Quarante militants du mouvement rifain Hirak, y compris leurs principaux dirigeants, sont toujours incarcérés dans différentes prisons marocaines après « la troisième grâce accordée aux Rifains », selon l’agence espagnole EFE qui dit avoir l’information de sources des familles des détenus.
Toutefois, des sources du Conseil national des droits de l’homme et de l’association Tafra, formée par des parents des prisonniers rifains, ont confirmé à EFE qu’il y avait au moins vingt autres Rifans parmi les graciés mais qui n’apparaissent pas comme des prisonniers du Hirak car ils sont considérés comme des prisonniers pour des crimes de droit commun (violence de la rue, en général) et non politique.
Ainsi, les Rifains graciés hier (5 juin) soir étaient plus de quatre-vingts et leur libération, survenue dans la nuit du dernier jour du Ramadan, a provoqué des scènes de joie et de célébration qui ont duré plusieurs heures dans la ville d’Al Hoceima, où des cris de « Vive le Rif » ou de « Plutôt la mort que l’humiliation » ont été entendus, observe EFE.
Le vice-président de Tafra, Bubker Yauhari, a expliqué à EFE qu’il n’y avait pas eu une demande de grâce de la part des libérés ou une mesure de grâce de la part du roi, une demande qui est habituelle avant ces libérations.
Et quant aux leaders de la contestation du Rif, il n’y a pas eu de clémence pour le noyau dirigeant du Hirak, y compris son dirigeant, Nasser Zefzafi, ainsi que Nabil Ahamjik ou Mohamed Jellul, note l’agence espagnole.
Ceux-ci, ainsi que d’autres dirigeants de deuxième rangée, purgent des peines de dix à vingt ans de prison dans différentes prisons du nord du pays (Tánger, Tetuán, Fès, Taza, Nador et Al Hoceima, entre autres), vers lesquels ils ont été transférés de Casablanca pour les rapprocher de leurs familles peu après le prononcement du procès en appel, qui a confirmé toutes les condamnations prononcées en première instance.
Ce mouvement de rapprochement n’a pas réussi à briser les dirigeants du Hirak: Zefzafi s’est cousu les lèvres pendant deux jours pour protester contre le verdict rendu en appel, tandis que plusieurs autres ont mené de longues grèves de la faim pour la même raison, atteignant -certains d’entre eux- ( Mohamed Al Asrihi et Rabie Al Ablaq) un état critique, témoigne la même agence.
Source : Courrier du Rif
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