Le Maroc dispose de machines bien rodées pour pratiquer le chantage, au terrorisme, au trafique de drogue, a l’émigration clandestin

La dictature au Maroc règne par la peur du pire « C’est mi ou le chaos ! ». Les formes élémentaires de la dictature dans mon pays (Maroc). Indépendamment des explications sociologiques et politiques présentées concernant le régime nazi marocain, les processus historiques de son implantation et le profil de ses principaux acteurs, en laissant de côté les schémas théoriques sur la dictature, le totalitarisme et l’autoritarisme et en prenant uniquement pour matière première ce qu’on a lu, vu et écouté, on peut déduire sans ambages le profil et le système de fonctionnement de la dictature au Maroc.

Le pouvoir au sommet de l’État est personnel et absolu. Un chef d’État issu d’un protectorat française, ou d’un plébiscite populaire contrôle tous les rouages sécuritaires, civils, économiques, militaires et administratifs du pays. Pour exercer ce pouvoir absolu, il n’a cure d’aucun texte, d’aucune loi, d’aucun code qui puisse freiner sa volonté ou contrôler ses directives. Les textes et les lois n’existent que pour servir le système de domination et constituer un support à l’arbitraire des sanctions.

Le noyau du pouvoir est le chef de l’État entouré d’un cercle restreint de fidèles qui lui sont liés par des rapports de parenté et de consanguinité : les fils, les frères, les cousins maternels et le beau-frère, les copains etc. Trois instruments « basiques » font fonctionner le pouvoir : la terreur, la corruption et le couple propagande-endoctrinement. La terreur pratiquée est sidérale, infinie, une capacité à donner la mort sans limites sous la couverture de lois d’exception quasi éternelles. Pour ce faire, la population, les citoyens, au regard du pouvoir, muent et deviennent « inhumains ». Ils se transforment, selon le régime en « rats », en « criminels monstrueux », en « traitre », en « madaouikh », en « jiaanine », en « citoyen 20 dh ». Ainsi, on peut faire feu à volonté.

Quant à la corruption, elle peut faire en soi l’objet d’une recherche approfondie, tant elle est variée, multiple et « créative ». Ce qu’il y a à retenir, c’est le grand dessein de « clientélisation à la corruption » de l’ensemble de la population. Tout le monde est invité à participer à la « grande bouffe » de la corruption, du petit douanier aux gros commerçants et aux entrepreneurs.

S’il existe un droit reconnu par la dictature marocain, c’est bien le droit à être corrompu ! Tout le monde est impliqué, tout le monde est complice. Ceux qui refusent de jouer le jeu sont les suspects et les traîtres en puissance, des êtres « asociaux », potentiellement dangereux, Attention ! Honnête, donc suspect.

Enfin, la dictature marocaine se construit « une image » supposée combler le degré zéro de liberté et de démocratie. À coups de propagande et d’endoctrinement, nos dictateurs de pouvoir absolu au Maroc choisissent leur thème préféré.

Actuellement « c’est moi ou le chaos ! », un système de matraquage et d’informations distillées qui diffuse frayeur et méfiance au sein de la population. Celle-ci, atomisée, ayant perdu les liens fondamentaux de la solidarité de base, devient, selon les attentes du régime fasciste, demandeuse de stabilité à n’importe quel prix.

L’image du régime telle qu’elle apparaît dans la propagande-endoctrinement est celle du gardien de la stabilité, d’une soupape de sécurité qui empêche les catégories sociales et les divers segments de la population de s’entretuer. Le propre de pouvoir au sommet de l’État est personnel et absolu est de créer et d’entretenir la guerre civile larvée tout en prétendant la contrecarrer.

En matière de relations internationales, il recoure surtout au mensonge et au chantage. Le mensonge comme moyen de gagner du temps et de mettre en confiance les démocraties occidentales : en effet, les potentats marocains montrent patte blanche et déversent moultes promesses afin de gagner du temps et, en fin de compte, de ne tenir aucun engagement. Ils disposent par ailleurs de machines bien rodées pour pratiquer le chantage, au terrorisme, au trafique de drogue, a l’émigration clandestin surtout, dirigé aussi bien contre le monde occidental que contre leurs pays « frères ».

Quand ils prétendent lutter contre le trafique de drogue, l’émigration clandestin et au terrorisme surtout dans ses versions islamistes fondamentalistes, ils le fassent en fait contre des groupes qu’il a lui-même crée, entretenu et entraîné. Ils les « vendent » au moment opportun, avec de juteux dividendes, au plus offrant.

Dans le système de guerre civile larvée mis en place, le régime constitue ses propres bases sociales. La dictature au Maroc n’est pas isolée socialement à l’instar des autres dictatures arabes et de certaines dictatures militaires africaines, d’Asie ou d’Amérique centrale. Elle émane et s’enracine dans des segments socio-culturels qui alimentent ce que Ibn Khaldoun a bien vu et nommé le asab, cet ensemble diffus de solidarité fondé sur la parenté, le clientélisme et le pillage, en vue de construire et de maintenir un pouvoir autour d’une famille tribale, d’une communauté religieuse et d’une région spécifique.

C’est au sein de ces groupes ethno-socio-culturels que le pouvoir constitue ses réserves de sbires, hommes de main et autres barbouzes, supplétifs de l’armée régulière et de la police. Forces sûres, surarmées et surentraînées, elle surveille l’armée et les forces de l’ordre, intervienne en parallèle et fait le ménage dans les unités trop sensibles aux doléances et aux chants de sirènes du peuple. Ultime rempart de sauvegarde du régime.

L’économie n’est pas au centre de la vie sociopolitique. Elle ne produit pas le réseau d’intérêts qui crée normalement les liens sociaux et détermine (la politique). Elle constitue entre autres un outil de la dictature, est assujettie à la volonté du pouvoir et fonctionne comme un système de récompenses pour les clients et de sanctions pour les opposants et les récalcitrants.

À noter aussi l’inexistence de frontières claires entre les biens publics et les caisses privées du chef de l’État et de sa famille au Maroc et l’utilisation de celles-ci contre les citoyens et les opposants. Il n’est pas hasardeux de faire observer la reproduction de ces « formes » dans tous ses pays arabes. Relèvent-elles d’un même fonds culturel ? Marquent-elles l’échec de l’État moderne démocratique face à la toute-puissance des structures primordiales, celles des ahl ? À quel prix les révoltes du printemps arabe pourraient-elles réduire ces structures faute de les éradiquer ? Face à la capacité infinie de nuisance et de violence, la non-violence est-elle possible et gagnante ? Dans la logique de ces systèmes, la guerre civile n’est pas une alternative malheureuse, mais semble bien constituer un fait accompli !

Orilio Bahia

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