par Moncef Wafi
Si la conférence nationale de la société civile, prévue le 15 juin prochain, n’a pas été remise en question, la réunion prévue pour débattre de sa préparation, qui s’est tenue, samedi dernier, au siège national du CNAPESTE, elle, par contre, s’est achevée sans accord.
Les participants, plus de 70 associations, organisations, collectifs et syndicats, ne sont pas arrivés à un accord définitif sur une feuille de route consensuelle ni sur certains points relatifs à la préparation de ladite conférence. La cause, selon certains participants, réside dans le choix de la transition, soit de passer par des élections présidentielles ou non.
Un premier groupe opte pour une transition démocratique avec l’élection d’une Assemblée constituante, et l’autre défend la proposition du pouvoir d’aller directement et rapidement vers une élection présidentielle. Une autre réunion devra se tenir, au cours de cette semaine, pour trouver une solution définitive à ces divergences.
«Les discussions autour d’une feuille de route consensuelle vont se poursuivre. La réunion est ouverte, nous allons nous rencontrer cette semaine», a affirmé à TSA Abdelouahab Fersaoui, président du RAJ.
Pour Meziane Meriane, coordinateur national du SNAPESTE, une erreur a été faite en amont, ce qui explique ce semi-échec de la réunion de samedi. «La commission de rédaction n’a pas tenu compte des amendements proposés. Probablement, il va y avoir une autre lecture. La feuille de route sera refaite. On va y remédier si ce n’est pas déjà fait», a-t-il expliqué.
Selon lui, «il n’y a pas eu de désaccord», mais «un débat riche, nous avons discuté profondément de la situation politique mais aussi des enjeux», affirmant qu’«il n’y aura pas de report de la conférence nationale du 15 juin. A 99%, elle va se tenir comme on l’a prévu».
Pour Saïd Salhi, vice-président de la LADDH, «l’assistance a choisi de garder la réunion ouverte, pour se donner plus de temps en vue de consolider le consensus et rapprocher encore les points de vue autour de la transition, des institutions de transition et des contours de la nouvelle République en rupture avec le système».
Et d’ajouter que «tous les participants se sont mis d’accord pour poursuivre les discussions avant la conférence nationale pour l’élaboration d’une feuille de route pour la transition démocratique et pacifique répondant aux aspirations du mouvement populaire. Il est question de consolider les points de convergence et de rapprocher au maximum les divergences et les différents points de vue».
Pour rappel, le collectif des activistes et membres de la société civile pour une transition démocratique, la Confédération des syndicats algériens (CSA) et le Forum civil pour le changement avaient tenu le 1er juin dernier leur troisième réunion de concertation qui avait pour objectif de sortir avec une feuille de route consensuelle et la préparation d’une conférence nationale de la société civile.
Les présents avaient réitéré leur attachement à un dialogue sérieux et responsable pour trouver une issue à la crise politique du pays tout en exigeant le départ des 3B (Bensalah, Bedoui, Bouchareb), en réponse aux exigences du soulèvement populaire du 22 février à travers la mise en route des articles 7 et 8 de la Constitution. Ils ont également appelé à lever toutes les restrictions à l’activité politique, syndicale et associative, et à permettre à la presse d’exercer librement sa mission d’information de l’opinion publique, de même qu’il est exigé l’arrêt de toutes les arrestations et les poursuites à l’encontre des activistes au sein de la révolution populaire et pacifique.
Source : Le Quotidien d’Oran, 10 juin 2019
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