Zoom Afrique du 15 septembre 2019
Dans ce numéro de Zoom Afrique :
L’actualité en Afrique :
Bénin: le gouvernement ambitionne l’autosuffisance énergétique d’ici à 2021
Les exportations du Sénégal en hausse de 43,6% en Juillet (ANSD)
Côte d’Ivoire: promotion des PME dans le secteur du tourisme
Les analyses de la rédaction :
RCA: une contre-attaque de Paris ?
En Centrafrique, la visite du président Toudéra à Paris, la “lenteur” selon Paris de la mise en place du processus DDR mais surtout l’obligation de Paris d’alléger les embargos sur les armes, en bref, le détachement du président Touadéra vis à vis de la France, commence à faire son effet. Le sit RFI a relayé que la Minusca aurait affirmé que de nouveaux affrontements entre milices ennemies ont fait une vingtaine de morts ce samedi 14 septembre à Birao, une ville du nord-est de la Centrafrique. Selon RFI, certaines sources parlent d’une offensive du FPRC pour reprendre la ville. Ce dernier dément, affirmant avoir riposté contre une nouvelle attaque de ses positions en périphérie de Birao. Un bilan de la Minusca fait état d’une vingtaine de morts ainsi que des blessés au sein des groupes. Un casque bleu a aussi été blessé. Aucune victime parmi les civils ne serait à déplorer.
Une mise en scène pour faire capoter le processus de paix mis en place par le gouvernement de Touader. Ce falseflag pourrait d’une part redonner l’importance quant à la présence plus importante de militaire français sur le territoire centrafricain mais surtout pointer du doigt la présence importante russe dans le pays.
Le porte-parole du gouvernement, Ange-Maxime Kazagui, actuellement à l’étranger, regrette cette reprise des combats. Il appelle à ce que cessent ces affrontements fondés sur des manipulations ethniques, a-t-il déclaré. « Il n’est pas acceptable de la part de ceux qui prétendent représenter les populations de continuer les combats », insiste-t-il.
Selon l’Occident, un bouc émissaire serait aussi mis en avant à savoir Abdoulaye Hissein.
Toujours selon RFI, la Minusca, l’UA et la CEEAC, dans un communiqué conjoint publié samedi soir, dénoncent Abdoulaye Hissein. Les organisations affirment que les enquêtent en cours permettront d’établir les responsabilités de chacun et les coupables devront répondre de leurs actes devant la justice. Dans un précédent article, un expert avait affirmé que l’ONU a surtout un rôle déstabilisatrice dans les pays africains ou même au Moyen-Orient. Ce sont ces mêmes casques bleus qui mettent en place les scénario qui mène à la chute des dirigeants africains. Et c’est d’ailleurs pour cela que le président burundais s’est entièrement débarrasser de la présence des ONG mais aussi de l’ONU de son territoire. Le gouvernement centrafricain cherche à remettre sur pied l’armée nationale centrafricaine pour pouvoir assurer la sécurité de son territoire et rassurer la population. Bangui est bien parti car il se détache de plus en plus de la France, mais visiblement, l’Occident lui met encore des bâtons dans les roues, mais sans succès car la population et le gouvernement sont soudés pour préserver la souveraineté et l’unicité de la Centrafrique.
CEDEAO: sommet extraordinaire à Ouagadougou pour la lutte contre le terrorisme
À l’issue de son sommet extraordinaire à Ouagadougou, la Cédéao, élargie à la Mauritanie et au Tchad, a annoncé samedi 14 septembre un plan d’action 2020-2024 d’un milliard de dollars pour la lutte contre le terrorisme. Ce sommet a été très critiqué par les médias mainstream notamment jeuneAfrique qui a dénigré l’initiative en remettant en question le prolongement de la durée de vie du G5 Sahel, met en plus en titrant : “Sommet de la Cedeao : « desert to power », des panneaux solaires pour faire reculer les jihadistes”.
Initiative qui fait grincer les dents du Quai d’Orsay comme le reflète JeuneAfrique. Et pour cause, l’annonce du plan d’action 2020-2024 d’1 milliard de dollars pour la lutte contre le terrorisme. Une somme que la France a tant sué pour obtenir et que finalement elle ne l’a pas obtenu mais en plus elle perd pied dans ses pré-carrés.
En décembre prochain, la Cédéao adoptera un plan d’action prioritaire sur cinq ans, 2020-2024, pour combattre le terrorisme. Ce plan en huit axes doit tourner autour d’une mutualisation et d’une coordination accrue des efforts dans la lutte, d’un partage direct de renseignement entre États membres, ou de la formation et de l’équipement des acteurs de la lutte…
« Il a été demandé au président de la Commission de regarder comment chaque pays peut contribuer à la mobilisation de ces ressources, explique le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré. Le mécanisme est donc bien mis en place et nous pensons que sur 4-5 ans, c’est une mobilisation qui peut être relativement faite. »
La Cédéao s’est aussi adressée à la communauté internationale, responsable de la désagrégation de la Libye. Une crise qui a contaminé tout le Sahel, selon les chefs d’États ouest-africains. Elle appelle donc la communauté internationale à soutenir ce plan financièrement.
« La communauté internationale ne doit pas détourner le regard du Sahel, estime le Nigérien Mahamadou Issoufou. C’est la communauté internationale qui est à la base de la crise libyenne, dont nous subissons les conséquences. Quand cette crise libyenne a été déclenchée en 2011, nous étions contre. Il y a un chaos qui règne en Libye. Les armes qui étaient accumulées en Libye ont été pillées et circulent dans le Sahel et le bassin du Lac Tchad dans les mains des terroristes. »
Ces paroles sont mots pour mots les paroles qu’avait tenu le président tchadien Idriss Déby Itno lors du Forum sur la paix et la sécurité en Afrique le 15 décembre 2014.
La présence de certaines monarchies du golfe Persique et l’absence de l’Algérie étaient très remarquées lors de ce sommet.
Cela dit, la Cédéao a aussi suivi les inquiétude du président nigérien Mohamadou Issoufou concernant la ville de Kidal au Mali. Il a été demandé que le Conseil de sécurité de l’ONU rende le mandat de la Minusma plus offensif surtout à Kidal. Le président nigérien a, par ailleurs, aussi adressé une invitation au roi du Maroc Mohammed VI. Cette invitation n’est certes pas anodine compte tenu des dernière menace du président Mohamadou Issoufou à l’encontre de Kidal. Il serait possible que le Niger cherche des alliés de l’Occident pour executer ses menaces ? Car il a l’air de donner ouvertement la permission à la Minusma de mener une offensive à Kidal avec l’appuie du Maroc. Rabbat a récemment renforcé sa flotte aérienne auprès des États-Unis, ce qui serait le moment de l’utiliser sur le continent africain.
Les population du Sahel donne beaucoup de fil à retordre aux troupes d’occupation étrangères. Vue l’émergence de la résistance africaine, quelques leaders commencent aussi à se faire voir et à montrer la volonté de rentrer au sein du gouvernement et même prendre la présidence. L’Occident commence a montrer de la prudence face à cette résistance grandissante.
Un panorama des bases militaires occidentales en Afrique
Comment un filet militaire occidental à maillage étroit enserre le continent africain ? Réponse du géopoliticien Luc Michel.
Source : PressTV, 15 sept 2019
Tags : Afrique, Centrafrique, RCA, Touadéra, CEDEAO, Mali, MINUSCA, MINUSMA, Niger, Maroc, Mauritanie, Tchad, France, terrorisme,