Le récit de Madame Amghar sur les circonstances de l’interpellation de son mari Karim amghar détenu politique rifain
Lorsque Karim (Amghar) a été enlevé, il se trouvait dans le domicile de l’un de ses proches. Son arrestation est intervenu à 7H du matin.
Avant cela, j’ai subi un assaut sur mon domicile familial alors que Karim n ‘était pas là, il était en voyage.
Pour faire irruption dans mon domicile, ils m’ont tendu un piège. Ils m’ont envoyé une jeune fille de 20 aine d’années elle a toqué à la porte, j’ai ouvert la porte
Mon domicile est équipé de deux portes, la porte intérieure est en bois et un bloc-porte (en fer)
La jeune fille a prétexté qu’elle était à la recherche d’un logement à louer. Elle m’a fait savoir que son oncle, qui la loge, l’a viré. Elle m’a demandé de l’orienter vers quelqu’un dans le quartier, qui loue un appartement. A peine que j’ai ouvert la porte, qu’un homme, furieux, assez baraqué, sorti de nulle part, s’est mis à pousser avec violence la porte , pour pouvoir entrer de force, il a été rejoint par un groupe d’hommes qui, eux aussi, se sont mis à pousser la porte.
A ce moment là , mes enfants étaient au premier étage ( âges de 6 ans, 1 an et 6 mois. Au moment des faits, j’ai été enceinte de 7 mois )
J’ai voulu savoir qui était le monsieur, il m’a dit qu’il a reçu un mandat de faire une perquisition . Je lui ai demandé de me le montrer, il m’a répondu « Je n’en ai pas » j’ai voulu protester , je lui ai dit « Vous n’avez pas le droit de faire irruption dans mon domicile, arbitrairement, sans motif valable »
Rien à faire. Il est monté à l’étage je l’ai suivi , pour rejoindre mes enfants
Quand mes enfants ont vu la scène ( ils devaient être une cinquantaine, dont des hommes cagoulés ) ils se sont mis à pleurer , à crier , à paniquer. C’était une irruption digne des films de hollywood
Ils n’ont rien respecté , ni le fait que je sois enceinte , ni la sacralité de mon domicile , ni mes enfants en bas âge.
Ils se sont mis à rechercher Karim. « où est-il ? » J’ai répondu que mon époux était au travail, ils ont fouillé partout y compris dans les tirroirs. ils n’ont rien laissé aucun coin, ils ont mis sens le domicile sens dessus-dessous
Mes enfants étaient terrorisés. En les voyant dans un tel état, je me suis mis à trembler. ma gorge s’est asséché., Je les ai serré dans mes bras, et ai tenté de les rassurer « N’ayez pas pas peur » leur ai-je dis
Comme ils n’ont trouvé personne, ils sont repartis »
Plus tard ils ont interpellé karim dans le domicile de l’un de ses proches, c’était le 3/06 à 7 H du matin
Comment s’est passé l’interpellation
Tôt le matin , qqn a toqué au domicile du proche de karim, et s’est fait passé pour un voisin
quand il a ouvert la porte , un groupe d’hommes, massés derrière la porte, ont fait irruption dans le domicile. Quand mon mari les a vu, il n’a opposé aucune résistance. A ce moment, il a été interpellé ,menotté embarqué dans une estafette.
Je tiens à signaler, en venant pour l’arrêter , ils avaient déjà encerclé notre domicile d’estafettes !On dirait que Karim était un terroriste ou un malfrat !!
ce fut un grand choc pour la famille, aussi bien pour moi que pour ses enfants, ses parents ( tous les deux des personnes avancés dans l’âge)
Source : Rachid Oufkir, 24 sept 2019
Tags : Maroc, Rif, Hirak, Karim Amghar, répression,
