Contrairement aux allégations parfois protocolaires de certains responsables de l’enseignement, au Maroc, la baisse du niveau de nos élèves et de nos étudiants se fait de plus en plus remarquer.
Les productions écrites de nos élèves et nos étudiants, est nettement en deçà des objectifs élaborés dans n’importe quel niveau scolaire. Quand à leur communication, elle laisse à désirer et ceci touche presque toutes les langues enseignées y compris l’arabe sensé être leur langue maternelle.
Nous invitons franchement et sans ambages les responsables du ministère de tutelle à procéder à une étude statistique par le biais d’un échantillon national pour se rendre compte de la gravité de cet état alarmant. Si certains se targuent de dire que notre système d’enseignement est en voie de s’améliorer pour parvenir à l’excellence, ils se trompent largement et ils sont à coté de la plaque. Une évaluation consciencieuse et objective des copies des élèves au baccalauréat risque bel et bien de produire un tollé national La triche, le plagiat, la fraude qu’utilisent nos élèves sont devenus monnaie courante.
Pour certains élèves et étudiants de tels actes sont presque un droit tolérable.
Face à ce fléau certains professeurs responsables se trouvent démunis de tout impact sur leurs élèves. Ils sont souvent menacés à cause de leur bon sens pédagogique
Prenons l’exemple de la langue française.
Les professeurs ont pris conscience de la baisse constante et rapide du nombre d’apprenants de langue française. Ils ont constaté cette décadence subite et presque générale : Le français d’antan dépasse de loin le français d’aujourd’hui.
Nous avons constaté et avec une grande désolation qu’il y a encore des élèves en terminale et des étudiants qui sont incapables de tenir une discussion. Ils cherchent les mots. Ils laissent sortir de leur bouche des phrases hachées et décousues. Cette mesure est foncièrement mal advenue et ne rime absolument pas avec la charte de la réforme de l’enseignement et de la formation. Elle va même à l’encontre des desiderata des parents des élèves. Car tous les avertis dans le domaine de l’enseignement s’accordent pour espérer à ce que l’enseignement des langues vivantes soit de qualité et consolider davantage au développement vertigineux de la science et de la technologie de nos jours. Nous interpellons beaucoup plus que par le passé à maîtriser le français et l’anglais. On doit savoir que bon nombre de parents s’acharnent comme ils peuvent pour développer la compétence communicative et expressive de leurs gosses en langue étrangère. Celle-ci est la condition sine qua non pour poursuivre les études supérieures.
Monsieur le ministre,nous sommes convaincus par la nécessité d’introduire la culture moderniste dans notre système d’enseignement du primaire au supérieur.
Le français doit regagner son statut d’antan lorsqu’il permettait à nos lycéens et étudiants de lire et de comprendre toutes les œuvres littéraires et philosophiques si aujourd’hui bon nombre de nos étudiants désertent les sections scientifiques pour se cantonner dans ce qu’on appelle les études islamiques, c’est tout simplement à cause de la baisse du niveau de français ; Le redressement de l’enseignement des langues doit être fait en parfaite symbiose avec la révision totale des programmes de philosophie. Donc il est impératif de consolider le statut de la langue française dans notre enseignement. Plus, il faut même envisager un programme assez corseté pour la formation continue de nos professeurs en exercice. Les méthodes anciennes de l’enseignement des langues ont beaucoup évolué et toute une panoplie de sciences a émergé pour renforcer la compétence expressive des apprenants d’une langue.
A travers ce point de vue , nous interpellons les opérateurs pédagogiques pour qu’ils agissent en conséquence avant qu’il ne soit trop tard.
La réforme de l’enseignement est de tout temps et en tout lieu un facteur incontournable pour le développement d’un pays.
Aboulkacem. Aboufariss
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