Par Belghiti Mustapha
Le pays est régi par des lois. Les lois sont soumises au parlement qui les adopte ou les rejette après un débat. Alors quoi de plus normal qu’un député, Omar Balafrej, en l’occurrence émette son avis sur un fait de société, celui de la liberté pour la femme de disposer de son corps ? On a le droit d’approuver ou de rejeter son idée. Mais, mérite-t-il cette cabale qu’il ne cesse pas de subir, allant jusqu’à l’accuser de vouloir encourager l’homosexualité ou la prostitution.
Quelqu’un peut-il nier que la prostitution fait vivre des milliers de familles?
Quelqu’un peut-il nier que des milliers d’enfants naissent de relations hors mariage chaque année et des milliers d’entre eux sont abandonnés ?
Quelqu’un peut-il nier que des milliers d’avortements se pratiquent chaque année de manière illégale et souvent dans des conditions sanitaires déplorables ?
Quelqu’un peut-il nier la pratique et l’existence de l’homosexualité dans notre société ?
Alors pourquoi chercher toujours à cacher des déviances au lieu de les affronter pour en atténuer la teneur ?
La réponse à ces questions montre que nous sommes face à des problèmes de société que seule la lâcheté qui nous caractérise doublée d’une grande hypocrisie religieuse nous pousse à refuser d’affronter avec lucidité et sans démagogie.
Et au lieu de se féliciter qu’un jeune parlementaire ait eu le courage d’appeler les choses par leur nom, voilà que tout ce que compte le pays de tartuffes qui se lèvent pour crier au scandale. Ces mêmes tartuffes qu’on trouvera en train de batifoler en bord de mer ou bras dessus bras dessous à Paris !
Source : Maroc des Lumières, 6 oct 2019
Tags : Maroc, Omar Balafrej, Hajar Raîssouni, prostitution, avortement, homosexualité,