« رِحْلةُ النُّزَلاَءْ فِي مَملكةِ المُقدَّسِينَ الجُهَلاءْ »
Si la superficie du territoire national du royaume du Maroc n’était qu’une mince croute terrestre d’une épaisseur de quelques centimètres, délicatement posée «par la volonté d’Allah» sur les bords d’un abyme sans fond, nos élites politiques, nos intellectuels du sérail ou quelques «fqih-charlatans» officiels (auteurs occasionnels de fatwas farfelues), l’auraient brisée depuis bien longtemps.
Et l’on se retrouverait tous en mouvement descendant à une vitesse vertigineuse : qui accroché selon ses propres moyens aux parois abyssales, qui en plein chute qui n’en finit jamais, qui déjà aux fins fonds incommensurables des ténèbres, qui pataugeant dans les miasmes pestilentielles de leurs «kalakh»* absolu, qui plongeant encore et encore dans la mare putride en signe de servile prosternation devant un de ses maîtres rescapés, etc.
Mais que l’on se rassure du mieux qu’on peut : comme vous le savez, le Maroc n’est ni une croûte fragile, ni un abyme sans fond. En revanche, le pays chute dans tous les domaines et à tous points de vue. Quant à l’élite politico-intello-religieuse, elle continue toujours de produire les mêmes reflexes, avec la même étroitesse d’esprit, la même ignorance illimitée, le même «kalakh» absolu, que si elle avait déjà atteint le fond.
Karim R’Bati : Berne, le 26 juin 2012
* Kalakh : Expression dialectale marocaine, qui signifie : ignorance, idiotie, stupidité.
Le blog citoyen, 25 juin 2012
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