Mohamed Bouderbala
Fâché contre le gouvernement de Macron, Mohammed VI a demandé à son fils de 16 ans de le représenter à la cérémonie des obsèques de Jacques Chirac.
En regardant le prince héritier du Maroc habillé d’un barnouss traditionnel et son guermez traditionnel au côté de la foule venue dire adieu au président français, j’ai eu deux sentiments. L’un d’étonnement, en voyant comment il accomplie sa mission protocolaire avec un certain succès. L’autre, de pitié envers ce gamin qui a été privé de vivre son enfance à l’instar de tous les enfants de l’univers. Sans le vouloir, Moulay El Hassan a dû brûler les étapes de l’enfance et l’adolescence pour être à la mesure de succéder son père moribond à cause d’une maladie que le palais refuse d’avouer.
Si Hassan II a rapidement pris sa revanche sur sont père, affaibli par l’exil, Mohammed VI a dû attendre plus longtemps pour s’asseoir sur un trône qu’il ne voulait pas et qui lui faisait peur. En fait, ce n’est qu’avec la maladie de Hassan II, au début des années 1990, que Sidi Mohammed est de plus en plus associé aux affaires du royaume. Jusqu’alors, le prince héritier avait donné l’image d’ un jeune homme effacé et timide.
Ainsi, si Mohammed V et Hassan II ont été des patriarches, au sens féodal du terme, régnant aussi bien sur un harem que sur une famille, avec Mohammed VI, la donne a changé. Non seulement, il s’est vite débarrassé du harem de son père, mais il a aussi brisé sa famille. Il a privé ses enfants de leur amour maternel en répudiant leur mère et en la faisant disparaître de la scène publique. Pire encore, son sort reste encore source de nombreuses questions. Celle qui portait l’image d’un prétendu Maroc moderne est devenu un tabou et source de préoccupation pour la communauté internationale. Du côté du palais, motus et bouche cousue. De quoi alimenter toutes les spéculations.
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