Le roi du Maroc, Mohammed VI, a jeté une lourde pierre dans la mare des relations arabo-arabes en accusant certains pays arabes de menacer la stabilité d’autres pays arabes et de s’immiscer dans leurs affaires.
Ces propos ont été tenus au sommet de Charm el-Cheikh, qui s’est ouvert le dimanche 24 février dernier en Égypte.
« Je ne peux pas manquer de souligner que les graves défis auxquels le monde arabe est confronté menacent sa sécurité et sa stabilité, cela est parfois dû aux politiques et au comportement de certains pays arabes à l’égard d’autres pays arabes », a déclaré le roi, selon le site en ligne de la télévision iranienne Press Tv.
Et d’ajouter : « À cet égard, nous soulignons que l’élimination de cette menace dépend toujours du respect du principe de bon voisinage, du respect de la souveraineté nationale, de l’intégrité territoriale des États et de la non-ingérence dans leurs affaires intérieures. »
Parmi ces pays figurent sans aucun doute l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis avec lesquels le Maroc est en brouille.
Au début du mois de février, au lendemain de la diffusion par la télévision saoudienne al-Arabiyyat d’un documentaire sur le Sahara occidental, accusant le Maroc de l’avoir conquis après le retrait espagnol en 1975, le Maroc a convoqué ses deux ambassadeurs dans ces deux pays . Ce fut la goutte d’eau qui a fait déborder le vase de la dégradation des relations entre ces trois pays.
Quelque temps plus tard, il a retiré sa participation dans la coalition arabe menée par Riyad contre le Yémen. Rabat estime qu’il n’a pas tiré profit de sa participation, bien au contraire il a perdu sa réputation et l’un de ses soldats, confie pour le site de la chaine de télévision qatarie al-Jazeera le directeur de l’Institut marocain pour l’analyse des politique Mohammad Mousbah, selon lequel la relation entre ces trois protagonistes n’est pas batie sur le principe des intérêts mutuels.
L’un des évènements qui avaient aussi empoisonné leurs relations bilatérales est que l’Arabie et les EAU ont votée contre le Maroc pour accueillir la finale de la coupe du monde en football de l’an 2026.
Autre signe de la détériorarion des relations a été l’abstention du prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane de visiter le Maroc, lors de sa tournée nord-africaine, après l’assassinat du journaliste dissident jamal Khashoggi au consulat de son pays en Turquie.
Et en fin une autre raison de poids pour cette tiédeur des relations : Riadh et Abu Dhabi n’ont pas honoré leur engagement financier d’accorder à Rabat la somme de 500 millions de dollars et se sont contentés de lui donner 200 millions seulement.
Ce qui a contribué à creuser le déficit du budget du royaume.
Source: Al Manar