La police algérienne ne suit pas la méthode de celle française
Longtemps le récit médiatique dominant a insinué que les institutions étatiques occidentales dont l’armée ne juraient que par les principes démocratiques : pas de recours à la violence face aux manifestations pacifiques, les gens sont libres d’exprimer leur revendication. Ce poncif est rudement mis à l’épreuve depuis que les Algériens descendent massivement dans la rue contre un 5e mandat d’Abdelaziz Bouteflika. Un mois de manifestations en Algérie, pas de morts, pas d’éborgnés, pas de main arrachée, pas de flashball. Le président « honni » des Algériens a même salué ces derniers bien au contraire de Macron qui ne cesse de se railler des Gilets jaunes. Alors que la Macronie a activé les commandos de l’armée, le chef d’état-major algérien lui salue ses compatriotes…
Les contestations sociales auxquelles sont confrontées la France et l’Algérie ont donné lieu à une comparaison entre le comportement des forces de l’ordre françaises et algériennes lors des manifestations pacifiques du peuple.
Dans un contexte marqué par une vague de contestations sociales dont font face la France et l’Algérie, il ne manque pas d’intérêt de jeter un coup d’œil sur le déroulement des manifestations pacifiques dans les deux pays.
Alors que les manifestations pacifiques des Gilets jaunes sont marquées chaque samedi depuis presque quatre mois par la violence des forces de l’ordre françaises qui a fait plusieurs victimes, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major et vice-ministre algérien de la Défense, a fait l’éloge, hier dimanche 10 mars, de la relation liant le peuple algérien à son armée.
« L’Armée nationale populaire, digne héritière de l’Armée de libération nationale s’enorgueillit de son appartenance à ce peuple brave et authentique, et partage avec lui les mêmes valeurs et principes, ainsi que les mêmes fondements nobles et prestigieux de l’identité nationale, et a l’intime conviction et avec grande fierté qu’un peuple avec ces valeurs et ces qualités ne peut que donner naissance à une armée ayant les mêmes principes et les mêmes spécificités », a affirmé Gaïd Salah, cité par Alterinfo, dans une allocution prononcée en marge de sa visite de l’École nationale préparatoire aux études d’ingéniorat (ENPEI) à Rouiba.
Cela n’a évidemment pas été le cas en France. Loin de faire preuve de lucidité, les forces de l’ordre françaises ont encore une fois recouru à des actes de violence extrêmes pour réprimer l’acte XVII des Gilets jaunes, le samedi 9 mars.
En France, trois fonctionnaires de police se sont suicidés en l’espace de 48 heures. Afin de le dénoncer, plusieurs syndicats de police appellent à manifester à Paris le 12 mars prochain.
L’agression de la police à l’encontre de ces manifestants qui contestent le libéralisme et la capitalisation du système en France, a amené un nombre d’ophtalmologues à rédiger une lettre publiée par l’hebdomadaire le Journal du dimanche, le 10 mars, pour demander au président Emmanuel Macron un moratoire sur l’usage du LBD dans le cadre du maintien de l’ordre ayant éborgné 22 personnes.
Or, pour mieux illustrer la brutalité dont font preuve les forces de l’ordre, il convient de détailler le cas d’un Gilet jaune handicapé qui avait pris part à l’acte XVII.
L’acte 17 des Gilets jaunes a lieu ce samedi 9 mars 2019 et, nouveauté, il pourrait à présent commencer dès le vendredi pour durer jusqu’au dimanche.
Tournée à Quimper, selon Sputnik, une vidéo montre une scène de jet de lacrymogènes et le tir d’une lance à incendie sur un groupe de manifestants parmi lesquels se trouve un handicapé en fauteuil roulant. Vêtu d’un gilet jaune, il reçoit du gaz lacrymogène et un tir de lance à incendie.
L’auteur de la vidéo qui a déjà recueilli près de 33.000 vues sur Facebook, n’exclut pas qu’un manifestant ait lancé quelque chose en direction des forces de l’ordre, mais il explique que la police a alors arrosé et lancé sur l’homme en fauteuil des lacrymogènes.
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