Abdelmoumni: le Maroc au bord de la faillite .. et l’armée et l’intérieur ont coûté plus de 100 milliards de dirhams au Maroc
Selon l’analyste économique Fouad Abdelmoumni, 4,5% du budget du pays va à l’armée dans un projet de loi de finances pour 2020, et l’année prochaine, il atteindra 10%.
S’exprimant lors d’un séminaire organisé mercredi par l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH) à Rabat, Abdelmoumni a déclaré que le budget de l’armée et de l’intérieur coûte plus de 100 milliards de dirhams au trésor de l’Etat. (Le projet de budget du Maroc pour 2020 est de 328 milliards de dirhams.)
« Notre pays nous impose de gros impôts sans nous garantir de bonnes conditions de vie dans les domaines de la santé et de l’éducation », a déclaré Abdelmoumni.
« Au Maroc, nous vivons avec la consommation publique et privée et les investissements publics, et le taux de croissance a diminué et n’est plus en mesure de créer davantage d’emplois », a-t-il déclaré.
« Le Maroc va emprunter davantage. Nous avons atteint 100 milliards de dirhams cette année », a déclaré Abdelmoumni et la dette a atteint 83% du revenu national et augmentera à l’avenir sans qu’il y ait un projet en vue de la réduire dans un avenir proche ».
Abdelmomni a souligné que le Maroc avait signé un accord de libre-échange avec des dizaines de pays dont l’économie était beaucoup plus forte que son économie et que nous ne pouvions pas rivaliser avec elle.
« Tout indique que le Maroc est au bord de la faillite, parce que le budget de l’Etat est militaire, un budget de l’extravagance, de la passion et des caprices, pas un budget de politique et de stratégies », a-t-il ajouté.
Pour Abdelmoumni, « nous avons deux gouvernements, l’un que nous connaissons et le second est le gouvernement du palais, et nous avons deux parlements et toute une panoplie d’institutions et de fonctionnaires qui ne servent à rien ».
Abdelmmni a indiqué que la seule arme qui reste à l’État est le « bâton », que nous avons vu à la campagne et dans un certain nombre de régions.
Il a souligné que le Maroc n’a pas les moyens pour une régionalisation, et n’a pas de compétences et de cadres au niveau des régions, de sorte que nous ayons des gouvernements et des parlements régionaux, et la régionalisation n’était que des slogans de consommation, en particulier pour le cas du Sahara.
Abdelmoumni a souligné que le Maroc ne pouvait pas être transformé en un pays industriel compétitif et que la plupart de ses citoyens avaient un maigre revenu.
Il a souligné que toutes les élites, des plus makhzéniennes aux capitalistes en passant par l’extrême gauche, ne se livrent pas à des débats pareils.
« Nous avons un problème avec la malversation et la rente, et la tâche principale désormais est celle de devenir un Etat », a-t-il conclu.
Source : Lakome2, 30 oct 2019
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