UN GRAND MONSIEUR DE LA PRESSE S’EST ÉTEINT HIER
Fouad Boughanem, membre fondateur et directeur de la publication du Soir d’Algérie,est décédé hier à l’âge de 65 ans. Il a été arraché à l’affection de sa famille, de ses amis et de la corporation après une longue lutte contre la maladie.
Adieu Fouad
C’est comme s’il avait voulu ne pas gâcher à sa famille, ses amis et proches la première journée de l’Aïd. Fouad a attendu le lendemain pour partir comme il a vécu : le plus discrètement possible. Tous ceux qui l’ont côtoyé durant sa longue et riche carrière vous confirmeront ce paradoxe : ce grand monsieur de la presse tenait beaucoup à rester effacé. Effacé mais efficace ! Membre fondateur du Soir d’Algérie en 1990, avant d’en assurer la direction 9 ans plus tard, Fouad a été de tous les combats démocratiques.
Refusant de céder le moindre pouce de terrain face aux hordes intégristes durant la décennie de sang, l’homme a continué son combat dans les années 2000 et l’avènement du bouteflikisme. Face aux multiples suspensions et pressions dont le journal faisait l’objet, il a su se montrer intraitable sur l’indépendance du titre. A ses proches collaborateurs, il tenait souvent à rappeler qu’il fallait préserver cette tribune ouverte aux « sans voix » tout en essayant de sauvegarder l’outil de travail qui nourrit des centaines de familles.
Humble, Fouad se souciait de tout ce qui touchait à la vie de l’ensemble des employés du journal qu’il tenait à soutenir, le plus discrètement possible, face aux aléas de la vie. Directeur de publication, Fouad se sacrifiait entièrement au journal, avec une présence quotidienne, six jours sur sept, en une trentaine d’années de labeur, de combat, de don de soi, pour assurer la prospérité du Soir d’Algérie et offrir au lecteur un produit de qualité et une information sûre, utile et, surtout, crédible.
Digne et pudique, il a tenu, lors de son dernier passage au journal, il y a quelques jours, à cacher le malaise qu’il venait d’avoir dans son bureau et s’est arrangé pour quitter les locaux du journal discrètement, comme pour épargner à sa famille professionnelle la douleur de le voir affaibli et malade. Personne ne se doutait alors que l’homme venait de faire ses adieux à son second foyer. Adieu Fouad.
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