Alors qu’en Libye on était à deux cheveux d’entrer dans la phase finale de la confrontation entre les belligérants de cette guerre qui n’en finit pas, et que des puissances étrangères préparaient déjà leur stratégie pour faire entrer leurs troupes sur les champs de la guerre, voilà que l’Algérie reprend l’initiative et engage un large mouvement de consultation qui a permis la visite du président du GNA, du ministre italien des Affaires étrangères, de celui de l’Egypte mais aussi de la Turquie, pour voir enfin les voix de la paix et du dialogue se repositionner dans cet échiquier des plus compliqués.
Et presque naturellement, un axe Alger-Berlin s’est mis en place où la chancelière Merkel a pris langue immédiatement avec le président Tebboune pour pousser vers un cessez-le feu, en attendant de mettre en pratique les meilleurs moyens de relancer un vrai dialogue entre les parties en conflit en Libye.
Ce nouveau souffle imprégné par les deux Capitales, allait reculer les tambours de la guerre et permettre de pousser au plus loin l’option du dialogue. Une option qui a pris plus d’épaisseur avec l’appel des présidents russe et turc pour taire les armes. Un appel qui, enfin, allait être accepté hier, aussi bien par les groupes fidèles à As-Serraj que ceux fidèles au maréchal Hafter.
Ce retour de l’Algérie sur le dossier libyen, a encouragé les autres groupes qui travaillent sur une solution négociée au conflit à bouger plus et reprendre l’initiative. Et c’est ce qui s’est concrétisé avec la visite du ministre congolais des Affaires étrangères, émissaire du président congolais, Denis Sassou N’Guesso, président du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye, porteur d’un message du président Denis Sassou N’Guesso pour l’organisation d’un sommet des chefs d’Etat membres de ce Comité à un sommet.
Ainsi, en Afrique et en Europe on croit possible de reprendre le chemin du dialogue, tel que toujours préconisé par l’Algérie et on voit ici et là que l’opportunité est cette fois bien réelle, notamment avec le retour remarqué d’Alger sur la scène internationale et le rôle central qu’elle peut jouer grâce à son poids politique et diplomatique pour inverser cette courbe guerrière qui s’est installée dangereusement ces derniers mois.
Par Abdelmadjid Blidi
Ouest Tribune, 12 jan 2020
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