Au Maroc, les marocains attisent et pratiquent la haine des subsahariens jusqu’à la lie. Samedi dernier, la radio française Rfi a diffusé un élément dans lequel elle a recueilli des témoignages d’africains victimes de racisme et de traitements dégradants de la part de marocains qui les accusent de tous les péchés d’Israël.
Un jeune Africain noir a décrit avec amertume le traitement qu’il a subi alors qu’il était régulièrement établi à Tanger, ville du nord du royaume. Il a été expulsé de son immeuble, ses affaires détruites, avant de se retrouver sans aucune ressource dans la rue, essuyant, comme si cette humiliation ne suffisait pas, des jets de pierre.
Bien avant Rfi, la chaîne de télévision France 24, dans son émission « les observateurs », a montré le calvaire de ces jeunes aventuriers noirs africains traqués par la police marocaine. La chaîne ivoirienne TV2 en 2014 a également diffusé un documentaire sur la misère des réfugiés africains au Maroc.
A priori on pourrait croire à un de ces matraquages médiatiques pour discréditer l’image du Maroc comme en ont l’habitude les médias occidentaux. Mais la récurrence des faits et les témoignages d’Ivoiriens qui se sont réfugiés dans ce pays lors de la crise postélectorale, finissent par dissiper tous les doutes sur l’effectivité du racisme au Maroc, un pays africain. Des Africains qui maltraitent d’autres Africains, cela se passe dans le royaume chérifien.
Pourtant depuis qu’il a pris le trône, Mohamed VI ne cesse de multiplier les relations avec les pays au sud du Sahara, à coups d’investissements, particulièrement en Afrique de l’Ouest. Ces dernières années, le roi Mohamed VI en personne a fait le tour des capitales africaines à la conquête de débouchés pour les investisseurs marocains. Banques, Btp, cimenteries, pêche, commerce, de nombreuses entreprises marocaines ont gagné des parts de marché dans ces domaines. Des contrats juteux assortis de signatures d’accord de coopération bilatérale avec à la clé l’établissement de marocains dans ces pays sans la moindre entrave ni de la part des états, ni de la part des populations noires.
Tel est donc le Maroc dont les ressortissants sont bien accueillis en Afrique Noire mais qui se refuse à toute réciprocité à cause de la différence de peau. Ce qui est écœurant, c’est que cette maltraitance des Africains noirs du Maroc se passe dans la plus grande indifférence des pouvoirs publics. On ferme les yeux là-dessus comme on ferme les yeux sur les drames de la migration vers l’Europe en pirogue à travers la Méditerranée.