Le Secrétaire Général de l’ONU a déclaré être « préoccupé » par les événements qui ont lieu à dans la région d’El Gargarat.
Dans un rapport soumis le 2 octobre 2019 au Conseil de Sécurité, Antonio Guterres a indiqué être « préoccupé par ce qui se passe à Guerguerat depuis quelque temps ».
« L’augmentation du trafic commercial à travers la bande tampon et l’intensification des activités civiles menées pour l’entraver suscitent des tensions dans cette zone sensible. Je demande que le trafic civil et commercial régulier ne soit pas perturbé. J’engage instamment les deux parties à s’abstenir de toute action délibérée à Guerguerat ou ailleurs dans la zone tampon. J’exhorte également les parties à s’élever contre ceux qui fomenteraient de telles tensions. Les deux parties doivent respecter strictement les dispositions des accords de cessez-le-feu, et je souligne que toute intervention – militaire ou civile – dans la zone tampon serait considérée comme une escalade susceptible de provoquer une nouvelle crise dans le Territoire », a-t-il indiqué.
Guterres signale que « le point de passage de Guerguerat, entre le Sahara occidental et la Mauritanie, à la pointe sud du Territoire, a connu de vives tensions opposant commerçants, manifestants et douaniers marocains. Depuis mon rapport précédent, des particuliers et des petits groupes disant protester contre le manque de perspectives socioéconomiques ou contre les politiques et les mesures douanières ont organisé des manifestations à 54 reprises sur la partie bitumée de la route à l’intérieur de la zone tampon, dont 7 manifestations sans barrage routier, 18 avec des barrages routiers complets et 29 avec des barrages partiels, d’une durée comprise entre une heure et plusieurs jours ».
« La MINURSO a continué de suivre la situation de près à Guerguerat par l’intermédiaire d’une patrouille quotidienne composée d’observateurs militaires des Nations Unies basés dans la zone. Elle est intervenue de manière informelle à plusieurs reprises pour apaiser les tensions et rétablir la circulation, ainsi que pour aider des touristes étrangers bloqués dans la zone tampon. Le 23 juillet, le Représentant permanent du Maroc auprès de l’Organisation des Nations Unies, Omar Hilale, a écrit au Secrétaire général adjoint aux opérations de paix pour lui dire que les personnes qui bloquaient la route étaient des contrebandiers qui se faisaient passer pour des manifestants. Il indiquait dans sa lettre que le Maroc ne pouvait tolérer plus longtemps les entraves à la circulation des civils et des marchandises et informait le Secrétaire général adjoint que le Maroc pourrait être amené à intervenir si les barrages routiers persistaient. Le 12 août, le Secrétaire général du Front populaire pour la libération de la Saguía el-Hamra et du Río de Oro (Front POLISARIO) m’a écrit pour dénoncer la présence d’« agents marocains » dans la zone tampon à Guerguerat, y voyant une violation du cessez-le-feu et de l’accord militaire n o 1. Dans la lettre, le Front POLISARIO demandait également le démantèlement des structures dans la zone et ajoutait qu’il se réservait le droit de riposter à tout acte qu’il jugeait être une provocation », conclue le rapport.
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