L’ancien journaliste marocain et fondateur du magazine Tel Quel en a parlé dans un article paru au Monde le 8 décembre 2014. A l’époque Mohammed VI avait annulé ses vacances d’hiver dans son château de Betz, dans la région parisienne en raison de la tension qui caractérisait les relations avec la France suite à la tentative d’arrêter et juger le patron de la police au Maroc, Abdellatif El Hammouchi. Le prétexte avancé par le palais était que le souverain marocain avait attrapé un « syndrome gripal avec fièvre à 39,5º compliqué d’une bronchite ».
Ce dimanche, le cabinet de Mohammed VI vient de publier un communiqué annonçant qu’il ne pourra pas se rendre à Paris pour assister aux obsèques de Jacques Chirac en raison pour des raisons de santé, le roi du Maroc ayant « récemment contracté une pneumopathie bilatérale aiguë d’origine virale”, soulignant qu’en conséquence, son médecin personnel lui a prescrit un repos médical de quelques jours.
Ainsi l’histoire se répète. La santé du roi que Benchemsi a qualifié « d’arme diplomatique » vient d’être avancée de nouveau pour cacher une nouvelle tension entre le Maroc et son mentor et protecteur, la France.
En effet, pour que Mohammed VI boude les obsèques du plus grand ami du Maroc, il doit y avoir une raison solide. Il est fâché et il y a fort à parier que le dossier du Sahara Occidental se trouve derrière cette nouvelle mésentente avec Paris.
En effet, Rabat traverse actuellement une mauvaise passe en raison du blocage du processus de paix et l’échec du Maroc à imposer sa solution autonomiste. Dans quelques jours, le Conseil de Sécurité doit débattre de la question du renouvellement du mandat de la MINURSO et le Secrétaire Général de l’ONU n’a pas encore nommé un nouveau Envoyé Personnel pour le Sahara Occidental ur succeer l’allemand Horst Kohler et les marocains ne veulent pas d’un américain.
Il est très probable que Mohammed VI n’a pas trouvé le soutien souhaité de Paris pour imposer ses choix.
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