Le Makhzen ne cherche même plus à donner dans un semblant de démocratie. Dans les 20 ans de règne de Mohammed VI, le Maroc est passé de l’autre coté de la barrière. Depuis quelques années déjà, la machine à broyer les gens a été déclenchée et rien ne l’empêche de commettre les crimes les plus insolites. En 1999, il y avait 8 détenus politiques. Dix ans plus tard, 130, dont 83 sahraouis. Et en 2018, avec les protestations du Rif, le nombre de prisonniers politiques a atteint 527. Idem pour la liberté de la presse… En 1999 il y avait de vrais journaux d’opposition, en 20 ans, tous ont fermé ou changé d’éditorial pour suivre les diktats de système.
Ses premières cibles sont les éléments de la presse qui ose chanter en dehors du troupeau makhzénien. Beaucoup en ont fait les frais comme le journaliste Hicham Mansouri dont l’appartement a été sauvagement assailli alors qu’il était avec une amie, pour prouver l’adultère. Après les journalistes Ali Anouzla et Hamid Mahdaoui, les barbouzes du Makhzen ciblent Hajar Raissouni (et sa famille), avec un seul objectif : faire taire les voix libres au Maroc.
Selon l’avocat de défense de Mme Raïssouni, le médecin ayant signé le certificat n’était même pas présent le jour des faits puisqu’il était en congé et a demandé à être démis de ses fonctions au CHU où il travaillait Le flagrant délit a été « orchestré » par la police qui est intervenue à posteriori pour « reconstituer » l’histoire qu’ils voulaient raconter. Le médecin a refusé de communiquer le dossier médical de sa patiente à la police pour préserver le secret auquel il est soumis, il n’est tenu de lever le secret que devant le juge. Malgré cela, les policiers l’ont consulté de force.
Au Maroc, les autorités sont determinés à puiser dans la réserve de lois conçus avec l’objectif de museler la presse. Elles sont soigneusement gardées non pas pour interdire la consommation d’alcool par les musulmans, les relations sexuelles hors mariage, l’avortement ou la rupture de jeûne pendant le Ramadan, préserver la foi musulmane et les valeurs de notre société, mais pour maintenir l’arbitraire et e soumission de toute voix indépendante qui dénonce le pillage, la répression, la corruption et la dictature. Pour en être convaincus, il suffit de constater la quantité de musulmans consommant l’alcool dans les bars ou caves des supermarchés, de voir la quantité de prostituées dans les rues le soir, de lire les rapports d’associations qui parlent de 800 avortements par jour, sans être inquiétés.
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