Algérie: Monsieur le Président, ne partez pas comme ça !

L’Algérie dans l’instabilité ? Les clans sont ils dans le rapport de forces avec eux-mêmes ou avec le peuple ? Comprennent-ils qu’ils mettent le pays en danger, alors que nous peinons à sortir la tête de l’eau ? Sont ils à ce point myopes pour ne pas voir qu’il y a des solutions capables de redresser le bateau Algerie ? Ne disposent-ils pas d’intellectuels pour les aider à trouver l’issue la plus consensuelle ?

Et le peuple, celui de la rue, peut-il mener une révolution pacifique sans faire appel à des intellectuels désintéressés ou va-t-il cautionner le champ des sirènes qui est entrain de lui suggérer des « représentants » sans mandat et sans programme?

Le « Titanic » risque de couler même si ses passagers pensent le contraire, car dans cette confrontation d’un mouvement citoyen pacifique sans leader et un pouvoir aux abois, qui dispose des forces de la répression et de l’oppression, le chemin « de la nuisance » ne tardera pas à rappliquer.

Les manifestants occupent pacifiquement la rue et peuvent encore l’occuper jusqu’à la fin du 4eme mandat, pacifique (?), cela dépendra de plusieurs facteurs dont l’attentisme éclairé de certains responsables patriotes qui se trouvent dans les structures de l’armée, la gendarmerie, la police et la justice et les « avertissements » des Usa et de l’Union Européenne ainsi que les conseils discrets de la Russie et de la Chine..

Cette pression, incroyable, peut-elle être gérée par ceux du pouvoir qui jouent aux apprentis sorciers et qui pour l’instant ne font que bêtises sur bêtises allant jusqu’à piétiner la constitution qu’ils ont imposé au peuple avec la bénédiction des deux chambres parlementaires soumises l’une plus que l’autre et qui représentent en théorie le peuple ?

On ne peut oublier l’histoire récente de 1992 lorsque l’armée a arrêté le processus électoral provoquant les dérives qui ont suivi depuis cette période qui n’en finit plus et qu’on a appelé « la décennie noire » ou « les événements »

Certaines solutions peuvent être appliquées maintenant. Il suffit de le vouloir et d’avoir le courage et le patriotisme nécessaires pour ne pas compliquer davantage la situation et aller vers plus d’instabilité et de déséquilibres pouvant effacer tout ce qui a été fait positivement pendant ces 20 ans. Le Président n’est haï par personne, plus il est respecté par tous les Algériens et surtout les Algériennes. Aussi il faut avoir le courage de faire partir ceux qui cristallisent la haine et le mépris des Algériens. A tort ou à raison, certaines personnalités doivent remettre leur démission et d’autres doivent partir en retraite avant qu’il ne soit trop tard. Je citerai les frères Bouteflika, Amara Benyounes, Amar Ghoul, Mouad Bouchareb, Sidi Said, Ali Haddad, le Général Gaid Salah et le Président lui-même. N’oublions pas le « ministère de la propagande » et à leur tête la chaîne Ennahar En somme un peu plus que 10 personnes. Allez dans des ambassades si vous voulez, prenez Zeralda. Qu’importe, signez des accords pour que personne ne vous poursuive ou ne vous touche dans votre intégrité, dans vos familles ou dans vos biens. Mais s’il vous plait épargnez « nos enfants », ne laissez pas la prison, le sang et la violence nous atteindre.

Nous savons que des larbins de laboratoire sont entrain de vous suggérer des solutions comme par exemple programmer la division des citoyens par, entre autres, la suggestion de personnalités citoyennes qui auront à charge de négocier vos places ou la mise hors d’état de nuire de certaines pages de réseaux sociaux animées par des citoyens intègres et éveillés, nous savons aussi que d’autres larbins sont entrain de réfléchir à l’application de l’article 102 de la constitution que vous venez de piétiner mais qu’ils n’arrivent pas à mettre les termes des garanties nécessaires et suffisantes pour vous protéger et protéger votre équipe rapprochée et votre famille, conscient que vous ne pouvez et vous n’avez jamais pu oublier votre mise à l’écart et votre bannissement pendant votre période d’errance, période ou même celui que vous venez de nommer comme premier vice ministre maintenant n’a pas eu la présence d’esprit de bien vous recevoir lorsqu’il était ambassadeur aux Etats-Unis.

Nous savons également que d’autres s’appliquent à mettre sur le tapis l’article 105 et sa version brute l’article 107.

Et nous supposons que certains sont, sans aucun doute, entrain d’évaluer le risque ultime du coup d’Etat comme celui qui a été subi par Mugabe en Mozambique.

Les citoyens de la rue ont été patients, respectueux mais « la bande des 4+2 » les ont touché dans leur dignité au plus profond d’eux-mêmes.

Alors que le pays fonctionne avec la planche à billet et la rente pétrolière, ces Messieurs voulaient nous convaincre que la solution à nos problèmes c’était de les laisser nous violer, ensemble et à découvert.

Non Messieurs, ce n’est pas l’article 105 ni l’article 107 qu’on mérite puisqu’on a accepté de vous suivre et de vous faire confiance pendant 20 ans. Vous nous avez promis la paix avec la concorde civile, vous nous avez dit « ArfAA Rassak ya Ba », vous nous avez dit aussi « que si j’étais jeune je serai monté au maquis » . Les jeunes, vos jeunes puisque certains vous considèrent comme leur père, ne veulent pas aller au maquis, ils ne veulent pas prendre les armes, ils veulent seulement vous dire, Monsieur le Président, que c’est venu le moment pour eux de « Yarfaa Rashoum » de manière civilisée et pacifique.

Quelques décisions simples pourront peut être remettre de l’ordre dans les esprits et ces décisions politiques ne doivent pas être institutionnelles seulement. Elles touchent l’emploi, la qualité de vie, l’espoir de pouvoir vivre simplement. Et pour un jeune cela s’appelle Travail, Maison, Enfants. Comme on a mis l’Algerie sous les verrous et que tout est devenu tabou on évitera de prononcer les mots « aimer » et « mariage »

Enfin, vous pouvez encore prendre les décisions suivantes avant le 28 avril 2019 :

Libérer la ville en l’autorisant à ouvrir ses commerces jusqu’à minuit pour que chacun de ces magasins, entreprises, institutions engagent le recrutement des agents qui devront travailler de 17 h à minuit. Le boulanger pourra ainsi avoir une équipe de remplaçant pour la nuit ce qui éliminerai tous les gaspillages de pain que Zoukh a évoqué dans une de ses interventions, le boucher idem, le cafetier, les restaurants, les médecins, les informaticiens, la police, les pompiers, les infirmiers, les garagistes, etc.. Toute la société se mettra en mouvement avec une seule décision, un décret.
Arrêter cette absurdité qui est l’ANSEJ et procéder au financement, à raison de 200000 Da remboursable sur 10 ans, de l’aménagement des devantures de tous les magasins pour les rendre aussi beaux et attrayants que les boutiques qu’on voit dans les pays occidentaux. Ainsi tous les gens, non universitaires, pourront trouver du travail dans les différents métiers : peintres, plâtriers, vitriers, électriciens, carreleurs, menuisiers, travaux d’aluminium, etc..
Permettre à chaque Algérien(ne) d’importer, en association avec des Algériens de la diaspora, des biens matériels, équipements et accessoires d’un montant de 200.000 Da maximum par mois. Cette décision pourra faire rompre le blocage des visas, car les pays qui ont peur des migrants ouvriront à coup sûr leur pays et étudierons autrement le problème du visa car les migrants se transformeront en acheteurs qui ne cherchent pas à s’installer mais à faire des affaires fructueuses et rapides. Cette décision réglera par la même occasion le problème dramatique des haranguas.
Voyez vous Monsieur le Président les idées sont chez nous, nous les hommes de la rue, il faut seulement nous laisser nous exprimer. Quand à vos larbins des laboratoires, réduisez leur les salaires et leur privilège. Ainsi ils seront obligés de réfléchir et de vous suggérer les bonnes solutions. Des solutions qui facilitent la gestion de la cité et non des solutions qui aggravent les problèmes ou qui transforment de simples problèmes en problèmes embarqués.

Il vous reste encore du temps pour partir en paix avec l’estime de tous et de toutes. Faites le dernier geste, celui du diplomate qui cherche la paix et non du président qui ne sait plus quoi faire.

S’il y a du sang, de la prison, des viols, des massacres, des destructions, vous les emporterez sur vos épaules jusqu’à la fin du temps.

Souvenez vous Monsieur le Président de votre discours à l’enterrement de Boumédienne. Vous l’avez peut être oublié, nous on s’en souvient et on espère garder de vous la meilleure image qui soit.

Que Dieu protège notre pays et nos enfants.

Ps: Tant qu’on y est, vous ne pensez pas qu’il est temps de libérer les anciens prisonniers politiques et les prisonniers d’opinion ?

Algérie Network

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