En ces temps de bouillonnement politique, il serait hasardeux d’évoquer d’autres événements d’ordre social, culturel ou sportif, sans paraître anachronique. Pourtant, il faut bien souligner que la vie continue et doit continuer de toute façon et les Algériens n’ont pas que la politique pour vivre.
Présentement, et même s’ils ne le disent pas entre eux, ces mêmes Algériens ont un double objectif à plus ou moins court terme. Ils voudraient bien voir leur équipe nationale de football débuter la phase éliminatoire pour la prochaine coupe d’Afrique des nations par une victoire.
Ils aimeraient aussi passer un Aïd El Fitr tranquille, dans la communion et dans le respect de leur religion. A ce propos, ils craignent certainement pour leur portefeuille, après un mois de dépenses et une perspective de dépenses « douloureuses » que sont les achats de l’Aïd. Mais bonne nouvelle sur ce front. Les prix des habits ne se sont pas enflammés, bien au contraire.
A l’orée de l’une des deux fêtes les plus importantes du calendrier musulman, il est de tradition de faire un bilan d’un mois de Ramadhan très particulier, dans l’histoire de l’Algérie indépendante. Il aura été marqué par un grand défi que se sont lancé les Algériens, celui de manifester les quatre vendredis du mois. Défis relevés haut la main. De fait, durant ce Ramadhan, un seul sujet meublait les soirées : Le mouvement populaire et son actualité passionnante.
Accessoirement, les familles ont jeté un œil à la grille spéciale Ramadhan des chaînes de télévision nationales. Un programme, une ville et un quartier ont eu la palme de la satisfaction. Le programme est un feuilleton, la ville, c’est Oran et le quartier Ederb. Ouled lahlal a fait pénétrer toute la société dans l’un des quartiers mythiques de la capitale de l’Ouest et montré toute l’humanité, la sensibilité et la générosité des Algériens.
Le feuilleton a eu le succès qu’il a eu, parce que les Algériens s’y sont reconnus. Et le fait qu’il soit diffusé en ce mois de piété et dans l’ambiance du mouvement populaire, il a fait le consensus que les politiques ne parviennent toujours pas à trouver sur le moyen de sortir de la crise institutionnelle. Il est vrai enfin, que l’Algérien s’est redécouvert, qu’il revit, mais n’oublions pas que nous n’avons pas réglé le problème de l’institution présidentielle.
Cela dit, on aura vécu un Ramadhan particulier aux couleurs de la mobilisation citoyenne, comment sera donc notre Aïd El Fitr ? Certainement meilleur que les précédents.
Par Nabil.G
Ouest Tribune, 1er juin 2019
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