Source: Melting Pot Europa, 19 nov 2019
Les autorités espagnoles envisagent de construire une nouvelle barrière supplémentaire qui séparera l’enclave espagnole de Melilla de Beni Ansar, dans la province marocaine de Nador. Les travaux débuteront fin novembre et dureront environ dix mois.
Selon le ministre espagnol de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, ce délai sera difficile à respecter, car « il y aura des tentatives de franchir la frontière même pendant les travaux de construction ». Les autorités espagnoles ont donc demandé aux instances gouvernementales marocaines de fournir un soutien extraordinaire pour cette période spécifique.
Il y a quelques semaines à peine, le Maroc a annoncé l’achèvement d’une clôture de barbelés de 8 km de long, qui s’étend sur le territoire marocain à la frontière avec Ceuta. Cette structure permettra à l’Espagne d’éliminer son réseau de rouleaux enroulés, un système considéré comme illégal en Europe, en raison des blessures graves qu’il peut causer à ceux qui tentent de le surmonter. Les fils de fer barbelés seront remplacés par une porte en métal plus petite, à Ceuta et Melilla.
L’Union européenne finance les autorités marocaines avec 140 millions d’euros pour la gestion des flux migratoires sur leur territoire: 32 millions sont arrivés en août pour « protéger la frontière des entrées illégales » et 26 millions pour les véhicules et autres équipements.
Ici aussi, comme en Libye, les autorités européennes maintiennent leur silence coupable sur les méthodes utilisées pour limiter le nombre de passages illégaux: police et forces auxiliaires détruisant les biens personnels des migrants, perquisitionnant des camps de fortune, battant et expulsant des hommes, les femmes et les enfants, en les éloignant de la frontière. Certains sont également rapatriés par avion dans leurs pays d’origine, avec la complicité de leurs ambassades respectives.
La discrimination, la discrimination ethnique et les actes de racisme ne sont qu’un corollaire de ces politiques.
Cette année, de janvier à début novembre, les arrivées de terres en Espagne ont atteint 5.211, sur un total de 27.611. Ces chiffres sont conformes aux moyennes des années 2016, 2017 et 2018. Parmi toutes les personnes qui ont réussi à traverser la frontière et à atteindre l’Europe, environ 30% viennent du Maroc, suivies de la Guinée, de l’Algérie et du Mali.
Entre-temps, 80 migrants, femmes et enfants compris, ont atteint l’île de Chafarinas, à l’est de Nador, administrée par les autorités espagnoles. En raison du mauvais temps, ils n’ont pas pu venir en aide aux personnes dans le besoin.
Cinquante-deux autres personnes (dont 16 femmes et 2 enfants) entraient en Espagne par Ceuta, lorsque le camion où ils se sont rendus a franchi la frontière à toute vitesse, se heurtant aux barrières. Tous les migrants sont indemnes ou légèrement blessés.