Au Maroc, c’est Mohammed Vi qui règne. Il est le fils de Hassan II, lequel avait demandé à la France de faire écarteler l’écrivain Gilles Perrault, coupable d’avoir écrit un ouvrage (« Notre ami le roi ») sur ses crimes commis avec la bienveillance des élites françaises (socialistes ou conservatrices) à son égard.
Le fiston, comme son frère d’Arabie saoudite, fait aussi dans la religion et l’absolutisme. Il dirige le conseil militaire, celui de la justice; en sa qualité de Commandant des croyants, il détient les pleins pouvoirs religieux, ce qui lui permet de promouvoir les lois et de punir toute atteinte à sa personne sacrée et à son régime, puisque descendant du Prophète. De ce fait, par exemple, pour avoir manifesté simplement afin d’obtenir de meilleurs conditions d’études, le jeune étudiant Ezedine Erroussi est incarcéré, depuis le 1er décembre 2011, dans la prison de Taza (numéro d’écrou 7000096), où il subit les pires conditions de détention.
Mohammed VI fait aussi dans les affaires, comme son confrère saoudien. Première fortune du royaume, il est aussi l’une des plus grosses au niveau de la planète, quand le Maroc se situe à la 130e place, sur 193 pays recensés à l’ONU, pour le développement économique et social.
Oui, business is business au Maroc, pas d’impôt sur la fortune ni de droit de succession, un paradis fiscal dans lequel, en toute quiétude, on peut gérer son patrimoine même à distance. Cerise sur le gâteau, le ministère français de l’économie ne publie rien sur les exilés fiscaux établis de ce côté de la Méditerranée. Renault y a trouvé son compte: il vient de construire toute une usine, va sous-payer les ouvriers du pays tout en exportant 90% de sa production en France pour la vendre au prix du marché intérieur. Tout bénéf, tout en profitant des largesses fiscales de l’Etat Chérifien.
Mais les particuliers gaulois privilégient aussi cette destination, comme l’a révélé Le Canard Enchaîné, à faire de Marrakech le « XXIe arrondissement de Paris ». Toute une élite hexagonale entretient des liens avec Mohammed VI, sa cour, ses ministres et ses hommes d’affaires. Et le journal de citer: Jacques Chirac, Dominique de Villepin, Nicolas Sarkozy ou Philippe Douste-Blazy pour la droite, Hubert Védrine, DSK, Elisabeth Guigou ou Manuel Valls pour les socialistes…
Mes très chers amis, dit l’actuel président de la République française à Abdallah d’Arabie Saoudite ou à Mohammed VI du Maroc, lui et beaucoup d’autres. Oui, on a les amis que l’on mérite, sans doute.
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