Ali Benflis à al-Jazeera : «l’armée n’a pas bloqué les revendications du Hirak, bien au contraire !

C’est un Ali Benflis aussi bienveillant que conciliant qui s’est livré au site internet de la chaîne qatarie www.aljazeera.net/news/politics/.

Dans un long entretien publié ce dimanche, le président de Talaei El Hurriet a tenu un discours positif à l’égard de l’état-major que beaucoup parmi les partis de l’opposition accusent de vouloir détourner le combat du Hirak pour peser sur l’avenir politique du pays.

«L’institution militaire a grandement contribué à la concrétisation des revendications du Hirak(…) et nul ne peut nier cette réalité ou tenter de la réduire», a estimé » Ali Benflis pour qui l’armée s’était d’emblée mise du côté du peuple et l’a aidé à faire aboutir ses revendications».

Tout au long de ses réponses l’ex chef du gouvernement de Bouteflika s’est en effet bien gardé d’émettre la moindre critique à l’égard de l’état-major.

A la question de savoir si le vrai pouvoir, comme le pensent de nombreux acteurs politiques, est entre les mains des militaires, Benflis s’en est sorti par une pirouette en faisant observer que l’institution est la seule qui a «échappé à l’ancien régime» et qu’elle est restée «unie, solidaire et poursuivait l’exercice de ses missions constitutionnelles».

Il en veut d’autant plus que toutes les autres institutions de la république ont subi la «désertification politique méthodique ordonnée par l’ancien régime» au point de plonger le pays dans la «pire crise de son existence», souligne Benflis.

Pour lui la présidence de l’Etat, le sénat, l’assemblée populaire nationale et le conseil constitutionnel ont prouvé leur «incapacité» à trouver une solution à la crise.

C’est pourquoi d’après lui, l’armée a été contrainte de prendre ses responsabilités pour pallier à cette faillite des institutions «discréditées et illégitimes».

Au plan politique, Ali Benflis prétend que l’armée « a choisi de se mettre dans le camp du Hirak populaire et qu’elle s’est engagée à l’accompagner jusqu’à la satisfaction de ses revendications pleine et entières».

L’ex chef du gouvernement du président Bouteflika, qui a réagi favorablement à l’offre de dialogue du chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, a réitéré sa disponibilité à s’y inscrire pour réunir les conditions d’une élection présidentielle dans un délai qui ne saurait dépasser six mois.

Seul bémol de Benflis : Que le pouvoir prenne des mesures de détente comme la libération des détenus d’opinion, l’installation d’un gouvernement de compétences nationales, l’ouverture du champ politique et médiatique et l’installation d’une commission indépendante composée de personnalités nationales «crédibles».

Algérie1

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