Algérie : Pourquoi aujourd’hui ?

Tu veux vraiment que je parle de l’Algérie ? Ne dis pas non pour ne pas dire oui…

L’Algérie ! Pays qui provoque lui-même ses courts circuits, qui se surprend pour ne pas être surpris.

On le croyait endormi et voilà qu’il s’arrache du lit pour briser définitivement le silence des momies…

Dans ce pays où rien n’est vraiment interdit, il était temps de se faire du souci, de maudire ce qui est béni et de bénir ce qui est maudit.

Dire oui à l’Algérie, c’est dire non à ceux qui l’ont trahi ou enlaidi.

Comme jadis et naguère, l’Algérie va déterrer la hache de guerre pour mettre ses fossoyeurs sous terre.

Les tordus, les corrompus, les vendus vont incessamment sous peu perdre leur position d’abri pour rendre des comptes au pays. L’impunité, c’est fini, car nul ne peut traverser sa vie sans rien payer en retour et c’est pour aujourd’hui la fin du régime des parapluies.

Certains disent que c’est trop tôt, d’autres que c’est trop tard et moi je vais vous dire pourquoi c’est aujourd’hui.

Primo, parce que l’algérien est viscéralement insoumis. À la vie, il dit oui un jour, puis deux mais in fine, c’est toujours lui qui prend le dessus sur son histoire et sa géographie. À chaque fois qu’il se lève, on croit qu’il se soulève. Parce qu’il assimile son être, son existence à un glaive.

Secundo, parce que l’algérien est enraciné et déraciné en même temps. Il est attaché à ses racines, mais ne supporte pas l’attachement bien longtemps. Il finit toujours par se détacher et se débarrasser des tâches. On le croit lâche alors qu’il est téméraire. Il préfère et de loin, tout perdre que ramper comme un ver de terre. Son mal n’est pas banal parce que l’algérien a besoin de se sentir libre.

Tertio, parce que l’algérien a un sens aigu du défi… non le défi qu’on lui lance mais le défi qu’il se lance. On le croyait en retard, il va se faire un devoir de vous prouver qu’il est en avance. Il sait plus que jamais que le conservatisme et le progressisme ne sont pas faits pour lui. Encore moins le socialisme ou le libéralisme et encore moins le fondamentalisme religieux. Tous ces régimes vous rapprochent tôt ou tard de l’abîme, de l’asphyxie ou de la paralysie.

Pourquoi il manifeste alors ?

Parce que pour lui, c’est une question de vie ou de mort. Il voudrait rebâtir son pays avec ses envies à lui et non sur la base de ce qui est préétabli.

L’Algérie n’est ni la Syrie, ni la Libye, c’est peut être le seul pays où l’on est moins dur avec les autres qu’avec soi-même. Et c’est dur d’être fier quand on veut à tout prix séparer, demain d’hier…

Le Journal de Personne

Tags: Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika, Le Journal de Personne,

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