Les Etats-Unis s’engagent ouvertement dans le conflit du Sahara Occidental : tel est le sens donné par un grand nombre d’observateurs.
Si dans les années de guerre, Washington n’a pas hésité à fournir au Maroc du matériel militaire très spphistiqué destiné à être utilisé contre le peuple sahraoui, aujourd’hui tous les indices semblent indiquer que les américains font tout leur possible en vue d’imposer une solution favorable au Maroc. En un mot, ils ont emboîté le pas de Paris dans son soutien inconditionnel aux ambitions expansionnistes de la monarchie médiévale alaouite.
En effet, dès les années 1970, le Maroc avait fait appel aux Etats-Unis pour leur demander de faire pression sur l’Espagne afin que celle-ci remette le Sahara Occidental au royaume de Hassan II. En 1975, Henry Kissinger envoyait le Général Vernon Walters, alors directeur adjoint de la CIA. En mission secrète dans cette région. Son rôle consista surtout à demander au régime franquiste d’accepter les Accords de Madrid. Dès leur signature, les Etats-Unis intensifièrent considérablement leurs livraisons d’armes, la plupart étant utilisées contre le Front Polisario.
La résistance et le détermination des combattants sahraouis et la fin de la guerre froide obligea Washington à réviser sa copie en vue d’améliorer ses relations avec l’Algérie tout en subissant les pressions de la France qui défend les intérêts du Maroc au Conseil de Sécurité. Les responsables américains ont fini par succumber aux pressions françaises. Depuis la fin du cycle des négociations de Manhasset en 2007, américains et français n’ont qu’un seul but : mettre fin au conflit du Sahara Occidental en octroyant un pouvoir autonomique aux sahraouis dans le cadre d’une entité dépendant du royaume du Maroc.
Depuis plus de 40 ans, les rois du Maroc donnent à leurs revendications territoriales le masque d’une croisade de défense de l’Occidental. Une tactique qui a donné ses fruits grâce à l’interventionnisme français à cet égard. Voilà Washington qui s’ajoute à Paris dans la caution de l’expansionnisme et l’intransigence marocaines.
Dans leurs faux calculs, les deux alliés du Maroc voient dans la conjoncture particulière traversée par l’Algérie une occasion de contenter les jours du royaume moribond de Mohammed VI. Ainsi, ils ont poussé l’émissaire onusien Horst Köhler à la démission dans une dangereuse escalade.
Ainsi, les deux superpuissances s’engagent dans une logique dangereuse qui prend la responsabilité, en s’opposant à la légalité internationale et aux droits du peuple à l’autodétermination, de transformer une question de décolonisation en une conflgration régionale dont personne ne peut prévoir toutes les répercussions.
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