Algérie: La nécessaire transition générationnelle

Les partis de la majorité présidentielle accusent le coup du chamboulement politique que vit le pays depuis le 22 février dernier. Alors que se profile logiquement une élection présidentielle à plus ou moins moyenne échéance, le RND et le FLN ne sont pas du temps dans la posture de partis en pré campagne électorale. On ne parle pas de candidature et encore moins de candidature commune.

Cette idée d’une personnalité qui représenterait le courant novembriste, nationaliste et social est déjà reléguée aux divers dans les discours des dirigeants du parti. Pour être honnête, on pourrait aller jusqu’à dire qu’on n’en parle pas du tout dans les états majors du RND et du FLN. L’heure n’est visiblement pas à l’union, ni au rassemblement. Les partis qui ont fait l’ossature du pouvoir depuis 1997 sont, au contraire, à l’heure du règlement de compte et des luttes intestines. Des voix qui s’en élèvent ces derniers jours traduisent la grande panique qui a court dans leurs rangs.

Des déclarations contradictoire, allant parfois, jusqu’à remettre en cause le plan du président de la République et toutes ces accusations que l’on se lance à la figure de part et d’autre, illustrent l’état de délabrement de la maison du pouvoir, ces dernières semaines. Il est entendu qu’au point où en sont les choses pour ces deux formations politiques, il y a très fort doute de les voir jouer les premiers rôles à la prochaine élection présidentielle. En effet, au lieu de se ressaisir et de se déployer dans le sens d’une remise en cause du passif et une réflexion sérieuse sur le devenir du courant politique et idéologique qu’ils représentent, le FLN et le RND n’en finissent pas de couper la branche sur laquelle ils sont assis.

Pourtant aux côtés du MPA et de TAJ, les deux partis qui se sont partagé durant les 20 dernières années, les postes de responsabilité au gouvernement, cumulent une longue expérience d’alliance qui pourrait servir aux générations montantes des militants. Cela suppose que les actuels dirigeants des partis qui se tirent dans les pattes, devront comprendre le sens de l’histoire et préparer leur éclipse de la scène nationale.

Et pour cause, si les appareils et les expériences peuvent servir au redéploiement des partis au service de la nation, il est très improbable que le personnel politique qui fait partie du problème, puisse faire partie de la solution. En un mot comme en mille, le repositionnement des partis du pouvoir, se fera au prix d’une transition générationnelle.

Par Nabil.G

Ouest Tribune, 25 mars 2019

Tags: Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika, transition,

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