Le peuple algérien se prépare demain à accueillir la fête de l’Aïd el Adha, alors qu’un grand chemin vers l’instauration de la nouvelle République aura été parcouru depuis ce jour béni du 22 février où des millions de citoyens ont investi les rues des villes et villages de l’Algérie pour exiger la fin d’un système prédateur qui a pillé le pays et étouffé la parole libre.
Depuis, bien des acquis ont été arrachés et bien des changements ont bouleversé la scène politique nationale avec en premier la démission de l’ancien président et la multiplication des arrestations des anciens responsables qui ont fait de la corruption un modèle de gestion des affaires du pays et vidé les caisses de l’Etat.
Le peuple et l’armée nationale ont pu, dans une symbiose totale, redresser un bateau qui allait à la dérive. Depuis la quasi-totalité des revendications exigées par le citoyen a pu se matérialiser sur le terrain et l’Algérie a pu échapper au destin funeste qui la guettait. Le chef d’état major de l’armée a soulevé, à juste titre, ce point lors de son dernier discours où il a estimé que «l’ANP, qui a accompagné depuis le début les revendications du peuple algérien, exprimées à travers les marches pacifiques, considère aujourd’hui, en compagnie des vaillants fils de la patrie, que les revendications fondamentales ont été entièrement réalisées, et ne reste plus que l’étape des élections présidentielles et la prise des mesures y afférentes qui sont nécessaires à leur réussite».
Mais ces avancées ne sont pas du goût de tout le monde et certains tentent encore de jeter le doute et de vouloir maintenir cette situation de blocage et de crise pour des visées finales de perpétuer la crise, comme l’a souligné Ahmed Gaid Salah. «Toutefois, nous constatons que certains groupes infimes ayant un lien avec la bande, s’acharnent à rejeter toutes les initiatives présentées et tous les résultats obtenus, en scandant des slogans tendancieux et lançant des appels douteux, dont le but est de minimiser l’importance de ce qui a été réalisé et de s’accrocher à des revendications irraisonnables et obsolètes».
Pourtant aujourd’hui, il est évident que la seule et unique porte de sortie de la crise ne peut découler, comme le veut la grande majorité des citoyens, que par un dialogue large et inclusif entre tous les Algériens, et c’est ce que soutient et encourage l’institution militaire comme l’a souligné le chef d’état-major Gaid Salah, «nous avons souligné, depuis le début de la crise, la nécessité d’adopter la voie du dialogue qui constitue la meilleure issue pour converger les points de vue et mener le pays vers un havre de paix, pourvu que ce dialogue soit mené dans un climat empreint de bonne intention, de sincérité et d’honnêteté, conduit par des personnalités nationales sincères, crédibles et compétentes, qui croient réellement en le dialogue et œuvrent à le faire réussir, n’attendant aucune récompense ou remerciement, mettant en avant l’intérêt suprême de la patrie et se démarquant des préalables qui entravent le processus de dialogue, car, nous avons foi dans le dialogue sérieux aux objectifs bien définis, nous le saluons et le soutenons».
L’Algérie a besoin en ces moments de ses fils qui appellent à l’unité et au rassemblement, au dialogue et à la concertation. Car, la voie de sortie ne peut venir que de ce dialogue.
Par Abdelmadjid Blidi
Ouest Tribune, 9 août 2016
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