Syrie: le Quai d’Orsay commence à reconnaître ses erreurs d’analyse

Par Georges Malbrunot 

« On a eu tort de personnaliser le débat en Syrie autour de Bachar el-Assad », a confié en public un haut-dirigeant du ministère des Affaires étrangères. « Il faut reconnaître que Assad dispose encore de soutien populaire, peut-être aux alentours de 30% des Syriens, les minorités en particulier », a récemment ajouté le diplomate.

Ces propos contrastent avec les éléments de langage abondamment relayés en haut-lieu à Paris sur le conflit syrien depuis six ans, qu’il s’agisse du « départ prochain du dictateur » ou « de la révolte d’un peuple contre Assad ». Autant de prévisions qui ne se sont pas réalisées, regrettent tous les opposants syriens.

En privé, de plus en plus de diplomates font observer que le diagnostic posé sur la crise syrienne dès ses débuts était loin d’être partagé par tous les fonctionnaires ayant une connaissance du dossier syrien. Mais « nous n’avions pas voix au chapître », se souvient l’un d’entre-eux. Rien d’étonnant donc qu’aujourd’hui, les « réalistes » commencent à sortir du bois. Nul ne remet en question l’objectif de trouver une alternative à Bachar el-Assad. Ils critiquaient seulement l’absence de « plan B » de notre diplomatie qui avait tout misé sur le renversement d’Assad.

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