Quand Rabat s’appuie sut Tel Aviv pour spolier la RASD

Sofiane Abi

Cherchant par tous les moyens à sortir de son isolement géopolitique, le Maroc est en train de de spolier les richesses naturelles des territoires occupés appartenant à la République arabe sahraouie démocratique, et ce en accentuant et multipliant les manœuvres pour créer une zone maritime offshore allant jusqu’à violer le droit du territoire maritime du Sahara occidental.

Le pays voisin est également en train de chercher une issue pour donner l’existence à un accord avec l’Union européenne et pour mettre en place une ligne de l’aviation civile dans le ciel sahraoui, allant même jusqu’à de proposer des avantages fiscaux afin d’attirer les Européens, au détriment des droits du peuple sahraoui, bafouant ainsi le droit international aérien de la RASD.

Complètement isolé, dans un contexte économique et financier des plus difficiles, le Maroc serait même prêt à normaliser ses relations diplomatiques et politiques avec l’entité sioniste. Le royaume marocain, étranglé, veut concrétiser un rapprochement avec Israël avec l’appui américain. Israël et les États-Unis ont discuté d’un accord trilatéral qui verrait les États-Unis reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental en contrepartie de mesures effectives prises par Rabat pour normaliser les relations avec l’Etat hébreu. En retour, le Maroc appuierait le deal du siècle, le projet décrié du président Donalad Trump pour le règlement de la question palestinienne.

Laâyoune, Smara, Tan-Tan, Boujdour, Dakhla, Erachidya, Guergarat, Bir Lahlou, Bir Anzerane, Bir Guendouz, Tifartiti, Tichla et Lagouira, des villes proprement sahraouies complètement occupées par le Maroc, connaissent aujourd’hui, un grand détournement de leurs richesses naturelles.
Et pour tenter de garder ces villes sahraouies, le royaume marocain utilise le sport, l’aviation civile, accorde des avantages fiscaux, et ce, bien entendu, en continuant les arrestations brutales et le torture des Sahraouis dans les prisons marocaines.

La zone maritime du Sahara occidental visée

En décembre 2019, les autorités marocaines ont mis en avant une législation pour définir et revendiquer des zones maritimes sur la côte du Sahara occidental occupé, bafouant ainsi le droit international maritime de la RASD depuis 1975.

Ces zones maritimes, appelées également offshore, se trouvent en pleine mer océanique où des plates-formes de forage pétrolier regorgent de richesses naturelles telles que le pétrole et le gaz de schiste mais également des richesses poissonneuses des plus importantes dans le monde, en sus d’autres sources de richesse considérables telles que le fer et le phosphate.
Le gouvernement sahraoui avait mis en garde contre les tentatives marocaines expansionnistes dans les zones maritimes du Sahara occidental, rappelant à la communauté internationale ainsi qu’aux personnes et sociétés intéressés que la zone océanique sahraouie est réglée en droit international depuis 1975. A l’image de la Cour internationale de Justice qui a conclu cette année, que « le Maroc n’a pas de territoire ou autre revendication du Sahara occidental ».

C’est pour cette raison, déclare le gouvernement sahraoui, que « se poursuit un processus d’autodétermination pour le peuple sahraoui en tant qu’habitants originels du Sahara occidental et c’est pourquoi aucun Etat-nation n’a reconnu la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental ».

« Cet acte unilatéral marocain de revendication des zones maritimes du Sahara occidental est nul et non avenu, sa validité juridique ne vaut pas le papier sur lequel il est écrit », souligne le gouvernement sahraoui, affirmant que « cet acte marocain d’expansionnisme n’affectera pas la nature du Sahara occidental en tant que territoire qui a droit à un processus de décolonisation approprié et à une indépendance totale ».

Le gouvernement sahraoui, explique que « la tentative du Maroc d’imposer un fait accompli à ses voisins échouera finalement, car le peuple sahraoui est déterminé à faire valoir ses droits et à mettre fin au colonialisme dans la région ».

Le gouvernement de la RASD rappelle que plusieurs cours et tribunaux ont, ces dernières années, affirmé que le Sahara occidental ne faisait pas partie du Maroc. En outre, La Cour de justice européenne a affirmé, elle aussi, à maintes reprises que le Sahara occidental est un territoire « distinct et séparé » du Maroc.

La RASD rappelle également qu’elle a promulgué une loi sur la souveraineté sahraouie sur sa zone maritime, comprenant une mer territoriale de 12 milles marins et une mer exclusive de 200 milles marins zone économique, en 2009.

Même dans le monde du sport, la Confédération africaine de football (CAF) a cédé devant les pressions du Maroc en acceptant la demande de la domiciliation de la coupe d’Afrique des nations de Futsal dans la ville occupée de Laayoune.

L’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique, membre du secrétariat national du Front Polisario à Alger, Abdelkader Taleb Omar, avait affirmé, le 20 janvier passé, que la domiciliation de la coupe d’Afrique des nations de futsal dans la ville sahraouie occupée de Laâyoune occupée constituait « une atteinte au droit international et une violation flagrante de la Charte constitutive de l’Union africaine (UA) ».

S’exprimant sur la chaîne Radio Algérie internationale (RAI), l’ambassadeur sahraoui avait précisé qu’une « telle attitude d’une institution ou d’une instance africaine est une atteinte au droit international et une violation flagrante à la Charte constitutive de l’UA, signée par le Maroc et l’Etat sahraoui qui est membre fondateur de l’UA ».

« Les Nations unies considèrent, à ce jour, le Sahara occidental comme un territoire non autonome. Son statut est examiné chaque année parmi les 17 territoires non encore décolonisés, d’autant que la présence de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) se veut une preuve manifeste que le Sahara occidental est une zone de conflit et soumise à la décolonisation et a ses caractéristiques et ses lois », a-t-il dit.

Il a affirmé que « l’aval donné par la CAF à la décision de la Fédération royale marocaine du football (FRMF) d’organiser la CAN 2020 de futsal dans la ville de Laâyoune occupée, au Sahara occidental, demeure une tentative de la part du régime marocain d’induire en erreur certaines parties qui ne se rendent pas compte des conséquences de cette démarche ».

Le Maroc est entré dans l’UA avec une feuille de route claire, celle reconnue au niveau international et qui ne comprend aucunement le Sahara occidental. « C’est pourquoi, a-t-il expliqué, cette démarche est une violation flagrante de la légalité internationale, ajoutant que le Sahara occidental usera de tous les mécanismes africains lui permettant de déposer plainte et contester cet acte préjudiciable ».

Le ciel sahraoui, l’autre cible marocaine

En décembre 2018, une décision du Tribunal de l’Union européenne (UE) avait jugé que l’accord sur l’aviation civile, conclu en janvier 2018 entre l’UE et le Maroc, est sans application au territoire du Sahara occidental et à son espace aérien.

Cette condamnation de la Commission européenne de la plus haute juridiction de l’Union européenne est une victoire majeure pour le peuple sahraoui.

D’ailleurs, le groupe des Verts au Parlement européen avait dénoncé, à maintes reprises, l’application illégale de l’accord aérien UE-Maroc aux territoires sahraouis occupés.

De nombreux eurodéputés avaient soutenu, en outre, que la décision du Tribunal européen aura des conséquences immédiates pour les transporteurs et les passagers de l’UE, notamment des îles Canaries, qui ne disposent d’aucune base légale pour effectuer des vols à destination et en provenance du Sahara occidental. Ils ont aussi affirmé que le comportement irresponsable de la Commission européenne va mettre la vie de l’UE en danger. Rabat a perdu ainsi plusieurs batailles devant la persistance et la grande volonté du peuple sahraoui à arracher sa liberté et son droit légitime et historique à sa terre natale, aujourd’hui colonisée par le Maroc.

Le Jeune Indépendant, 10 fév 2020

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