions nous unissent pour la paix et le meilleur symbole en est ce sanctuaire. »

Auparavant, le Secrétaire général a rencontré du personnel de la première campagne nationale de lutte contre la poliomyélite de l’année alors qu’il visitait une école maternelle à Lahore. Il a lui-même administré le vaccin contre la polio à trois élèves. Le Secrétaire général a appelé tous les dirigeants, y compris les chefs religieux et communautaires, à pleinement soutenir le Gouvernement du Pakistan et les autres gouvernements du monde, pour faire en sorte que la polio soit définitivement éradiquée.

Il a tweeté: « Des gains importants ont été réalisés, mais nous avons besoin d’une action concertée pour éradiquer cette terrible maladie. »

Lorsqu’il est intervenu ce matin à l’Université des sciences de la gestion de Lahore, LUMS, le Secrétaire général a dit qu’alors que nous célébrons le soixante-quinzième anniversaire de l’Organisation des Nations Unies, il souhaite tendre la main et entendre les jeunes. Cet anniversaire doit être l’occasion de tenir compte de la voix des jeunes dans la manière de définir les politiques et actions mises en œuvre, a déclaré le Secrétaire général qui était à l’écoute des étudiants réunis à l’Université.

Le Secrétaire général sera de retour à New York demain après-midi.

Afghanistan

Dans un communiqué publié hier, le Porte-parole a déclaré que le Secrétaire général avait suivi de près les pourparlers entre les États-Unis et les Taliban sur une réduction significative de la violence en Afghanistan dans le but d’ouvrir la voie à des négociations de paix intra-afghanes.

Au cours de sa visite à Islamabad, il a exprimé son souhait sincère que ces pourparlers soient couronnés de succès et conduisent à un processus de paix dirigé par les Afghans. Il a réaffirmé que l’ONU était prête à fournir toute assistance dont les parties pourraient avoir besoin.

Yémen

Martin Griffiths, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, a déclaré au Conseil de sécurité que l’on assiste aujourd’hui au Yémen à ce qui est redouté depuis longtemps. Au cours du mois dernier, a-t-il dit, la situation militaire est devenue de plus en plus désastreuse et les deux parties ont annoncé des objectifs militaires ambitieux et échangé une rhétorique violente.

L’Envoyé spécial a déclaré que les dirigeants des deux parties avaient la capacité et la responsabilité de freiner la violence, de réduire la rhétorique et de s’engager à une désescalade plus durable. Avant l’intensification récente de la violence, a-t-il noté, les parties avaient considérablement réduit le nombre de frappes aériennes et d’attaques aériennes transfrontalières. Cette désescalade a eu un impact fort et positif sur les perspectives de paix, et ce sera possible à nouveau si les parties s’y engagent, a déclaré M. Griffiths.

L’Envoyé spécial a ajouté qu’il craignait que cette escalade ne menace également les progrès accomplis à Hodeïda, où la situation est vulnérable à une augmentation de la violence.

Le Coordonnateur des secours d’urgence, Mark Lowcock, a également fait le point sur la situation au Yémen avec le Conseil. Il a confirmé que les hostilités se sont intensifiées de manière significative sur plusieurs fronts, notamment dans les gouvernorats de Marib, Al-Jaouf et Sanaa. Les combats dans ces zones ont déplacé plus de 35 000 personnes depuis la mi-janvier, a-t-il déclaré.

Pour M. Lowcock l’accès est essentiel pour pouvoir continuer à sauver des millions de vies au Yémen. Pourtant, l’espace dont nous avons besoin pour faire ce travail s’est rétréci de toutes les directions, a-t-il souligné, alors que nous entrons maintenant dans la sixième année de cette guerre, et « ça suffit ».

Syrie

L’ONU reste alarmée par la sécurité et la protection de plus de trois millions de civils à Edleb et dans ses environs de la Syrie, alors que les informations faisant état de frappes aériennes et de bombardements incessants continuent d’avoir un impact lourd sur la population civile.

Hier, sept communautés d’Edleb et quatre communautés de la province d’Alep auraient été touchées par des tirs d’artillerie, tandis que des frappes aériennes ont touché 12 communautés.

Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a également vérifié des incidents épouvantables où des camps de personnes déplacées –là où les familles sont allées chercher refuge- ont été touchés par des bombardements.

L’Organisation mondiale de la Santé a déclaré que depuis le 1er décembre, des dizaines d’établissements de santé ont suspendu leurs services dans les régions d’Edleb et d’Alep. Sur près de 550 établissements de santé dans le nord-ouest de la Syrie, seulement la moitié environ sont opérationnels.

L’ONU persiste à appeler à la cessation immédiate des hostilités. Elle exhorte en outre toutes les parties, et celles qui ont une influence, à assurer la protection des civils et des infrastructures civiles, conformément à leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et à garantir un accès humanitaire sûr et durable aux personnes touchées par la crise.

Libye

Les parties à la Commission militaire mixte libyenne, ou aux pourparlers 5+5, ont entamé aujourd’hui leur prochain cycle de discussions à Genève.

Ghassan Salamé, le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, a déclaré à la presse à Genève que, malgré les violations persistantes de la trêve fragile, dont la dernière remonte à aujourd’hui avec une attaque contre le port de Tripoli, aucune des parties à la Commission militaire mixte libyenne n’a renié le principe d’accepter la trêve.

M. Salamé espère que cette série de pourparlers permettra de parvenir à un consensus sur ce à quoi un cessez-le-feu durable en Libye pourrait ressembler.

M. Salamé a également déclaré qu’il serait difficile d’avancer sur les trois voies du processus de paix si les violations de la trêve se poursuivent. Il a noté que 150 violations de la trêve ont été enregistrées jusqu’à présent.

République centrafricaine

Aujourd’hui, la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) poursuit ses opérations pour protéger la population et sécuriser la ville de Birao, dans le nord-est du pays.

Dimanche, de violents combats avaient eu lieu à Birao. Les Casques bleus de l’ONU et les membres de l’Armée centrafricaine ont travaillé ensemble pour repousser les combattants lourdement armés du FPRC, un groupe armé, qui menaçaient la base militaire, la base des Nations Unies et un site hébergeant des personnes déplacées par une précédente vague de violence à Birao.

La mission de l’ONU condamne fermement cette offensive contre la ville, qui constitue une grave violation de l’accord de paix dont ce groupe armé est signataire.

La MINUSCA dénonce également les menaces proférées par les dirigeants du FPRC contre la Mission des Nations Unies et condamne les tentatives du groupe armé d’exploiter les populations civiles, notamment les femmes et les enfants comme boucliers humains à Ndélé et à Birao.

Cameroun

Dans une déclaration publiée hier après-midi, le Secrétaire général a exprimé sa profonde préoccupation face aux informations faisant état de meurtres de civils, dont des enfants, vendredi dernier, lors d’une attaque contre le village de Ngarbuh, dans la région du nord-ouest du Cameroun. Il a présenté ses plus sincères condoléances aux familles et a appelé le Gouvernement du Cameroun à mener une enquête et à veiller à ce que les responsables soient tenus responsables.

Le Secrétaire général a également appelé les acteurs armés à s’abstenir de toute attaque contre des civils et à respecter le droit international humanitaire et les droits de l’homme.

Dimanche, une mission humanitaire a été envoyée sur place pour évaluer les besoins des personnes déplacées. Pour des raisons de sécurité, la mission n’a pas pu se rendre dans le village, mais le personnel a pu parler aux déplacés et aux survivants à environ 2 kilomètres.

Selon des informations provenant de sources fiables au Cameroun, des hommes armés auraient tué plus de 20 civils, dont des enfants, dans le village de Ngarbuh. Au moins neuf maisons auraient été incendiées et environ 600 à 700 personnes ont été déplacées.

Pour 2020, plus de 317 millions de dollars sont nécessaires pour répondre aux besoins humanitaires du Cameroun. Les donateurs sont instamment priés de continuer et d’augmenter leur soutien.

Burkina Faso

Dans une déclaration publiée hier, le Secrétaire général a fermement condamné l’attentat qui a eu lieu dimanche et qui aurait visé des fidèles à Pansi, dans la région du Sahel au Burkina Faso.

Le Secrétaire général présente ses plus sincères condoléances aux familles des victimes et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Il exige que les auteurs de ce crime horrible, et la série de crimes qui l’ont précédé, doivent être traduits en justice.

Le Secrétaire général réitère l’engagement des Nations Unies à soutenir le Burkina Faso dans la lutte contre l’extrémisme violent et la réalisation d’une paix et d’un développement durables.

Soudan du Sud

Au Soudan du Sud, l’ONU a fermement condamné le meurtre brutal d’un travailleur humanitaire dans le comté de Pibor à Jonglei.

Le 12 février, un véhicule humanitaire a été arrêté sur la route Pibor-Gumuruk à un barrage routier tenu par des jeunes armés, qui ont pris deux des quatre travailleurs humanitaires qui se trouvaient dans le véhicule en otage. L’un a été abattu, un ressortissant sud-soudanais, et l’autre libéré.

Au moins 116 travailleurs humanitaires ont été tués depuis le début du conflit en décembre 2013 dont la plupart était des ressortissants sud-soudanais.

Niger

Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a déclaré aujourd’hui qu’il était profondément attristé par les informations faisant état de la mort d’au moins 20 personnes, dont des femmes et des nourrissons, lors d’une bousculade, dimanche dernier, pour de la nourriture et de l’argent dans la région de Diffa, au Niger.

Il est à craindre que le nombre de victimes augmente à mesure que de plus amples informations sont reçues des hôpitaux et des centres de santé de Diffa.

Cette assistance était distribuée de manière indépendante aux réfugiés nigérians hébergés dans la région par les autorités nigérianes qui y étaient en visite.

Dans un communiqué, le représentant du HCR au Niger a déclaré qu’il « appréciait tous les efforts déployés par des individus essayant d’aider les réfugiés, mais qu’il appelle vivement à ce que ces efforts soient coordonnés avec les autorités locales au Niger ainsi qu’avec les acteurs humanitaires ».

Le HCR, qui n’a pas participé à la distribution de dimanche, a fourni des services de protection et une assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées dans le sud-est du Niger. Il a mis en place un mécanisme de distribution de l’aide pour garantir que cela puisse se faire de manière sûre et efficace.

UN press, 18 fév 2020

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