Selon le site Security Council Report, « au mois d’octobre, les membres du Conseil devraient renouveler le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) avant son expiration le 31 octobre. Avant cela, ils se réuniront en consultations pour examiner le rapport du Secrétaire général sur la MINURSO. Colin Stewart, représentant spécial du Secrétaire général pour le Sahara occidental et chef de la MINURSO, pourrait faire un exposé sur le rapport du Secrétaire général sur la MINURSO, qui doit être publié le 1er octobre ».
« Le 30 avril, le Conseil a adopté la résolution 2468 renouvelant le mandat de la MINURSO pour six mois. À l’occasion de l’adoption, les membres ont évoqué un réel sentiment de possibilité de progrès et ont exprimé leur soutien sans équivoque à l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, Horst Köhler. Depuis décembre 2018, M. Köhler a organisé deux tables rondes auxquelles ont participé le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie. Une troisième table ronde devait suivre, mais Köhler a soudainement démissionné de son poste le 22 mai pour des raisons de santé. Depuis lors, une recherche de remplacement est en cours et aucune annonce n’a encore été faite. Le mandat de l’envoyé personnel repose sur la capacité d’établir la confiance entre les parties et il doit également bénéficier de l’appui du Conseil. L’absence d’un émissaire personnel signifie qu’il n’ya pas eu de tables rondes supplémentaires ni de progrès substantiels dans la recherche d’un accord politique. Le 19 septembre, le Front Polisario a envoyé une lettre au président du Conseil exprimant sa frustration devant les retards dans le processus de paix, soulignant que l’absence d’un nouvel envoyé personnel était un facteur de blocage » a-t-il ajouté.
Pendant ce temps, la situation sur le terrain reste tendue. Le 19 juillet, des affrontements ont eu lieu à Laayoune entre les forces de sécurité marocaines et des manifestants sahraouis. Les Sahraouis ont célébré la victoire du football algérien et en ont profité pour appeler à l’autodétermination. Les affrontements ont entraîné la mort d’une femme sahraouie et un nombre non vérifié de blessés et arrêtés. Amnesty International a publié une déclaration demandant des enquêtes et le Front Polisario, via la Namibie, a envoyé une lettre au président du Conseil de sécurité pour lui demander de réagir.
D’après cette source, « en avril, un membre aurait apparemment laissé entendre que la MINURSO pourrait être fermée au profit d’une mission politique spéciale. Ceci, ou d’autres idées pour changer la MINURSO et sa mission, pourraient être discutés lors des négociations sur le renouvellement du mandat. La MINURSO est l’une des plus anciennes missions de maintien de la paix de l’ONU. Elle a été créée en 1991 avec pour objectif principal un référendum sur l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, mais peu de changements ont été apportés et aucun référendum n’a eu lieu. Aujourd’hui, ses tâches consistent principalement à surveiller le cessez-le-feu le long de la berme, un mur de terre de 1700 km de long qui sépare la partie du Sahara Occidental administrée par le Maroc de celle gérée par le Front Polisario ».
« Le Haut Commissariat aux droits de l’homme continue d’être préoccupé par les restrictions imposées à l’espace politique et la promotion et la protection des droits de l’homme demeureront une question de premier plan. Les tentatives précédentes d’ajout d’une composante droits de l’homme au mandat de la MINURSO ont été infructueuses, mais elles pourraient être ravivées », ajoute le site spécialisé en information sur le CS.
Il précise que « le Conseil devra renouveler le mandat de la MINURSO avant son expiration à la fin du mois. Le Conseil pourrait négocier une reconduction technique s’il est d’avis que le processus est en panne et souhaite attendre un nouvel émissaire personnel avant d’adopter une approche plus concrète ».
Dynamique du conseil
Les membres du Conseil souhaiteraient voir de réels progrès dans ce dossier vieux de près de 30 ans. L’absence actuelle d’un envoyé personnel crée une incertitude supplémentaire et les membres du Conseil peuvent exhorter le Secrétaire général à nommer un remplaçant dès que possible, afin que la dynamique créée par Köhler ne soit pas gommée.
D’autres membres du Conseil préconisent le maintien de la MINURSO. Lors de la réunion du 30 avril, la France a évoqué « le rôle essentiel joué par cette opération de maintien de la paix pour assurer le respect du cessez-le-feu et contribuer ainsi à la stabilité de la région ». La France devrait également continuer à faire pression pour un retour éventuel à un mandat de 12 mois, comme ce fut le cas en 2008-2018.
Certains membres restent préoccupés par ce qu’ils considèrent comme des restrictions arbitraires aux droits des Sahraouis à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association, ainsi que par le recours excessif à la force par les forces de sécurité marocaines pour disperser des manifestations pacifiques. Dans une déclaration après le vote, l’Ambassadeur Jerry Matjila (Afrique du Sud) a exprimé son soutien à un mandat de surveillance des droits de l’homme de la MINURSO. Au fil des ans, l’Afrique du Sud a été un ardent défenseur du Front Polisario.
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