Il est clair que la 35e marche des étudiants, organisée hier à Alger, était moins importante que celle de la semaine passée. Et ce malgré le renfort de citoyens n’appartenant pas à la gent estudiantine.
La présence policière est massive, délimitant l’itinéraire des marcheurs sans intervenir. Aucune arrestation n’a été signalée tranchant avec le 33e mardi où l’usage de la force avait choqué l’opinion.
Avec les mêmes slogans, les mêmes fidèles du mardi se sont rassemblés à la place des Martyres vers 10h de la matinée. Le cortège s’est ensuite ébranlé, drapeaux flottant, sillonnant les grandes artères du centre de la capitale.
Les marcheurs ont scandé des slogans appelant à l’instauration d’un «État de droit», tout en réitérant leur appel pour la libération des détenus d’opinion dont le procès de six d’entre-eux a coïncidé justement avec ce 35e mardi.
Le rejet des élections présidentielles du 12 décembre a également été au centre des slogans scandés par la foule de manifestants. « Il n’y aura pas de vote à Alger », ont lancé les marcheurs.
Même s’ils ne font pas partie des marcheurs, certains riverains et des employés de sociétés publiques et privées, perchés sur leurs balcons, ont tenu à apporter leur soutien aux manifestants.
«Une étudiante a improvisé un petit texte en rime à l’intention des décideurs : «Les étudiants du Hirak, fous de rage, envoient un très important message au système pourri de faire ses bagages. Cédez le pouvoir aux jeunes compétents et les sages, à condition que le peuple seul désigne l’équipage. Ils ramèneront ce pays qui se noie au rivage.»
Sid. A.
La Nation, 23 oct 2019
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