C’est ce lundi que débutera à Bruxelles le procès de Mehdi Aida, un djihadiste qui a passé 4 ans en Syrie. Dans ce dossier, le nom d’un informateur des services belges revient à de nombreuses reprises: un certain Abou Jaber. Un homme dont les méthodes posent question. Il aurait incité des personnes à partir sur zone de combat. Alors quelles sont les limites ? Jusqu’où peuvent aller ces « agents infiltrés » sans devenir eux-mêmes « hors la loi » ?
Cet homme, représenté sur ce portrait-robot, s’appelle Abdelkader el-Farssaoui dit Abou Jaber. Il s’agit d’un agent infiltré utilisé par différents services de renseignement comme ceux de l’Espagne ou de la Belgique.
« Il se retrouverait plutôt comme un co-auteur »
Son nom est cité dans de nombreux dossiers de terrorisme comme celui des attentats de Madrid ou encore l’affaire Mohamed Merah en France. Et son nom sera à nouveau cité lundi prochain lors du procès de Mehdi Aida; Ce dernier a fréquenté en Syrie des djihadistes belges et français. Une fois de plus, le rôle de l’informateur Abou Jaber est trouble. Il aurait incité la femme de l’accusé, Mehdi Aida, à partir. Il l’a même financée en lui donnant 1300 euros pour rejoindre la Syrie. Ce genre de pratique dépasse-t-il la ligne rouge ? Frank Discepoli, avocat pénaliste, explique: « Dans ce cas-là, on serait plutôt face à quelqu’un qui incite l’organisation criminelle à commettre une infraction. Il se retrouverait plutôt comme un co-auteur ou un complice de l’infraction. Il la provoquerait. Il ne serait pas seulement présent pour essayer de la contenir ou de l’arrêter. »
« Il ne peut pas faire ce qu’il veut »
L’existence de l’infiltré Abou Jaber a été mise à jour durant le procès en appel du radical Jean-Louis Denis. Dans ce dossier également, le mystérieux agent infiltré a incité et aidé des jeunes à partir en Syrie. Le dévoilement de ces pratiques a probablement joué un rôle dans l’acquittement de Jean-Louis Denis en tant que dirigeant d’une organisation. Sa peine a été réduite de 10 à 5 ans. Les pratiques des infiltrés sont pourtant contrôlées. « L’infiltré-policier peut commettre des infractions. La loi ne limite pas ses infractions. Mais il faut qu’elles soient autorisées et listées préalablement par le procureur du Roi. Il ne peut pas faire ce qu’il veut », ajoute Frank Discepoli.
Désormais démasqué, Abou Jaber l’agent infiltré a disparu des radars et n’a jamais été poursuivi pour les infractions commises.
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