Selon une étude de Transparency International, le système judiciaire marocain est le plus corrompu. 67% des hommes d’affaires marocains considèrent que l’action du gouvernement dans la lutte contre la corruption est inefficace. Le système judiciaire figure en tête de liste des secteurs les plus corrompus au Maroc. Avec une note de 3,6 sur 5, la justice est suivie par la police (3,4 points), les partis politiques, la douane (3,1 points), les services médicaux (3 points), les impôts (2,9 points), le Parlement (2,8 points).
Les secteurs les moins corrompus sont les ONG (1,9 point), les institutions religieuses et les services utilitaires (1,8 point). Ces chiffres ont été rendus publics lors d’une rencontre organisée par Transparency Maroc le vendredi 12 décembre à Rabat à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la corruption…les pays les moins corrompus, figurent au premier rang la Belgique et le Canada.
Il n’y a pas un seul juge au Maroc qui n’a jamais été corrompu
Ne sont pas les chiffres qui feront mentir les magistrats corrompus, au siège de la Cour penal de Safi. Chaque année, en décembre,l’association Transparency International rend public son indice de perception de la corruption (IPC).Une fois de plus, 2012 n’était pas un bon millésime pour le Maroc, classé 88e sur 176 pays avec un IPC de 37 sur 100.
En 2011,le Maroc était 80e sur 183 avec un IPC de 34. Pas vraiment de quoi pavoiser.Certes, autres indicateurs sont à l’unisson.L’indice global de compétitivité défini par le Forum économique mondial classe le Maroc en 70e position sur 142 pays en 2012-2013;en matière de la corruption le système judiciaire, le royaume est encore moins bien loti, puisque,toujours selon le Forum économique mondial,il se classait 80e sur 142 en 2011-2012.
Les sondages sur le Maroc publiés par Transparency International sont également riches d’enseignements. Plus de 90 % des personnes interrogées estiment que l’action du gouvernement en matière de corruption n’est pas efficace,que les juges corrompus a augmenté. Ces chiffres mettent en évidence le fatalisme de la population vis-à-vis du phénomène de corruption et une défiance à l’égard des institutions. En tête de liste des milieux les plus corrompus selon les personnes sondées,le système judiciaire,puis la police. Autant d’institutions régaliennes, fondatrices de l’autorité de l’Etat et de ses rapports avec le citoyen.La corruption serait-elle donc impossible à éradiquer dans le royaume chérifien ? Rien
Une priorité du « printemps marocain » : La lutte contre des juges corrompus.
L’insistance mise par les islamistes au pouvoir que leur Premier ministre, à dénoncer la corruption. Certes, dans leur bouche, elle prend souvent le nom de fassad, un terme également synonyme de débauche et de corruption des moeurs. « Mais au moins, depuis qu’ils sont au gouvernement, on parle de corruption ! ». Le fait est que, depuis leur prise de fonction, en janvier 2012, les ministres islamistes ont beaucoup communiqué sur le sujet. Publication des listes des corrompus .le gouvernement avait par exemple annoncé le lancement d’une campagne de communication sur la corruption par le biais de clips TV, spots radio et affichage. Une expérience très critiquée qui a fait long feu. « C’était une initiative solitaire et non coordonnée, avec Transparency et les ONG ,marocain. quand on n’a pas encore de stratégie peut être contre-productif. » « Le timing était mauvais, mais le contenu, intéressant, nuance . On n’est plus dans l’esprit des clips des années 1990, accusateurs et culpabilisants pour le citoyen lambda. »
Même si la stratégie reste à élaborer pour lutter avec efficacité contre ce fléau, les choses bougent. L’impunité n’est plus aujourd’hui de mise. Le mérite en revient certainement au Mouvement du 20 Février. Fer de lance du « printemps marocain », en 2011, il avait fait de la lutte contre la corruption à la justice marocaine l’une de ses principales revendications. Depuis, plusieurs figures importantes de la scène publique marocaine ont répondu de graves accusations. autres qui n’ont pourtant pas vu le glaive de la justice s’abattre sur eux, et surtout pas avec une telle célérité. Ces suspects au CV de gendre idéal, livrés en pâture à l’opinion publique, sont-ils les victimes d’un système qui a besoin de faire des exemples ? Sont-ils les arbres censés masquer la forêt ou tout simplement le signe que le temps de l’impunité est révolu ?
Pour une fois que l’opinion publique tient des inculpés qui furent puissants, elle ne veut pas bouder son plaisir. Les Marocains sont-ils pour autant prêts à prendre le problème de la corruption à bras-le-corps ? Dans une société de privilèges, où beaucoup ne voient pas en quoi il serait répréhensible de donner de l’argent pour obtenir un service, fût-il illégal, la transaction monétaire que constitue l’acte de corruption est parfois perçue comme une « juste » redistribution sociale. C’est dire l’ampleur de la révolution mentale qui reste à opérer.
Source : Ras-le-bol de ce Maroc
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