Dans son rapport sur la liberté de la presse au Sahara occidental, Reporters sans frontières (RSF) révèle un territoire coupé du monde, véritable trou noir de l’information, devenu une zone de non-droit pour les journalistes.
La section espagnole de Reporters sans frontières (RSF) présente ce 11 Juin à Madrid son nouveau rapport intitulé “Sahara Occidental, un désert pour le journalisme”, qui constitue le premier travail de recherche jamais réalisé sur la liberté de la presse dans ce territoire non-autonome.
Une histoire oubliée
Le silence entourant la zone est principalement lié à la persécution et à la répression constantes des journalistes sahraouis qui s’efforcent de faire leur métier en dehors des circuits officiels marocains, mais aussi à l’impossibilité pour les journalistes étrangers de travailler dans la région.
Le Maroc applique une politique de refoulement quasi systématique de la presse étrangère qui tente de se rendre au Sahara occidental et punit très sévèrement les journalistes citoyens qui essaient de donner une version autre du discours officiel sur les réseaux sociaux. Ces différents blocages ont transformé le Sahara occidental au fil des ans en un véritable trou noir de l’information.
“Plus personne ne parle du Sahara occidental”, explique Alfonso Armada, président de RSF Espagne. “Le territoire qui n’est ni en guerre ni en paix, est désormais abordé uniquement sous l’angle humanitaire par les médias étrangers alors que le conflit se perpétue sans issue depuis quatre décennies.”
Témoignages
Le rapport qui examine les histoires de journalistes sahraouis emprisonnés et souvent condamnés à de très lourdes peines donne pour la première fois la parole à ces acteurs essentiels pour la paix dans la région ainsi qu’à des spécialistes du conflit.
Le document analyse aussi le rôle essentiel des médias internationaux, notamment espagnols et français, dans l’oubli collectif entourant la question du Sahara occidental, mais aussi relativement à la responsabilité du Front Polisario, représentant reconnu par l’ONU du peuple sahraoui, dont la communication se limite parfois à une simple propagande répétitive, que les jeunes journalistes sahraouis commencent à remettre en question.
Enfin, le rapport présente une nouvelle génération de journalistes sahraouis qui surmonte tant bien que mal ces obstacles et constitue une nouvelle source d’information précieuse pour la presse étrangère et les organisations internationales.
Le Maroc, occupe la 135ème position du Classement Mondial de la Liberté de Presse de RSF.
Source : RSF
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