Comme le souligne François BONNET dans un article de Mediapart publié le jeudi 21 mars » Emmanuel Macron, le vertige autoritaire » ,
» La décision de mobiliser la troupe, samedi, pour endiguer les manifestations à Paris est sans précédent depuis les grandes grèves de 1947-48. Année après année, le mouvement social est un peu plus criminalisé et les libertés bafouées. Homme sans limites et sans mémoire, le chef de l’État franchit un nouveau pas. »
L’auteur soulignant :
» Le pouvoir a ainsi choisi de s’inscrire dans cette histoire particulière de répression sanglante des mouvements sociaux. L’armée n’a jamais été appelée à intervenir dans de telles situations depuis les grandes grèves de 1947-1948.
Les communistes venaient de quitter le gouvernement, la guerre froide était engagée, et le gouvernement de la jeune IVe République décida de pourchasser l’« ennemi intérieur ». C’est un socialiste, Jules Moch, alors ministre de l’intérieur, qui envoya les troupes pour mater les mineurs. Il mobilise 60 000 CRS et soldats pour imposer aux 15 000 grévistes la reprise du travail.
L’armée occupe les puits de mine. Bilan : plus de trois mille licenciements, six morts et de nombreux blessés (lire l’étude des Cahiers d’histoire sociale). »
Voie et mise en scène dangereuse.
Et comme le souligne sur un autre registre Michaël Fœssel dans le grand entretien de France inter ce matin il y a une forme de parallélisme entre les années 30 et la période actuelle.
Notamment dans ce qui nous occupe ici, après les conquis du Front populaire, la pause décrétée par Léon Blum, la réaction de la revanche sociale sous le gouvernement Daladier et la substitution des réponses identitaires (fascistes, anti-communistes) à la question sociale, aux exigences démocratiques et de justice.
Contrairement au positionnement dont il se réclame ( les libéraux ouverts contre les nationalistes) le pouvoir actuel dans les faits se situe et s’apparente aux forces réactionnaires, tenant du maintien du pouvoir de l’oligarchie et de ses privilèges et progressivement s’engage dans la voie autoritaire.
Par refus de classe d’accepter de satisfaire les revendications populaires !
Ce dernier samedi il a laissé se déployer les violences urbaines pour mieux se présenter à présent comme le garant de l’ordre public et tenter d’isoler et discréditer les Gilets jaunes et le mouvement social.
Pour nous la réponse est dans l’immédiat dans le développement des luttes sociales, leurs convergences, l’union des forces populaires, le blocage des contre-réformes qu’il persiste bien sûr à vouloir appliquer !
Source : Front Syndical de Classe, 22 mars 2019
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