par Moncef Wafi
Ces derniers jours, dans la vie politique nationale, semblent déboucher sur un début de piste pour une sortie de crise en dehors des sentiers balisés de la Constitution. Les différents scénarii convergent vers le remplacement du Premier ministre Bedoui par une personnalité consensuelle, ou presque, et la formation d’un nouveau gouvernement qui aura pour mission de gérer les affaires courantes et de préparer la prochaine présidentielle.
Avec ou sans Bensalah importe peu du moment que le chef de l’Etat par intérim n’est en poste que durant cette période et que son pouvoir semble plus protocolaire que réel.
En effet, et dans l’hypothèse d’un report du 4 juillet, il est plus facile de procéder au changement de Bedoui, une démarche somme toute logique dans la mesure où lui-même ainsi que ses ministres sont interdits de sortie sur le terrain, qu’au remplacement de Bensalah qui demanderait théoriquement de piétiner la Constitution, une ligne rouge dans l’esprit de l’état-major de l’armée.
La question est maintenant de savoir quel sera le profil de ce nouveau Premier ministre avant de connaître son identité. L’homme devra impérativement avoir l’expérience du poste ou du moins ne pas ignorer les rouages de l’appareil et il devra faire l’objet d’un consensus entre l’armée, les partis politiques et la société civile et surtout l’aval de la rue.
En disant cela, on parle évidemment de consensus et non plus de cooptation comme c’était l’usage dans la désignation des hauts responsables du pays à une certaine époque pas si lointaine.
Et cet homme providentiel ne devra pas avoir les mains liées par un passé compromettant ou otage d’un dossier à charge qui le rendra vulnérable aux yeux des décideurs. Il ne devra appartenir à aucune maison politique et de se montrer à la hauteur des attentes des Algériens, être au-dessus de tout soupçon et ne pas représenter uniquement des intérêts personnels ou claniques.
Avec ces conditions, les CV des candidats ne doivent pas se bousculer sur le bureau de Gaïd Salah alors que certains noms reviennent avec insistance et il est fort probable qu’on assiste ces prochains jours voire heures au départ et de Bouchareb de la tête de l’APN et de Bedoui dans une tentative de calmer la rue et d’amorcer un début de sortie de crise.
L’appel à une solution consensuelle lancé par Ali Yahia Abdenour, Ahmed Taleb Ibrahimi et Rachid Benyelles fait partie également de ces initiatives proposées pour trouver enfin une issue à cette impasse vers laquelle le pays se dirige si le 4 juillet est maintenu contre vents et marées.
Le Quotidien d’Oran, 20 mai 2019
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