E-Marrakech était l’un des premiers à évoquer le sujet. Selon le site mentionné qui cite « des sources bien introduites citées par un quotidien arabophone », « Nicolas Sarkozy aurait été approché approché par les hautes sphères de l’État marocain pour occuper le poste de conseiller spécial » et de lobbyiste marocain auprès de nombreuses capitales mondiales dans l’espoir de trouver une sortie à la crise financière qui secoue le royaume chérfien depuis plusieurs années. Mohammed VI voulait profiter des relations de Sarkozy auprès des institutions financières internationales.
Les faits qui s’en sont suivis ont confirmé ce scoop. Depuis sa tragique tombée du toi de l’Elysée, Sarkozy se rend régulièrement au Maroc pour passer ses vacances en compagnie de son épouse Carla Bruni sans oublier leur guitare et autres instruments pour rappeler ses vieux temps de chanteur connu sous le nom de Dragan.
En guise de reconnaissance pour ses services, Mohammed VI lui a offert une luxueuse villa au centre de Marrakech où il a droit à toutes les attentions. Il a à sa disposition les services de tous les agents d’autorité : moqaddem, caïd, préfet de police et wali.
Selon plusieurs sources de presse marocaines, sa présence est rapidement repérée en raison de l’armada de policiers et d’agents secrets marocains qui bloque la circulation dans les rues et les avenues par où transite « pôv con». Pourtant, lorsqu’il se déplace en France ou ailleurs, il n’a pas besoin d’autant de flics. Mais il se trouve qu’au Maroc prédomine la culture sécuritaire dont la tendance constante est de piétiner les droits les plus élémentaires des citoyens. C’est ainsi que Sarkozy est passé de conseiller de sa majesté à être carrément le roi du Maroc. Non sans raison, là où il se rend, il est devenu le premier agent de publicité pour le Maroc et Mohammed VI.
Au Maroc, il n’y pas que le climat qui attire les français. Sa convention fiscale avec la France méritent un détour.
Les pensions des retraités français qui vivent plus de cent-vingt-trois jours par an dans le royaume chérifien bénéficient d’une réduction d’impôts de 80% si elles sont versées sur un compte bancaire en dirhams. Mieux encore, le Maroc ignore l’impôt sur la fortune et les droits de succession. Tout en disposant d’un appareil bancaire de qualité – les grands établissements français sont présents – qui permet, en toute quiétude et en toute sécurité, de gérer son patrimoine à distance.
Contrairement à la Suisse, qui se fait un plaisir de rendre publics les noms des grandes fortunes ou de sportifs hexagonaux réfugiés chez elle, le Maroc respecte une omerta de bon aloi. Et se refuse à préciser le nombre de retraités français, modestes ou aisés, qui passent leur hiver au soleil d’Essaouira ou de Marrakech. Tout comme le ministre français de l’Economie, qui ne publie aucune donnée chiffrée sur les exilés de l’autre côté de la Méditerranée.
Dans leur livre (*) consacré aux relations incestueuses entre la France et le Maroc, Ali Amar et Jean-Pierre Tuquoi assurent que cette convention fiscale fait perdre plusieurs centaines millions d’euros à Bercy.
Un chiffre que confirme, sous le couvert de l’anonymat, un haut fonctionnaire : « Cette convention fiscale aurait dû être dénoncée et renégociée depuis longtemps. Car elle coûte très cher à Bercy, et le fisc marocain est tellement artisanal, quand il n’est pas corrompu, qu’il est facile d’y dissimuler une fortune en toute impunité. » Et le même d’ajouter : « Mais les liens entre les hommes publics français et le royaume sont tels qu’il est impossible de faire évoluer le dossier. »
Amis très chers
Pour s’en convaincre, il suffit de lire les chapitres, fort bien informés, qu’Amar et Tuquoi consacrent à Marrakech, « le XXIème arrondissement de Paris ». De Jacques Chirac à Dominique de Villepin en passant pas Nicolas Sarkozy et Douste-Blazy, de Hubert Védrine à DSK, sans oublier Elisabeth Guigou ou Manuel Valls, c’est toute l’élite politique hexagonale, de droite comme de gauche, qui entretient des liens privilégiés avec Mohammed VI, sa cour, ses ministres et ses hommes d’affaires.
Invitations dans les hôtels de luxe, comme La Mamounia, mise à disposition de berlines avec chauffeur, distribution de décorations diverses, financement de clubs de réflexion ou de cercles d’influence, le royaume chérifien tient son chéquier ouvert pour les politiques français, comme il le fait parfois aussi pour les « grands journalistes » venus de Paris.
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