Hocine Adryen
Tout le monde a compris de qui il s’agissait lorsque le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah a évoqué, ce lundi à Ouargla, les têtes de la discorde à l’origine du complot échafaudé, selon lui, contre l’Etat et l’Armée. Il s’agit des deux généraux Athmane Tartag et Mohamed Mediène ainsi que de l’ex-conseiller à la présidence Saïd Bouteflika, emprisonnés actuellement à Blida.
Selon Gaïd Salh, le complot contre l’Armée et l’Algérie fomenté par « les têtes de la discorde », serait encore plus vaste. « Nul doute que les têtes de la discorde, qui ont été démasqués, ainsi que leurs actes criminels et pernicieux néfastes pour l’Algérie sont aujourd’hui en train de subir la sanction juste et équitable qu’elles méritent par la force de la loi », a-t-il dit.
Le vice-ministre de la Défense nationale a ajouté que l’enquête dévoilera de nouvelles personnes impliquées dans le complot contre l’Armée et l’Algérie. Celle-ci auront le même sort que Said Bouteflika et que les généraux Toufik et Tartag. « Ce sera également le sort de tous ceux qui sont impliqués dans le complot contre l’Armée nationale populaire et l’Algérie, en commettant des actes criminels. Ceux-là mêmes que les enquêtes persévérantes et approfondies en cours ne manqueront pas de dévoiler dans l’avenir et seront eux aussi sanctionnés de manière juste et équitable par la force de la loi », a-t-il déclaré. Evoquant de la corruption, l’autre cheval de bataille de l’institution militaire, qui a atteint des sommets inégalés, Gaïd Salah a parlé « de nombreux dossiers lourds et dangereux, ce qui a fait peur à la bande. Cette dernière s’est précipitée pour entraver les efforts de l’ANP et de la justice », a-t-il ajouté.
Dans un nouveau discours, prononcé avant-hier soir mais diffusé hier, Gaïd Salah a évoqué la corruption, révélant, cette fois-ci, que ce phénomène « a des prolongements politiques, financiers, médiatiques et de multiples lobbies qui se diffusent dans les institutions de l’Etat ». Selon le vice-ministre de la Défense nationale, l’approche employée dans la lutte contre la corruption « est axée sur une fondation solide et des informations sûres et confirmées, ce qui a énervé le clan et suscité la peur chez eux ».
Le ministre de la Justice, Slimane Brahmi, a, de son côté, exhorté les parquets généraux à « superviser minutieusement les enquêtes préliminaires à travers un approfondissement des investigations pour démasquer les personnes impliquées dans des affaires de corruption, définir leurs avoirs illicites et situer les lieux où ils se trouvent ». Le ministre a tenu a préciser, lors d’une cérémonie d’installation du procureur général près la cour d’Alger, que la lutte contre les crimes de corruption « implique de la part des parquets généraux de diriger et de superviser, de manière permanente et minutieuse, les enquêtes préliminaires de la police judiciaire, à travers l’approfondissement des investigations pour démasquer les auteurs de ces crimes, définir leur avoirs criminels et situer les lieux où ils se trouvent pour leur recensement ».
Selon le ministre de la Justice, cette mesure « précède la saisie ou le gel des avoirs illicites récupérés en prévision de leur communication aux juridictions compétentes pour trancher conformément à la loi », a ajouté Brahmi, pour qui les avoirs de la corruption constituent « la pierre angulaire » de la lutte contre les crimes de corruption en portant un coup de grâce aux coupables, c’est-à-dire à leur patrimoine ».
Le garde des Sceaux a souligné que la prévention contre ce fléau « exige l’exploitation de tous les mécanismes juridiques disponibles et le recours, le cas échéant, à la coopération internationale dans le cadre des accords bilatéraux ou internationaux ratifiés par l’Algérie afin d’arrêter les coupables et de les présenter à la justice pénale, habilitée à les juger conformément aux lois de la République ». Il a assuré que la justice, avec les compétences et moyens juridiques dont elle dispose, « est en mesure de traiter ce genre d’affaires qui nuisent à l’économie nationale ».
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