Abdelhafid Akallouch est un journaliste « néerlando-marocain » selon la terminologie utilisée actuellement. Il vit dans la villa hollandaise d’Almere, mais, à l’instar de tous les citoyens néerlandais d’origne marocaine, Le Maroc lui impose sa nationalité qu’il refuse. Ses enfants aussi doivent porter ce fardeau lourd de conséquences. Il a procédé à brûler devant un média hollandais son passeport à l’aide d’un barbecue.
La double nationalité a des frais à payer. Parmi ses conséquences négatives, l’accès à des postes de responsabilité dans la haute administration. Un problème abordé par un blogueur « belgo-marocain » que nous reproduisons.
. …Double nationalité – Là ou cela pose problème.
Par Khalil Zeguendi*
Qu’un simple citoyen détienne deux nationalités, cela ne devrait pas poser de problème majeur.
En revanche, lorsqu’un belge possédant la double nationalité accède à une fonction politique importante (député, secrétaire d’État, ministre ou bourgmestre) on à une responsabilité exécutive dans le domaine sécuritaire ou militaire, cela est de nature à poser problème dans le pays qui l’emploie.
En ce sens qu’un ministre ou un député, ont automatiquement accès a des informations ou des documents très sensibles ou qui engagent la sécurité du pays.
Et dès lors, lorsqu’un conflit oppose son second pays à son pays d’origine, le personnage aura très souvent tendance à opter pour servir le second au détriment du premier.
Nous l’avons vu avec l’affaire du génocide arménien lorsque les élus turcs , comme un seul homme (ou femme à l’instar de Mahinur Ozdemir), se sont alignés sur la position d’Erdogan et refusé de suivre la position de leurs parti en Belgique
J’ai très souvent plaidé pour qu’on contraigne les élus et les ministres se trouvant dans ce cas, à choisir, comme le font les sportifs, pour l’un ou l’autre des pays dont ils détiennent le passeport.
La perte de la nationalité d’origine pour ces hauts fonctionnaires publics constitue une exigence de loyauté au pays qui leur offre des fonctions de haut niveau.
Certains rétorqueraient que ces fonctions ne sont pas éternelles et que le ministre ou le député d’aujourd’hui, peut demain retourner dans le « civil »
A cela je répondrais que ce choix est irréversible et une fois la nationalité d’origine « perdue » au profit d’une fonction politique d’importance, elle ne devrait plus être recouvrée..
Et l’accès en Belgique à toute autre fonction ou emploi lui reste totalement ouvert
C’est le prix à payer lorsqu’on choisit de mener une carrière politique, militaire ou administrative de haut niveau.
Ce renoncement à la nationalité d’origine met au même niveau les élus issus de l’immigration et les mandataires publics autochtones…Et ce n’est que justice.
Les footballeurs de haut niveau savent que dès le moment où ils foulent la pelouse lors d’un match international sous les couleurs de l’un des pays dont ils détiennent la nationalité, aucun possibilité de retour en arrière n’est envisageable.
Source : Bruxellois sûrement!, 26 août 2016