Selon le média eldiario.es, pour la première fois, un officiel espagnol affirme que le Maroc utilise les migrants qui tentent de rejoindre l’Espagne comme un élément de pression, de chantage ou de vengeance dans ses relations avec l’Espagne.
En effet, dans son autobiographie, l’ancien ministre espagnol de l’intérieur Jorge Fernández Díaz, raconte l’histoire d’un incident avec le roi Mohamed VI, « retenu » dans les eaux territoriales espagnoles par la Garde civile, et raconte comment deux jours plus tard, une « vague » de migrants a envahi la côte espagnole.
Fernández Díaz explique comment, un jour d’août 2014, Mohamed VI est sortie se promener au Détroit avec un jet ski suivi d’un bateau de plaisance à une certaine distance. La pratique du trafic de haschisch sur ce type de bateaux était fréquente et le commandement de la Garde civile à Ceuta, lors de la détection du jet ski, a averti l’un de ses bateaux, qui a arrêté le pilote. Quand le roi du Maroc a ôté ses lunettes de soleil, a déclaré Jorge Fernández, le gendarme l’a reconnu et il a pris la position de « garde-à-vous » pour le saluer.
« Deux jours après les faits, ajoute-t-il, nous avons passé trois jours de vagues successives de bateaux dans les eaux du détroit. Des milliers d’immigrés en situation irrégulière venus du nord et de la façade atlantique du Maroc sont arrivés en Espagne, ce qui prouve à quel point la coopération marocaine est extrêmement importante et précieuse dans ce domaine « , a ajouté Fernández Díaz, qui explique comment il a multiplié les contacts avec les autorités marocaines pour atténuer les effets des relations bilatérales, y compris un voyage officiel à Rabat quelques jours plus tard.
Selon le responsable espagnol, en seulement trois jours, quelque 1.300 migrants ont réussi à arriver dans une centaine de bateaux de fortune, un nombre record. Les témoignages recueillis ont ensuite évoqué une inaction totale de la gendarmerie marocaine, chargée du contrôle des frontières et de la répression des migrants.
D’après le journaliste Ignacio Cembrero, « l’ancien ministre Jorge Fernández Díaz n’est pas tout à fait fiable dans son récit. Ceux qui navi n’est que certaineguaient le 8/7/2014 sur des jet-ski dans la banlieue de Ceuta étaient plutôt des membres de l’escorte de Mohamed VI. Le roi du Maroc l’a fait dans un bateau de luxe intercepté par la Garde civile. Les agents ne savaient pas qui était à bord. L’avalanche d’immigrants avec lesquels, selon l’ancien ministre, le roi s’est vengé de cette offense, n’est pas allé au-delà du 12/08/2014 ». « En moins de 24 heures, environ 1 200 personnes sont arrivées sur la côte andalouse. Ce n’était pas le seul prix à payer au Maroc. Pour présenter ses excuses à Rabat, Fernández Díaz a démis le commandant en chef de la garde civile à Ceuta. Le récit détaillé de cet épisode des relations entre l’Espagne et le Maroc figure dans le livre « El agente oscuro » publié à la fin du printemps dernier par la maison d’édition Galaxia Gutenberg », conclue-t-il.
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