par Mokhtaria Bensaâd
La fête de l’Aid, un évènement très attendu par les grands et petits, mais aussi très appréhendé par les bourses moyennes à cause de la cherté du mouton, perceptible d’habitude un mois avant le jour du sacrifice. Cette année, tout le monde s’attendait à une baisse considérable des prix au niveau des marchés à bestiaux et chacun guettait les bons tuyaux pour faire la bonne affaire.
A moins d’une dizaine de jours de cette fête, l’affluence est encore timide au niveau des différents points de vente des moutons et aussi au niveau des abattoirs. Les prix varient entre 33.000 DA pour un mouton de 20 kg et 72.000 DA pour des moutons de plus de 40 kg. A 38.000 DA, on peut s’offrir un mouton de 25 kg.
Les prix sont abordables, selon les maquignons au niveau des abattoirs. L’un d’eux nous a expliqué que le marché du bétail avait enregistré des prix très bas avant la coupe d’Afrique. 25.000 DA pour un mouton qui coûte actuellement 33.000 DA. Une fois cet évènement dépassé, le prix sont montés en flèche. Interrogé sur le rapport entre un match de football et les prix dans le marché du bétail, notre interlocuteur se contente de répondre que « c’est le souk qui veut ça ».
Les maquignons restent, cependant, convaincus que dans les jours à venir, l’affluence sera plus importante et l’offre plus abondante puisqu’il est attendu des arrivages de cheptel des différentes régions du pays. Au niveau des abattoirs, le cheptel exposé à la vente vient de la région d’El Bayadh et de Relizane.
Les autres wilayas devront suivre dans quelques jours, selon certains revendeurs et la semaine précédant la fête de l’Aid sera décisive pour les bourses moyennes. La majorité s’attend à des prix très abordables les trois derniers jours et une abondance de l’offre.
Cependant pour la fédération algérienne des consommateurs, malgré les assurances du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche sur la disponibilité et la qualité du cheptel cette année, « le problème de la viande putréfiée est toujours d’actualité en l’absence de contrôle et de la maitrise de l’alimentation du bétail ».
Le président de la fédération, M. Zaki Hariz contacté hier a expliqué que « lorsque l’aliment de bétail est en manque, les éleveurs ont recours au CMV (complexe multivitaminé), un complément alimentaire de volaille. Ce qui donne cette odeur pourrie à la viande et accélère sa putréfaction. Pour cette année encore, estime la fédération, « les citoyens doivent être vigilants lors de l’achat des moutons étant donné que le risque de la viande putréfiée n’est pas totalement écarté». Quant aux prix, la fédération considère que par rapport à l’année dernière, les prix n’ont pas changé, n’enregistrant aucune baisse, et des prix qui ne sont pas abordables pour les petites et moyennes bourses.
Le Quotidien d’Oran, 3 août 2019
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